Test de Another Fisherman’s Tale – La VR entre de bonnes mains

Jeux de mains...

Sorti en 2019, A Fisherman’s Tale racontait les affres d’un gardien de phare qui devait agir afin de sauver un marin surpris par une tempête. Cette fois, nous retrouvons notre personnage dans sa quête pour retrouver Libertalia, un légendaire paradis perdu convoité par des pirates.

Comme son prédécesseur, le tout est raconté à travers des maquettes qu’il faut traverser ou manipuler afin de progresser dans l’histoire. Ce n’est pas forcément obligatoire, mais il est conseillé d’avoir joué au premier jeu pour mieux profiter de l’expérience : la précédente histoire s’avère en effet être une importante étape à cette grande aventure qui nous est présentée ici.

L’histoire est intéressante, même si le propos est vite prévisible tant la métaphore est convenue. Globalement, la progression est assez classique : résoudre une épreuve nous ouvre la salle où réside l'énigme suivante et ainsi de suite. Le quatrième acte sort toutefois du lot avec de belles fulgurances dans sa mise en scène.

Le style graphique est agréable et le fait de progresser dans des maquettes fantasmées permet de proposer de jolis points de vue. Quelques effets visuels sont peut-être un peu légers, mais ça ne gâche en rien l’expérience. L’histoire est intégralement proposée en français et propose un doublage de bonne qualité.

Donner un coup de main

Le précédent titre proposait des puzzles originaux où le joueur devait coopérer avec des versions de lui-même à différentes échelles. Cette fois, le principe de variation des points de vue est toujours présent, mais appliqué de manière très différente.

Nous jouons une marionnette et cette dernière peut facilement se démonter et disperser ses membres. La principale mécanique est de se munir de différentes sortes de mains qui ont toutes leur spécialité : par exemple, la main “normale” peut partir de son côté telle la Chose de la famille Addams tandis qu’on peut lancer le crochet de pirate pour grimper vers des lieux en hauteur. La tête peut elle-aussi être projetée ailleurs pour offrir un autre point de vue sur le niveau et permettre de diriger son corps à distance.

Les différents puzzles se renouvellent régulièrement et ne manquent pas d’inventivité : il faut diriger sa main à travers un dédale, récolter des objets pour remonter quelque chose, progresser sur des plateformes ou à travers des obstacles… À noter qu’une option est disponible pour afficher des indices dans les cas où on piétinerait un peu trop.

En un tournemain

Another Fisherman’s Tale met joliment à profit la réalité virtuelle : les énigmes forcent le joueur à jouer avec l’espace pour attraper et manipuler les objets autour ou pour diriger une main vagabonde tandis qu’on se cramponne au-dessus du vide. Certains passages s’amusent également à nous mettre dans des positions impossibles et il faut alors réfléchir où on se situe dans cet espace pour pouvoir atteindre les objectifs.

Malheureusement, certains joueurs retrouveront également ici leur pire némésis : la cinétose. Le jeu part d’un bon sentiment en proposant les deux modes de déplacements : par simple téléportation ou de manière classique avec obscurcissement de la vision périphérique quand on est en mouvement. Mais d'innombrables moments cherchent quand même à affoler votre pauvre oreille interne : les mouvements de caméra pendant les cinématiques, ces moments où on jette la tête dans la pièce ou encore les phases où on se trouve à bord d’un véhicule. Pire encore, certaines épreuves peuvent s’avérer plus compliquées avec la téléportation qu’avec le déplacement normal (comme cette insupportable séquence avec certaines dalles qui se dérobent sous vos pieds). Au moins, on pourra dire qu'on atteint des sommets dans l'immersion en incluant le mal de mer à cette histoire.

Les développeurs avaient promis une plus grande durée de vie et cela a été tenu. Il faut compter trois à quatre heures (selon votre talent sur les énigmes) pour passer les cinq actes de l’histoire. Treize trophées sont également disponibles, mais la plupart se débloquent en suivant simplement le cours de l’aventure.

Another Fisherman’s Tale est peut-être le plus beau succès de Innerspace à ce jour ; il exploite très bien les particularités de la VR pour nous raconter une jolie histoire. Par contre, ce sont les gens facilement sujets à la cinétose qui ne trouveront peut-être pas l’expérience si idyllique que ça…

Test réalisé sur Oculus Rift par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.