Test de Lil' Guardsman – Parchemin, s'il vous sied
Il est courant dans le jeu vidéo de s’inspirer des recettes à succès afin de produire de nouveaux titres. Dans notre cas présent, les Canadiens de Hilltop Studios ont choisi une approche plus légère du culte Papers, Please.
C’était un matin comme un autre pour la jeune Lil’. Jusqu’à que son père lui demande un service : le remplacer au poste de garde de la ville le temps qu’il puisse aller parier sur le match de Goblinball du jour à l’arène locale. Et comme il s’avère que cette gamine de 12 ans effectue un meilleur boulot que le reste des soldats de la ville, les têtes pensantes du château décident de lui confier d’autres responsabilités au passage. Voilà donc notre petite héroïne embarquée dans des intrigues de cour et autres complots qui se jouent dans l’ombre.
You may not pass !
Placée ainsi dans sa cahute à décider de qui entre ou pas dans la ville, la référence au jeu de Lucas Pope est des plus évidente. Comme dans son modèle, la journée de labeur débute avec les recommandations du jour des autorités. Et pour chaque personne qui se présente à la porte, il faudra déterminer si oui ou non il convient de la laisser passer.
Toute une galerie d’outils est à disposition, à condition qu’ils soient suffisamment chargés pour passer la journée. Nous comptons un décodeur de messages cryptés (ou écrits dans une langue perdue), un détecteur de métal, un scanner, un sérum de vérité (en spray) et un fouet. Avec l’argent récolté, il sera possible d’augmenter leur nombre d’utilisation ou d’acheter les cristaux qui servent à les charger. Le poste est également équipé d’une ligne directe vers les conseillers principaux de la monarchie locale : la conseillère politique, le général des armées et l'ex-fou du roi.
Pour chaque cas présenté, le joueur dispose de trois actions afin de se faire une idée de quoi faire : accepter, refuser ou jeter en prison. Les actions peuvent consister en l’utilisation d’un des ustensiles, un coup de téléphone ou interroger le nouveau venu.
Chaque interaction se solde par une note de une à quatre étoiles. Pour obtenir le meilleur score, il faudra trouver le bon comportement qui mène à découvrir la vérité derrière cette visite. La décision peut également avoir un impact sur le déroulement de l’aventure. Et si vous n’êtes pas satisfait par votre prestation, un artefact magique permet de remonter le temps afin de recommencer certaines rencontres de la journée courante. Notons que certaines décisions peuvent vous mener à un brutal “Game over”. Mais dans ces cas-là, le jeu vous fait revenir au début de la rencontre : rien de bloquant ou frustrant, donc.
Lil’ Inferno
Les journées de la jeune fille ne se résument pas qu’au travail. Il lui est également possible de circuler en ville afin de discuter avec d’autres personnages ou accomplir certaines tâches. Enfin, circuler, c’est peut-être un bien grand mot. Depuis une carte stylisée de la ville, il est possible de choisir tel ou tel lieu. Une fois sur place, l’endroit est souvent représenté par une seule pièce où se trouvent les personnages avec qui parler ou quelques meubles à examiner.
C’est souvent dans ces phases qu’on remarque l’impact de nos choix, et là aussi les actions menées peuvent avoir des conséquences sur le reste de l’histoire. Chaque journée se termine également par un récapitulatif qui explique ce qu’il est advenu des différents personnages qui se sont présentés à votre porte.
Globalement, une petite routine s’installe : réveil avec les dernières nouvelles du Royaume, le tour de garde, la balade en ville et enfin retourner dormir à l’auberge où son père et elle vivent. Mais heureusement, plusieurs événements cassent la monotonie : il y a toujours quelque chose de différent à faire en parallèle ou il y a certains jours où on est affecté à l’équipe de nuit. Ça et le fait que le Royaume tout entier vit quelques événements d'importance…
Wink wink
L’univers du Sprawl est un monde médiéval fantastique où la découverte en abondance de petits cristaux magiques a apporté certains objets pseudo-électroniques dans leur quotidien. Contrairement à Papers, Please, le ton est très léger et résolument humoristique. Les graphismes mignons en 2D poussent d’ailleurs dans ce sens.
Le jeu a beaucoup d’humour. Cependant, ce dernier est très porté sur les références à la culture pop : une réplique de film lâchée ici, une situation rappelant un autre jeu, là un visiteur qui parodie un personnage culte… Mais c’est à tel point que c'en est même trop : noyé dans cette masse de clins d’œil et autres coups de coude, on a presque l’impression que le jeu n’a pas d’identité propre. La narration n'a pourtant pas besoin de ça, l'écriture reste correcte sans avoir recours à ces artifices.
Et si la blague s’accorde parfois bien au contexte (un personnage ne parle que par le chant comme une princesse Disney), c’est d’autres fois plutôt poussif (le gobelin tout pixelisé : pourquoi ?). Dans cette seconde catégorie, on retrouve d’ailleurs la partie “jeu télévisé” bien embarrassante que nous avions découvert lors de la démo.
Outre l’indigestion de références et autre cassage de quatrième mur, l’histoire est classique, mais se laisse agréablement suivre. Le jeu permet une bonne liberté dans les choix : il est possible de se la jouer honnête ou pure peste.
Garde à vue
Techniquement, le jeu est propre. Fait pour être joué à la souris, il peut également être joué à la manette. Tous les dialogues sont doublés en anglais : l’ensemble est plutôt de bonne qualité avec divers accents qui donnent de la personnalité aux personnages. Les musiques ne se démarquent pas, mais font leur job. Visuellement, c’est de la jolie 2D, même si les animations sont souvent un peu chiches.
Le texte est disponible en plusieurs langues, mais pas en français. Cela dit, la version anglaise ne nécessite pas un gros niveau pour être suivie. Les autres sont l'espagnol, l'allemand et le chinois simplifié.
Progresser dans l’aventure n’est pas bien difficile : les ustensiles ne sont pas forcément nécessaires pour décider de faire passer ou non un individu et on récolte suffisamment de cristaux pour l’essentiel des besoins. L’aspect le plus délicat est finalement de décrocher la quatrième étoile sur toutes les rencontres. Une partie vous tiendra dans les 8 heures. Il y a 48 succès à débloquer sur Steam, dont certains qui nécessitent de refaire plusieurs fois certains chapitres.
Lil’ Guardsman propose une aventure sympathique tout en arrivant à exploiter de manière plus légère le principe de Papers, Please. Mais cela nécessite de devoir supporter le feu nourri de références de tous genres.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, aventure graphique, point & click, fantasy |
Sortie |
23 janvier 2024 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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