Test de Oxenfree II: Lost Signals – Radio Ga Ga

Tudum !

À sa sortie en 2016, Oxenfree avait très vite mis tout le monde d’accord sur ses grandes qualités. Cette aventure graphique commence comme une virée entre potes et tombe progressivement dans quelque chose de beaucoup plus anxiogène. Une des forces du titre est la manière dont tout ça est raconté, à travers des dialogues naturels et agréables à suivre, ainsi que divers choix qui ont de réelles conséquences.

Cette fois, nous contrôlons Riley, une femme qui est revenue bien malgré elle dans son patelin natal. Elle a accepté un petit boulot qui consiste à placer des capteurs sur une île voisine, Camena, afin d’aider des scientifiques locaux à comprendre certains phénomènes. Pour cela, elle est en contact radio avec Evelyn et secondée sur place par Jacob. Malheureusement pour eux, un autre groupe a choisi cette même nuit pour mener une toute autre expérience à quelques miles de là, sur l’île Edwards. Et ceux qui ont joué au premier jeu savent ce qui se terre là-bas.

Lost Signals est donc bel et bien une suite directe. Faut-il alors avoir joué au premier épisode pour pouvoir profiter de celui-là ? Pas forcément. Les néophytes seront finalement dans le même état d’esprit que Riley et découvrirons en même temps qu’elle la nature des phénomènes. En plus, Jacob se charge de donner divers rappels et explications à propos de la région. Quant aux aficionados, ils seront bien sûr en terrain connu et reconnaîtront les diverses références ; en outre, certaines révélations auront un plus gros impact si on a été déjà impliqué dans tout ça.

Tourne les boutons, les boutons tout rond

Comment se joue Oxenfree 2 ?  Commençons déjà par la réponse courte pour les connaisseurs : exactement pareil que son aîné. À deux ou trois mécaniques près, c’est vraiment la même chose.

L’aventure se déroule en 2D vue de côté. On dirige un seul personnage dans des décors peints. Les dialogues se font en temps réel et il faut choisir entre plusieurs réponses, chacune pouvant avoir une influence sur le déroulement de l’aventure. Ce sont souvent trois choix qui sont proposés, mais le silence s’avère être une autre option viable.

Le personnage dispose d’une radio dont il faut explorer les fréquences pour écouter des émissions et musiques ou carrément résoudre certaines énigmes : cela consiste alors à déclencher une réaction à une certaine fréquence ou manipuler les ondes pour leur donner une forme précise. À noter que l’appareil est quand même bien moins central que dans le précédent opus.

Notre équipement compte également un talkie-walkie et divers personnages entrent en contact avec nous par ce biais. Il y a aussi l’équipement d’escalade, mais c’est plutôt une grossière astuce de game-design pour nous empêcher d’accéder trop vite à certaines zones. Il faudra en tout cas compter sur certaines phases de grimpettes assez rudimentaires durant la progression.

Il y a à nouveau des lettres planquées dans le décor des différents tableaux : ce n’est plus la peine de trouver la bonne fréquence et de déchiffrer une devinette, leur présence se manifeste directement sous la forme de petites lueurs qui brillent dans les coins. Il faut encore trouver le chemin pour l’atteindre. D’autres objets peuvent également être dénichés et peuvent débloquer diverses choses.

Et, bien entendu, toute la narration dépend toujours des choix du joueur. La manière dont vous vous comportez avec les autres, les choix que vous faites pour essayer de résoudre la situation, tout cela ouvre ou ferme des portes dans des situations futures. Et ces variations vous mènent à une fin. Mais pas forcément la fin idéale : pour cela, il faudra peut-être lancer une nouvelle partie et tenter de faire les choses autrement, dans un autre ordre. Toute partie se termine d’ailleurs par un petit briefing avec les différents pourcentages des choix des joueurs et où vous vous situez dans la communauté.

Hit the radio with my bongo

Lost Signals est-il une bonne suite ? Pour ce qu’il raconte et comment il le fait, oui, sans le moindre doute. L’histoire est intéressante, les personnages sont profonds et l’ambiance est une réussite. L’aventure apporte de nouveaux éléments à l’univers déjà mis en place dans le premier épisode, ce qui fait qu’il est agréable pour les nouveaux venus comme pour les autres.

Vu que Camena est dans le même archipel que Edwards, on peut regretter que les décors se ressemblent finalement autant. La structure de l’île fait également un peu trop “jeu vidéo” avec ses différentes zones qui prennent pour départ le port central. On y perd certes le côté naturel, mais cela permet quand même une exploration plus simple des lieux, et surtout moins d’aller-retour comme on pouvait parfois le ressentir dans le précédent.

Il s’agit toujours d’une aventure graphique, c'est-à-dire que les énigmes ne sont guère difficiles et les phases d’escalades sans aucun danger. Elles sont surtout là pour varier entre les phases d’explorations et les nombreux dialogues.

Les dialogues, justement, sont toujours de grande qualité, que ce soit au niveau de l’écriture ou des doublages. Cependant, la force du premier Oxenfree était cette palette variée de personnalités avec lesquelles on faisait des bouts de chemin. Dans Lost Signals, on est coincé tout le long avec Jacob. Oh, ce n’est pas un mauvais bougre, mais le bonhomme parle énormément et il peut parfois paraître envahissant. Il y a bien les gens qu’on contacte par radio ou certains autres que l’on croise, mais ça reste assez ponctuel dans l’ensemble.

La maniabilité est en tout cas exemplaire. Le jeu a été testé sur PC et il peut se faire uniquement au clavier, au combo clavier-souris, presque exclusivement à la souris ou avec un gamepad ; et à chaque fois, les touches sont plutôt bien pensées. Et vu qu’il existe des versions mobiles, il peut donc aussi se jouer du bout des doigts. En ce qui concerne la Switch, le premier était jouable via l’écran tactile, donc on peut espérer que ce soit le cas pour celui-là aussi.

L’aventure propose une bonne rejouabilité si on veut chercher à avoir la meilleure fin possible. Il est également possible de débloquer 27 trophées. Le jeu est disponible sur PlayStation, PC et Switch, mais pas sur Xbox. Quant à la version mobile, elle est incluse dans l’abonnement Netflix comme tous les autres jeux proposés par le site de streaming.

Lost Signals propose une très bonne suite à Oxenfree. Certes, il ne révolutionne en rien la formule et on peut regretter de se coltiner ce sympathique boulet de Jacob tout le long. Mais l’aventure explore un peu plus les sombres éléments qui ont eu lieu dans la région et en profite pour aborder de nouveaux thèmes. Les fans du premier ne devraient donc pas bouder cette nouvelle mouture et les curieux peuvent s’y essayer sans crainte.

Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.