Test de Like a Dragon Gaiden: The Man who Erased his Name – Kiryu oublie aussi la retraite
Le jeu au titre beaucoup trop long est destiné à répondre à certaines questions en suspens sur les faits et gestes de Kiryu alors qu’il faisait une apparition surprenante dans Yakuza : Like a Dragon en invité de luxe.
Why don't you play in hell ?
À la fin de Yakuza 6 : Song of Life, Kiryu Kazuma faisait un pacte avec la faction Daidoji pour disparaître à jamais. Il ne devait jamais revoir ses proches ou même donner un signe de vie, en étant officiellement déclaré mort et son corps incinéré après avoir été tué par balle sous les yeux de Haruka, sa fille presque adoptive, et Haruto, le fils de celle-ci, tout juste bambin. Un sixième épisode qui devait apporter une conclusion aux aventures de l’ami Kiryu, passant symboliquement le relais à nouveau héros en la personne d’Ichiban, le yakuza à la coiffure improbable dans le septième volet de la série. Pourtant, malgré cela, le taciturne quinqua paraissait devant une assemblée de yakuzas de l’alliance Omi dans ce dernier volet alors qu’il était censé faire profil bas (six pieds sous terre même). Pourquoi et comment était-il arrivé là, au beau milieu d’une foule de truands dont certains le reconnaîtraient très probablement, lui le dragon de Dojima, le yakuza légendaire du clan Tojo ?On l’apprend dès le début du jeu, l’homme qui avait effacé son nom pour devenir Joryu servait donc d’agent pour la faction Daidoji, effectuant quelques rares missions dans l’ombre, loin des yakuzas, entre deux séances de zazen, sous la responsabilité directe de Kihei Hanawa qui lui sert de supérieur et relais dans la faction. Et au sein de celle-ci, personne n’est dupe : tout le monde connaît parfaitement la véritable identité de Joryu qui met un point d’honneur à répéter ce nom à l’envi à chaque interlocuteur en mode têtu. Parce que l’obstination, ça le connaît le Kiryu, et quand il fait un boulot, il le fait bien. Pas de retraite pour lui non plus, il ne va pas battre le pavé, mais il doit encore traverser la rue.
Aniki, mon frère
Mais les yakuzas ne sont pas nés de la dernière pluie non plus et ils connaissent aussi très bien l’adage « pas de corps, pas de mort ». Est-ce vraiment une surprise que certains (nombreux) pensent Kiryu vivant ? Et très honnêtement, donner des missions de garde du corps dans de grandes villes du Japon en ne donnant à Kiryu qu’un costume et qu’une paire de lunettes de soleil (qu’il porte même la nuit, oui) en guise de seul déguisement, est-ce une stratégie très maline de la part d’une faction censée agir dans le plus grand secret, s’ils veulent que celui du 4ème président du clan Tojo le reste ? Passons sur le manque de cohérence de certaines décisions des Daidoji, on retrouve les commandes du yakuza de la légende pour un retour de la baston en temps réel alors que le gros de l’intrigue se déroule à Sotenbori, un quartier déjà bien connu des habitués de la série, après une très brève incursion à Yokohama. On apprend les événements qui ont conduit au point culminant de l’histoire des deux clans, Tojo et alliance Omi (que je tairai pour éviter les spoilers, pour ceux qui n’ont pas joué et voudraient jouer à Yakuza : Like a Dragon). Et aussi pourquoi on retrouve Kiryu dans la bande-annonce du huitième épisode à venir en janvier prochain, accessoirement…
Kiryu ne tourne jamais autour du pot et je vais m’inspirer de lui : pour un Yakuza / Like a Dragon, le jeu est court. J’étais très étonné en voyant s’afficher « Chapitre final » au début du… cinquième chapitre, habitué aux épisodes qui en comptent plus ou moins le triple. Alors, si le prix était à l’avenant, je ne dis pas, mais à une cinquantaine d’euros… On se consolerait presque en se disant que le jeu contient encore une fois toute une palanquée de mini-jeux, jeux d’arcade et même jeux Master System (!), mais à part quelques nouvelles ROMs pour les jeux Sega d’arcade et console 8 bits, rien de neuf sous le soleil d’Osaka pour ceux ayant déjà arpenté ses ruelles bourrées de mecs louches et autres loubards cherchant des pains faciles à distribuer. Toujours du shogi, toujours du mahjong (avec toujours les mêmes chansons en fond du salon), toujours du golf, du billard, jeux de casino et fléchettes, le recyclage est bien rôdé maintenant et on aura même droit (encore) à un Colisée, cette fois avec une petite innovation : des combats en équipe pour laquelle on devra recruter des combattants dans et hors l’arène. Sympathique sans casser trois pattes à un canard malgré certains affrontements assez épiques tout de même, tout cela mènera à un dernier affrontement (hors mode histoire) contre un représentant toujours aussi brutal d’une certaine lignée de combattants... Et pour les amoureux des voiturettes électriques, il sera possible de s'adonner librement à sa passion pour le Pocket Circuit avec quelques histoires secondaires à la clé.
A bittersweet life
Mais bref, ça fait toujours plaisir de manier Kiryu dans ses exploits et les deux styles de combat sont à nouveau assez différents ; on appréciera certains gadgets du style Agent, mais tous ne sont pas forcément exploitables facilement dans le feu de l’action - je pense en particulier à la clope explosive nécessitant de garder appuyé le bouton carré/X sans pouvoir esquiver pendant un instant et avec une mise à feu avec retardateur, rendant son utilisation excessivement compliqué hors combats de masse (encore une bonne raison d’arrêter de fumer, les jeunes !). J’ai apprécié aussi les combats de rue entre équipes là encore, un joyeux bordel qui m’a fait penser à certains vieux films du genre. Pourtant, je regrette le manque de contenu dans l’histoire principale et on ne m’enlèvera pas de la tête que tout le reste est en très grande partie du vu et revu. Le moteur n’a pas bougé, on aura toujours des cinématiques bien léchées et des modélisations de personnages principaux particulièrement bien rendues, côtoyant d’autres personnages aux angles parfois discutables et des décors avec des textures sommaires. Ce qui me fait d’ailleurs penser à ces hôtesses dans le mini-jeu de charme, jouées par de véritables actrices redonnant un côté très méchamment cringe qui avait disparu dans Like a Dragon…Alors, fort heureusement, le jeu a conservé le côté épique des aventures de Kiryu qui font tout leur sel, mais au final, à qui ce jeu s’adresse ? À mon sens, il sera difficile d’y jouer et de se sentir vraiment impliqué dedans si on n’a pas joué à Yakuza 6 (et la fin du jeu est particulièrement larmoyante #émotions) ; tout comme on risque d’être méchamment spoilé si on n’a pas fait Yakuza: Like a Dragon et qu’on compte y jouer. Le jeu s’adresse donc principalement à ceux qui ont fait le dernier en date, et de préférence qui ont aussi fait le 6. Les joueurs qui n’ont fait ni l’un, ni l’autre n’ont honnêtement pas d’intérêt à commencer par celui-ci, mon conseil serait donc de jouer aux trois dans cet ordre : Yakuza 6, Yakuza : Like a Dragon et enfin Like a Dragon Gaiden. À noter aussi que cet épisode intermédiaire fait un peu passer la pilule du tarif avec une démo du prochain jeu Like a Dragon : Infinite Wealth qui réunira Ichiban Kasuga et Kiryu Kazuma à Hawaï.
Pour les aficionados de la série, le jeu reste très plaisant à jouer, il reste donc à voir si le tarif pour le nombre d’heures de jeu (une trentaine sans se presser et avec les histoires secondaires, je dirais peut-être une quinzaine en rushant) n’est pas un repoussoir, tout comme cette interminable liste de complétion (évidemment facultative, sauf chasseurs de trophées). Moi, en tout cas, il m'a donné envie de rejouer avec Ichiban...
Test réalisé par Bardiel Wyld sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur
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Plateformes | PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Action-aventure, asie, japon contemporain |
Sortie |
9 novembre 2023 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
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