Test de LEGO 2K Drive - Des briques plein la route

Des jeux de course Lego, ça rappelle des souvenirs. Pour celles et ceux qui y ont joué à l’époque, les deux Lego Racers sortis entre 1999 et 2001 réalisaient une sorte de rêve de gamins abreuvés aux petits briques : non seulement on pouvait se mettre sur la tête dans un simili-Mario Kart à l’effigie de la marque de jouets, mais en plus on pouvait créer nos véhicules de toute pièce avec des briques virtuelles pour laisser libre court à notre imagination. Malheureusement, la licence a fini par disparaître et il a fallu attendre cette année 2023 pour voir revenir l’idée d’un jeu de course Lego, sous le titre Lego 2K Drive, développé cette fois-ci par Visual Concepts, le studio maison de 2K Games.

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Liberté de créer

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LEGO 2K Drive arrive avec son lot de modes plus ou moins habituels. Du jeu solo, en ligne ou en écran scindé, des courses tout ce qu’il y a de plus classique, mais aussi quelques mini-jeux plus ou moins loufoques où l’on sauve des gens d’une invasion de cowboys androïdes, repousse une invasion extraterrestre ou récupère des missiles devenus fous. Cependant, l’élément principal du jeu reste son mode histoire dans lequel Ambre Héyage et Jean Talliage, deux commentateurs sportifs, racontent nos exploits à Bricklandia, un monde dans lequel des pilotes de courses Lego s’affrontent dans des duels sans merci. C’est ainsi que l’on explore plusieurs zones ouvertes aux ambiances très différentes (la ville, la zone de canyon, une zone forestière…) pour glaner des drapeaux en remportant des courses contre plusieurs rivaux et ce afin de participer aux compétitions majeures jusqu’à espérer affronter et battre le grand méchant, Z le Zorrible. Si l’histoire ne vole pas bien haut, elle a le mérite d’aller à fond dans un second degré parfois réussi, avec des jeux de mots bas du front, mais qui ne peuvent que décrocher quelques sourires. L’important néanmoins est de soit créer notre propre véhicule de toute pièce, en profitant des briques disponibles d’office ou en achetant de nouveaux types de briques avec l’argent glané en course et dans divers défis, soit d'utiliser les véhicules déjà créés que l’on gagne dans de nombreuses courses et défis. Certains de ces véhicules sont d’ailleurs de vrais bolides issus des collections Lego, comme une McLaren que l’on trouve dans une boîte Lego Speed Champions.

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Pour progresser, le jeu met en place un système de niveau avec une expérience glanée dans les divers courses et défis, un niveau qui conditionne purement et simplement la puissance de la voiture. Divisée en plusieurs catégories de puissance, celle-ci augmente à mesure que le niveau de joueur accroît, avec des bonus d’accélération, de vitesse mais aussi de résistance. Car le jeu inclut également un système de dégâts via lequel chaque coup reçu, soit par des objets en course soit par des collisions avec les adversaires, fait perdre des briques sur notre voiture jusqu’à l’explosion. Pour survivre, une solution : détruire des objets sur notre route, qu’il s’agisse d’objets qui parsèment les routes ou les décors, afin de pouvoir régénérer notre voiture. Un système plutôt bienvenue qui permet au titre de s’émanciper un peu des comparaisons avec Mario Kart, car pour le reste, on est en terrain connu.

Des briques dans les pattes

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En effet, du côté des courses elles-mêmes, le jeu reste très classique. La prise en main est immédiate et plutôt plaisante avec un système de jeu à base de dérapages qui rappelle évidemment Mario Kart et Sonic & All-Stars Racing Transformed ainsi que des power-ups à récupérer en course pour soit se défendre, soit allumer nos concurrents. Néanmoins, on observe une certaine mollesse à un gameplay qui manque globalement de punch, avec des voitures qui sont assez peu dynamiques. La faute peut-être à l’absence de boost automatique après un dérapage réussi, puisqu’il faut se contenter d’un nitro manuel qui se recharge, justement, avec les dérapages. Pourtant, le jeu a de belles idées, notamment la transformation des véhicules (qui évoque, là, le jeu Sonic) selon le terrain : on doit effectivement constamment s’équiper de trois véhicules. Un pour la route, un pour le tout-terrain et un pour l’eau. Les courses se déroulent donc sur les trois surfaces, chaque portion de la course provoquant une transformation automatique du véhicule pour s’adapter à la surface. Cela peut inciter à quelques stratégies, puisque chaque véhicule vient avec son lot de forces et faiblesses : on préfère parfois un véhicule plus résistant que rapide sur des surfaces de terre, alors qu’on peut choisir un bateau plus rapide pour l’eau ou un véhicule plus maniable pour la route et inversement. Les différences ne sont pas toujours évidentes, mais certains véhicules débloqués dans le mode histoire apportent un vrai renouveau dans l’approche des courses grâce à des bonus de vitesse, d’accélération ou de résistance inhérents à leur taille ou à leur forme.

Malheureusement, le jeu s’avère vite lassant, la faute à des tracés qui manquent d’intérêt en se fondant dans le monde ouvert sans véritablement apporter d’ambiance ni de mise en scène particulière. Peu de raisons donc de revenir à une course déjà disputée, si ce n’est de gagner un peu de sous, pour un jeu qui n’offre que peu de surprises. Exit la recherche aux raccourcis (très rares) et l’envie de maîtriser un tracé en particulier : ceux-ci manquent trop de personnalité pour que l’on s’y attarde. Il en est de même pour les différents power-ups qui manquent de personnalité et restent trop classiques, à base de missile, de bouclier et de toile d’araignée pour ralentir son poursuivant. Pas de folie ni de grandiloquence, Lego 2K Drive fait le strict minimum sur ce point-là. L’IA a de toute façon tendance à nous laisser gagner même après nous avoir dominé toute la course : on sent que le jeu veut nous mettre dans de bonnes dispositions dans son mode histoire durant lequel il n’y a pas de choix de difficulté

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Et puis, que dire du choix économique, un sujet toujours compliqué avec 2K Games ? Il est possible de s’amuser en mode histoire, de débloquer beaucoup de voitures et de construire nos propres véhicules, néanmoins il y aussi beaucoup de personnages, véhicules spéciaux et même des briques particulières qui s’achètent avec des crédits. Des crédits qu’on obtient en trop petite quantité pour tout acheter : ainsi, si l’on veut débloquer toutes les options de customisation des véhicules, il est probable que l’on soit vite condamné à acheter des crédits avec du vrai argent. Et ces crédits coûtent excessivement cher : comptez 49,99 euros pour 6500 crédits, sachant que les véhicules coûtent entre 10 000 et 22 400 crédits.

Conclusion

Qu’on se le dise, Lego 2K Drive avait tout pour séduire, en ravivant une certaine nostalgie et en profitant de la popularité plus grande que jamais des Lego. Mais le jeu présente vite des limites qui rappellent qu’une bonne licence ne suffit pas à faire un bon jeu. La faute à des tracés de courses qui s’oublient aussi vite qu’ils sont parcourus, confirmant au passage qu’un bon jeu de course a besoin de bons tracés pour donner envie de les parcourir plus d’une fois. Et la faute aussi à des power-ups et à une I.A. assez peu réussis en comparaison des ténors du genre. On a du mal à imaginer une soirée où l’on lancerait le jeu entre potes pour se faire une partie, la prise en main étant moins fun que ses concurrents. C’est un rendez-vous raté, accentué par un modèle économique habituel de 2K Games qui nous lasse très clairement.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur

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