We are Keepers

Le jeu débute dans un bien étrange abri. Nous sommes face à la forme fantomatique d’une mystérieuse jeune femme qui nous résume brièvement la situation. Nous sommes un Gardien, membre d’un groupe chargé de veiller sur les mondes, et elle est notre Mentor. Elle est également un peu morte, semble-t-il. Notre interlocutrice nous apprend qu’elle nous a tiré de notre sommeil, car elle a besoin de notre aide. Nous devons « éveiller l’étreinte », quoi que ça veuille dire. Mais à quel point pouvons-nous faire confiance à cette jeune femme dont la voix nous accompagne, elle qui semble loin de partager la philosophie des Gardiens ? Pour répondre à cette question, nous n’avons d’autres choix que d’exécuter la tâche qu’elle nous a confié.

Pas pratique, votre télécommande

Avant de partir, nous nous équipons de notre assistant, un gant que nous pourrons connecter à distance à certains mécanismes pour les commander. Voilà qui ressemble à l’un des gimmicks que l’on trouve dans la quasi-totalité des puzzles-games en vue à la première personne de ces dernières années. La voix qui résonne dans notre tête nous apprend également qu’elle ne nous aidera pas. Elle croit en effet beaucoup à l’apprentissage par l’erreur et l’observation, ce qui en ces temps où le moindre sidekick vous donne immédiatement la solution d’une énigme est un agréable changement. De fait, Firmament base son gameplay sur la capacité du joueur à comprendre non pas ce qu’il doit faire (c’est souvent assez évident) mais plutôt comment y parvenir. Quant à l’observation, elle prend également tout son sens tant le jeu aime dissimuler des trucs. Dont les sockets dont je parlais plus tôt, mais aussi des chemins d’accès à certains endroits du jeu. J’avoue être assez peu fan de la méthode, qui m’apparait plus comme une manière d’augmenter artificiellement la durée de vie.

Plusieurs mondes, mais…

Firmament propose de visiter plusieurs mondes, accessibles via un ancien bâtiment des Gardiens qui fait office de hub principal. Toutefois, et c’est une autre petite déception, le jeu s’avère relativement linéaire dans son déroulement. Le joueur visite une première fois chacun des trois mondes pour acquérir les améliorations de son gant puis une seconde fois pour terminer la tâche de notre mentor avant d’aborder la dernière ligne droite du jeu. Du coup, le jeu n’offre pas vraiment la possibilité de partir ailleurs si vous coincez quelque part. Pas que le jeu soit particulièrement difficile d’ailleurs. Résoudre les énigmes posées par le jeu est souvent plus long en termes de manipulations que difficile. Les énigmes du jeu sont de plus assez localisées, chaque nouvelle zone est le cadre de sa propre énigme et il est rare de devoir revenir dans la zone précédente pour se débloquer.

Dans les faits, le jeu propose deux types de puzzles assez différents. Dans la première partie, les puzzles nous demandent surtout de trouver un moyen de nous rendre quelque part. « Je suis devant une porte fermée, comment puis-je la contourner ? » ou encore « Je suis devant un ravin, comment le franchir ? », par exemple. Dans la seconde partie, on se rapproche des classiques de Cyan, à base de mécanismes dont il faut comprendre le fonctionnement pour les remettre en fonction. Dans l’ensemble, le jeu se laisse jouer, mais il lui manque peut-être ces moments de satisfaction que ressent le joueur lorsqu’il a l’illumination qui le mène à la solution d’une énigme compliquée.

Des bugs au Firmament

Il m’est difficile de ne pas aborder lors de ce test l’énorme point noir que constituent les nombreux bugs du jeu. Je ne vise pas ici les petits bugs habituels, mais bien des bugs majeurs bloquant votre personnage sans autre possibilité que le recours à une sauvegarde antérieure. Personnage bloqué sur un bloc de glace parce que le bloc est positionné un poil trop bas, grue totalement bloqué par le décor, personnage éjecté d’une plateforme rotative et qui tombe sans fin à travers le décor… Ce ne sont que quelques exemples des bugs bien réels rencontrés lors d’une partie « normale ». Cyan bosse toujours sur le jeu et il ne se passe pas un jour sans que notre version de test reçoive son petit patch quotidien. Suffisant pour garantir une version propre à la sortie ? J’ai des doutes. En attendant, le joueur prudent voudra abuser de la sauvegarde…et se retrouvera confronté à un jeu qui ne propose que deux emplacements de sauvegarde manuelles, en plus d’une sauvegarde auto qui n’est d’aucune utilité face à ce genre de bugs.

Le reste de la technique

Visuellement, les fans ne seront pas surpris d’apprendre que le nouveau jeu de Cyan est visuellement plutôt abouti. Le jeu tire bien parti de l’Unreal Engine pour proposer des environnements magnifiques. Le jeu intègre également une vaste gamme d’options graphiques et supporte les méthodes de SuperSampling de Nvidia et d’AMD (uniquement en version 1.0 pour le FSR, bizarrement). Ajoutons la présence d’options permettant de zapper les animations lors de l’utilisation des échelles ou les transitions lors de l’utilisation des véhicules. Pour terminer, le jeu est bien sûr jouable au pad comme au clavier et une version sous-titrée en français est du voyage. Avec quelques petits erreurs, au passage.

Alors, ça vaut quoi Firmament ?

C’est triste à dire, mais je retrouve moins l’ADN de Myst ou Riven dans Firmament que dans d’autres jeux d’un passé finalement pas si ancien. On ressent parfois en jouant à Firmament le sentiment de jouer à une version édulcorée de ses modèles. Finalement, nous avons une version qui peine à convaincre car il lui manque le petit quelque chose qui stimule l’esprit. C’est donc une petite déception qui nous attend au Firmament.

Test réalisé sur PC par Grim grâce à une version fournie par le développeur.