Test de Wartales - On a retrouvé la 7ième compagnie

Fin 2021, nous vous racontions nos premières heures sur l’accès anticipé de Wartales, le nouveau bébé du studio français Shiro Games. À l’occasion de la sortie le 12 avril en version 1.0, nous sommes repartis avec une nouvelle troupe à l’assaut de l’aventure et peut être de la renommée.

Des haches, des lances et des épées dans le jardin…

Shiro Games a bien bichonné son bébé durant deux années et il était donc enfin l’heure de quitter l’accès anticipé pour se lancer à l’aventure. Comme nous en faisions l’état dans notre aperçu, Wartales débute son aventure avec quelques choix qui permettent notamment de régler la manière dont vous allez débuter votre histoire. Que ce soit en matière d’avantages ou de compagnons de départ, il vous est donc possible de personnaliser votre route. On notera que vous pouvez aussi choisir votre gestion de sauvegarde : une seule sauvegarde par partie, plusieurs à tout moment ou le mode Ironmen. Dans ce dernier, il est impossible de revenir en arrière et ce sera donc bien plus exigeant pour le joueur. On notera que le jeu est vraiment paramétrable pour les gens n’ayant pas trop envie de se prendre la terre et juste profiter des mécaniques sans trop de difficultés.

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Une fois vos choix effectués, on vous lâche dans la première des quatre zones disponibles actuellement sur le jeu avec votre saucisse Zwan et votre couteau. Le pitch est assez simple : vous êtes un groupe de joyeux lurons qui se retrouvent en plein milieu de conflits et doivent faire leur beurre comme ils peuvent. Ils auraient pu devenir de grands streamers, mais ont préféré les routes, le sang et la sueur des combats à la place… Une autre époque. Chaque zone est composée plus ou moins de la même manière à savoir une ville principale et plein de lieux à visiter tout autour. On regrette d’ailleurs que les trois premières zones reprennent parfois des assets totalement similaires. Cela ne donne pas vraiment une sensation d’évolution ou d’identité aux différentes zones.

Via un premier combat obligatoire, le jeu vous explique les bases de son gameplay qui se veut un tour par tour des plus simplistes. Vous choisissez parmi vos compagnons celui qui effectue ses actions en premier, puis c'est le tour de l’ennemi, etc. jusqu’à ce que chaque personnage ait joué. C’est alors un second tour qui commence et le combat ne s’achève que lorsque vos ennemis sont passés de vie à trépas. Premier petit point qui blesse un peu, le fait qu’il n’y ait pas vraiment d’autres alternatives que la mort de vos ennemis. On aurait aimé peut-être une réflexion sur d’autres objectifs de type « Survivre jusqu’à… » ou « Emprisonnez tel personnage »… On parlera un peu plus en détail du système de combat par la suite.

Dans Wartales, vous faites vos choix dans un scénario qui est lié à chaque zone. Ceux-ci ont un impact sur les situations dans lesquelles vous tomberez donc méfiez-vous de tout le monde, c’est mieux comme cela. Par exemple, j’ai fait le choix de polluer l’eau de ravitaillement d’un seigneur ennemi en me disant que, de toute façon, personne ne saurait que c’était moi. Or, quelques minutes plus tard, je reçois un message me disant que les gens m’ayant demandé de réaliser cet acte ont été arrêtés, torturés et qu’ils m’ont balancé… À un autre moment, vous arrivez dans une tour pour libérer quelqu’un, mais tombez sur ses ravisseurs quelques instants plus tard. Allez-vous le rendre ou bien vous battre pour sa sécurité ? Les possibilités sont nombreuses et peuvent, souvent, se montrer funestes pour vous. Vous ne savez pas toujours à qui vous avez affaire même si vous connaissez le niveau de vos ennemis généralement. À noter que si le bestiaire est majoritairement humanoïde, vous n’êtes pas à l’abri de rencontrer quelques animaux comme des loups, sangliers ou encore des ours. 

Exploration et baston sont sur un bateau…

Le jeu se déroule potentiellement en deux phases : l’exploration et les combats.

L’exploration est tout de même la phase la plus importante durant laquelle vous parcourez les zones pour essayer de dénicher des trésors ou accomplir quelques quêtes. En parlant de ces dernières, elles sont souvent liées à l’auberge de la ville qui vous propose des contrats pour déloger des bandits ou tuer un ennemi redoutable dans la zone… Elles sont liées à une difficulté allant de facile à difficile et vous récompensent généralement en Krowns (l’argent du jeu). L’argent étant le nerf de la guerre, il faut obligatoirement passer par ces différentes quêtes pour être certain de maintenir une certaine cohésion dans votre groupe. Car vos compagnons ne bossent pas gratuitement, il faut les payer sous peine qu’ils soient mécontents d’aller à la filoche sans des pièces sonnantes et trébuchantes dans les poches. Plus vous avez de compagnons, plus vous payez. Attention donc à bien trouver l’équilibre entre vos richesses et votre groupe. On parle beaucoup d’humanoïdes, mais sachez que vous pouvez aussi composer votre groupe des différents animaux que vous croisez (loups, sangliers, ours) en les capturant. Considérez-les, néanmoins, comme de la chair à canon principalement, mais qui se révèle fort utile pour préserver votre groupe .

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Outre ces quêtes, il vous faut découvrir les moult secrets qui se cachent dans chaque zone. L’idée est que plus vous favorisez l’exploration, plus vous avez de chance de dégoter de l’équipement ou des ressources vous permettant d’améliorer votre groupe. Plus vous explorez, plus vous devez vous reposer et établir des campements, nourrir vos compagnons et payer leurs soldes. Vous l’aurez compris, Wartales se veut une simulation de gestion de groupe plutôt intéressante qui vous demande d'être attentif au bien être de votre groupe. Attention donc à maintenir le contentement de vos mercenaires si vous ne voulez pas qu’ils se barrent.

Tant que nous en sommes à parler du campement, celui-ci évolue à mesure que vous progressez dans le jeu. En effet, via votre artisan (on parlera des métiers juste après), vous pouvez construire différents meubles vous permettant d’obtenir des bonus en assignant un membre du groupe. Par exemple, vous pouvez construire une table de stratégie accordant un bonus constant à votre équipe ou encore construire un abreuvoir pour vos poneys qui augmente leur habilité à porter du poids. C’est donc un élément assez central au sein du campement dont il faudra vous occuper.

À mesure que vous explorez, vous rencontrez aussi des personnes vous demandant de l’aide ou vous devez faire des choix entre aider, dépouiller ou défendre des personnages. Chaque choix a ses conséquences, mais aussi ses récompenses. L’une d’elles est l’influence qui vous permet notamment de recruter des compagnons, mais aussi de vous sortir parfois de mauvaises passes. Elle vous est utile pour obtenir des avantages entre chaque repos via votre bannière.

Un des derniers points que j’ai envie d’aborder concernant l’exploration est notamment les métiers qui ne sont pas, encore une fois, à négliger. Chaque personnage de votre groupe peut avoir le métier de votre choix allant du voleur au bucheron en passant par le forgeron ou l’alchimiste. Chaque profession gagne en expérience à mesure que vous faites appel à elle et débloque des bonus de statistiques (+% critique, + constitution). Pour être optimal, il sera intéressant d’attribuer un métier en lien avec la classe de votre personnage. Par exemple, mettre un archer artisan, car cela lui augmente son % de critique. Il est possible de changer de métier, mais au détriment de la perte totale de l’expérience accumulée dans le métier de base. Soyez donc bien vigilant dans vos choix. À noter que le métier de voleur vous permet aussi de dérober des objets chez les marchands ou d’ouvrir des coffres scellés. Le vol fonctionne à la manière d’un GTA-like à savoir qu’en fonction de l’objet que vous volez (ou de la quantité), vous faites augmenter une barre de suspicion. Dès qu’elle dépasse 100 points, vous êtes recherché par des patrouilles. Il faut alors débourser pour redevenir un honnête citoyen ou alors attaquer les forces de l’ordre et devenir un bandit de grand chemin. Dans la plupart des cas, vous souhaitez surtout faire profil bas en vous cachant dans les forêts (ou éviter les routes) et en attendant que la jauge diminue au fur et à mesure (certains objets peuvent d’ailleurs vous aider à cela).

Finalement, l’exploration vous récompense aussi via des points de connaissances à dépenser dans différents bonus. Ceux-ci vous permettent notamment de débloquer de nouvelles recettes pour vos métiers ou des bonus pour votre groupe (par exemple augmenter le poids qui peut être porté par vos compagnons ou manger des cadavres pour se nourrir). Vous trouvez aussi des livres vous offrant des points de connaissances ou des recettes augmentant votre expérience de connaissance. On notera que le jeu dispose aussi de tout un système de défis (voler x fois, payer la solde sans retard,...) qui vous permettent de débloquer des bonus passif pour votre groupe et votre aventure.

Parlons maintenant d’un autre point important du jeu : les combats. Ceux-ci font honneur au tour par tour en reprenant les standards (déplacement par case, avantage dans le dos…). On retrouve plusieurs classes disponibles qui évoluent au fur et à mesure des gains de niveau via un arbre de talents. On retrouve plus d’une quinzaine de classes/spécialisations différentes allant de l’archer au guerrier en passant par le maraudeur, le légionnaire ou le zélote… De mon expérience de jeu, certaines classes sont forcément plus intéressantes que d’autres. Toutefois, j’étais surtout content de voir qu’il y avait des possibilités de combiner certaines classes pour justement avoir des effets intéressants. Par exemple, les archers se marient plutôt bien avec l’épéiste. Le premier a une zone d’opportunité lui permettant d’attaquer tout ennemi qui se déplace dans celle-ci, le deuxième a des compétences pour repousser les ennemis. Les deux ensembles, cela fait des chocapics ! Cela reste assez léger dans son ensemble, mais c’est toujours appréciable de sentir cette cohésion de groupe. On mettra toutefois une petite réserve sur le end game où les combats deviennent beaucoup plus longs (plus de personnages dans votre troupe, mais aussi plus d’ennemis), 

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On notera qu’il existe aussi un système de relation dans votre groupe qui est plus ou moins géré aléatoirement. En effet, en fonction de vos actions, certains de vos personnages se détestent, deviennent amoureux ou juste meilleurs amis. De ce fait, en fonction de la relation qu’ont vos personnages, vous débloquez des traits. Par exemple, mon lancier est devenu meilleur ami avec ma brute et, de ce fait, lorsqu’ils sont l’un à côté de l’autre, ils gagnent 10 % de dégâts supplémentaires. Vos personnages ont aussi, durant la nuit, des dialogues intérieurs en lien avec ce que vous vivez au quotidien. Par exemple, mon archer a loupé sa flèche qui a atterri dans le dos de ma brute. Ce dernier s’est alors demandé si cela avait été fait exprès, s’il devait le pardonner ou au contraire se méfier… L’immersion au sein du groupe est alors totale ainsi que l’attachement que vous créez.

Au niveau de l’armement, on retrouve des dagues, des épées (1 et 2 mains), des marteaux de guerre, des haches (1 et 2 mains), des boucliers… Bref, il y a tout le nécessaire pour défoncer vos ennemis. On notera que, là aussi, toutes les armes ne se valent pas forcément, mais trouvent leur utilité dans différentes situations. Point important à noter, chaque classe a des armes définies. Il n'est donc pas possible d’équiper une brute avec une épée à une main, mais plutôt avec un marteau de guerre à deux mains. De même pour les armures : si vous ne débloquez pas un type d’armure (via votre arbre de talent), vous ne pouvez pas l’équiper. Chaque pièce d’équipement a aussi une couleur représentant sa rareté sans pour autant que cela veuille dire vraiment quelque chose. En effet, un objet construit par vos soins peut être bien plus puissant qu’un objet violet que vous trouvez sur un cadavre. À vous de voir ce qui est le plus intéressant en matière de compétences et de puissance.

Concernant l’arbre de talent, celui-ci est lié à chaque classe et vous débloquez des points à dépenser à des niveaux précis. Vous obtenez aussi la possibilité d’améliorer vos statistiques. La aussi, petite attention à avoir, vous avez l’occasion d’améliorer doublement certaines statistiques. En effet, le jeu vous propose de manière aléatoire de favoriser l’une ou l’autre stats. Par exemple, mon archer sur lequel je favorise la dextérité et le critique peut augmenter d’un point le critique, mais de deux la dextérité, à moi de voir ce que je favorise. 

Évolution par rapport à l’aperçu, j’ai trouvé le jeu beaucoup moins compliqué dans les premiers pas. Lors de la sortie en accès anticipée, celui-ci se montrait sans pitié avec le joueur qui était déjà perdu en arrivant dans le monde. Aujourd’hui, on sent une progression bien mieux réfléchie et plus agréable pour le joueur. Ne vous y trompez pas, le jeu peut se montrer violent avec vous. Il faut donc bien réfléchir à vos déplacements, car une erreur peut vous coûter votre personnage.

Il y a encore de nombreux éléments que vous découvrirez au fur et à mesure, mais ce texte résume déjà bien la quantité de contenu que Wartales est prêt à vous offrir !

Shiro Games en grande forme

Le studio bordelais nous avait déjà habitués à des titres très intéressants comme Northgard ou encore Darksburg. Je dois titre que j’ai été tout simplement bluffé par Wartales qui, sans révolutionner le genre, a réussi à se montrer solide sur ses appuis tout au long de son accès anticipé pour proposer un produit fini sur lequel il est difficile de ne pas passer des heures et des heures. Et pourtant, on est totalement lâchés dans la nature avec un scénario peu riche, mais on a l’envie d’explorer, de s’améliorer et de défoncer des gens.

Au niveau de la technique, le jeu tourne vraiment bien mais à certains moments, notamment dans les mini-jeux que les métiers offrent, il y a parfois un minuscule freeze qui se fait. Sinon, dans l'ensemble, le jeu fonctionne bien et reste assez sympathique à l'œil.

Un des points que je n’avais pas encore mentionnés est la possibilité de jouer à Wartales en co-op. Jusqu’à quatre joueurs maximum se voient attribuer des personnages (que vous pouvez régler dans le campement). Chaque joueur dispose de son propre inventaire, mais l’argent, l’influence et le poids sont partagés. On aurait apprécié un système comme Swtor qui proposait, lors des choix de dialogue, un jet de dés pour savoir quelle réponse allait être donnée. Ici, un seul choix est possible donc à vous de vous mettre d’accord. L’occasion de jouer en groupe et de se marrer est donc plus que présente !

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Nous sommes ici sur un jeu qui vous propose, au bas mot, plus de 40 heures de jeu aisément et sans prendre le temps de tout explorer (comptez le double voire plus). Pour un prix de… 35 euros. Clairement, à moins d’être réfractaire au titre, vous en aurez LARGEMENT pour votre argent.

On peut d’ailleurs compter sur le studio pour continuer à agrémenter son titre de nouveaux contenus en rajoutant de nouvelles zones et en augmentant les niveaux maximums des personnages. Si vous êtes à la recherche d’un jeu de rôle tactique dans un univers médiéval, je vous avoue que Wartales est, selon moi, un must have en la matière. (Remerciement à Az' pour m'avoir aidé sur certains points du jeu !)

Test réalisé sur PC par Glaystal grâce à une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows
Genres Stratégie, tactique en temps réel, médiéval

Accès anticipé 1 décembre 2021 (Windows)
Sortie Inconnue

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.