Test de Miasma Chronicles - Les femmes à barbe sont de retour

Après Mutant Year Zero et Corruption 2029, le studio The Bearded Ladies revient sur le devant de la scène avec le jeu : Miasma Chronicle. Nous avons voyagé dans le futur afin de rencontrer Elvis, le personnage principal de cette aventure.

Même joueur, joue encore

L’histoire de Miasma Chronicle se déroule dans un futur pas si lointain dans lequel l’Amérique a été ravagée par le « Miasme », une entité semblant tout détruire sur son passage sans aucune distinction. Notre personnage, Elvis, est un jeune homme qui a été déposé dans la ville minière de Perma alors qu’il n’était qu’un nourrisson. Nous le découvrons en train d’essayer de retrouver sa maman et accompagné de son « grand frère » qui est en fait un robot. Pour ce faire, Elvis utilise un gant qui est censé ouvrir un chemin qui le mènerait à son objectif. Il apparaît toutefois que de nombreux mystères sont à découvrir autour d’Elvis et du Miasme.

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S’il y a bien une chose que l’on peut dire, c’est que The Bearded Ladies apprécie particulièrement les univers futuristes dans lesquels la destruction est présente d’une quelconque manière. Pour ceux ayant par exemple joué à Mutant Year Zero, on constate en effet de nombreuses similarités dans l’univers et les mécaniques utilisées dans le jeu. Si l’on peut sentir de plus en plus une certaine maîtrise des aspects narratifs avec toujours plus de profondeurs dans les personnages et les évènements, on regrette un peu de savoir assez souvent où le studio nous emmène. Un manque de prise de risque qui se contrebalance par cette fameuse maîtrise. Miasma Chronicles  nous emporte dans son histoire et, chaque minute, nous avons envie d’en apprendre un peu plus sur les secrets autour d’Elvis. L’univers qui nous entoure est assez mature avec des choix scénaristiques parfois osés ou abrupts. Je pense notamment à l’arrivée du troisième personnage de votre groupe qui se déroule en à peine 30 secondes alors que bon, on vit quand même dans un monde où le danger est à chaque recoin.

Petite mention spéciale au personnage de Diggs (le grand frère robotique) qui est le sidekick du groupe et est parfaitement doublé. Il apporte cette fraîcheur et cet humour tout en se montrant réconfortant avec notre héros. Un mélange subtil dans cet univers sombre et une nouvelle fois, c'est maîtrisé par le studio.

Solide sur ses appuis

À nouveau, le studio nous offre un jeu de rôle tactique au tour par tour dans la même veine que Mutant Year Zero. Vous alternez des phases d’explorations et de combats dans différentes zones du jeu.

En matière d’exploration, celle-ci vous offre une légère possibilité de visiter les différentes zones en quête de la monnaie du jeu (le plastique) ou encore de trouver des trésors divers et variés. On notera d’ailleurs la présence de quêtes secondaires assez classiques (tue machin, ramène-moi bidule…) qui favorisent l’exploration à travers les régions de la carte. Pour faciliter le tout, il est possible de voyager rapidement entre les zones via la carte du monde.

Au niveau des combats, nous retrouvons un système de case par case dans lequel vos personnages et vos ennemis progressent. Les combats débutent dès que les ennemis vous ont repéré. C’est un point important, car le jeu dispose d’un élément vraiment intéressant : l’infiltration. En équipant des armes équipées de silencieux, il vous est possible d’attaquer en embuscade un de vos ennemis. Si vous arrivez à le tuer avant la fin de votre tour, et s’il n’est pas trop proche d’autres ennemis, vous pouvez continuer à avancer sans qu’un combat ne se lance. Il est même possible de réaliser quelques distractions via le terrain ou encore des objets comme une bouteille vide. C’est un aspect du jeu vraiment important, car il facilite grandement les combats, ne le négligez pas !

Les points de rage sont une autre idée intéressante. Votre personnage accumule des points à chaque fois qu’il tue un ennemi. Une fois la barre de rage remplie, la prochaine attaque de votre personnage a automatiquement +100 % de taux de critique. Le surplus (110, 120…) calculé en fonction de votre pourcentage de base est ajouté à vos points de dégâts. L’occasion de réaliser une attaque dévastatrice, mais surtout de réaliser une élimination critique. Cette dernière vous permet de gagner plus d’expérience, mais surtout de récupérer un point d’action.

Vos personnages disposent de deux points d’action chacun par tour. Attaquer, se déplacer, utiliser un objet ou recharger votre arme vous coûte un point. Soyez d’ailleurs bien conscient de vos actions pour éviter un déplacement tout en se rendant compte juste après que vous n’avez plus de munitions dans votre arme ! 

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Chaque personnage a un archétype bien défini qui prend vie via un arbre de talent. Vous gagnez de l’expérience via les combats et l’exploration et une fois un niveau gagné, vous avez un point à dépenser dans les talents. Diggs est un bouclier vivant, Jade une tireuse d’élite et Elvis un touche à tout. C’est un point positif que les choses soient cadrées dans ce style, mais cela empêche aussi de construire sa propre aventure en choisissant qui fait quoi.

Au niveau de l’équipement, vous retrouvez différentes armes allant du fusil d’assaut au shotgun en passant par le lance-disque. Je trouve d’ailleurs que cette dernière arme est une idée de génie, mais rend malheureusement les autres bien trop classiques. Le lance-disque vous permet de contourner les défenses ennemies en faisant rebondir votre disque sur les différents espaces disponibles sur le terrain. À chaque rebond, vous gagnez plus de chances de réaliser un critique. On notera que les armes disposent d’un espace pour une lunette et un chargeur qui améliorent celle-ci en fonction du bonus choisi (plus de munitions, plus de portée, ...).

Il est aussi possible d’ajouter des noyaux offrant différents bonus comme de l’armure ou la possibilité de se déplacer plus loin. Dernier point d’améliorations qui ne concerne pas l’ensemble des personnages, les pouvoirs miasme. Rapidement, vous apprenez que le gant d’Elvis est capable de manipuler le Miasme et d’en dégager différents pouvoirs d’attaque ou de défense. Il vous est possible de choisir jusqu’à deux pouvoirs (grâce à l’arbre de talent débloqué) ainsi que d’ajouter des améliorations à ceux-ci. Pour utiliser ces pouvoirs, il faudra accumuler de l’électricité dans votre gant. Vous obtenez celle-ci via certaines armes ou via certains ajouts d’armes.

Miasma Chronicle offre ici un très bon terrain de jeu pour les amoureux du jeu de rôle tactique. Il offre à la fois une simplicité dans ses mécaniques tout en apportant de brillantes idées autour de celles-ci. On sent clairement l’expérience que le studio The Bearded Ladies a acquise au fur et à mesure.

Je n’attendais rien et je suis quand même ravi

Mutant Year Zero était un jeu avec une énergie dingue ainsi que de très bonnes idées et je suis ravi de voir qu’aujourd’hui, le studio arrive à nous proposer un jeu bien plus abouti avec Miasma Chronicle.

Techniquement, le jeu tourne sans aucun souci et propose une patte graphique assez fidèle au studio. On retrouve généralement un grain assez prononcé sur l’image, mais, cette fois-ci, des environnements plus détaillés et plus ouverts que dans les précédents titres. C’est joli sans être transcendant et cela se suffit amplement.

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Quelques regrets, notamment au niveau de l’écriture, où l’on sent que les dialogues durant l’exploration ne sont pas toujours en lien avec l’histoire. De ce fait, on peut passer un moment tragique et puis Elvis, censé avoir le moral dans les chaussettes, se lance dans sa meilleure blague avec Diggs. On pourrait aussi reprocher au studio de prendre peu de risques dans le processus créatif de ces jeux. On regroupe souvent des aspects qui nous rappellent les autres œuvres. On aime ou pas, le fait est que cela donne de très bons jeux dans le résultat final !

Miasma Chronicle compte une dizaine d’heures en matière de durée de vie pour un prix de 50 euros. Je pense que le jeu aurait dû se situer plus aux alentours des 35-40 euros pour attirer plus de monde vers le studio, mais bon ça reste acceptable au vu de la qualité du titre. Le jeu est déjà disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S et Steam/Epic.

Vous aimez le jeu de rôle tactique bien fait ou vous avez adoré Mutant Year Zero ? Foncez. Pour les autres, une petite promotion, qui arrivera sans doute rapidement, et vous pourrez vous lancer sans souci dans cette aventure !

Test réalisé sur PC par Glaystal grâce à une version fournie par l’éditeur.

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