Test de Brothers: a Tale of Two Sons Remake - Une nouvelle version toujours aussi riche en émotions

Il y a des jeux qui marquent votre parcours de joueur, parfois sans que vous sachiez très bien pourquoi. Brothers : a Tale of Two Sons fut l’un de ces jeux pour moi. L’annonce d’un remake du titre pour fêter les 10 ans du jeu original a donc été accueillie avec joie, mais aussi avec quelques interrogations. L’heure est venue de voir si les deux fils ont conservé leurs âmes d’enfants.

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C’est l’histoire de deux fils

Brothers débute telle une tragédie. Un enfant se recueille sur une tombe. Celle de sa mère, morte noyée quelques temps plus tôt. Il ne reste à notre jeune enfant que son frère ainé et son père. Mais celui-ci est malade, et c’est sur ses deux fils que repose la tâche de le conduire vers le soigneur le plus proche. Hélas, celui se révèle impuissant face au mal qui ronge le père, laissant les deux enfants sans autre choix que de partir à la recherche d’une panacée qui pourrait le sauver. Mais le chemin sera parsemé d’embûches face auxquelles les deux frères devront apprendre à collaborer et découvrir comment surpasser leurs peurs.

Allez les jeunes, au boulot !
Allez les jeunes, au boulot !

L’émotion plus forte que les mots

Objectivement, Brothers n’est pas très original sur le fond. C’est un jeu d’aventure somme toute assez classique, aux énigmes très accessibles. Il embarque par contre le joueur dans un voyage terriblement émouvant. Un tour de force d’autant plus étonnant que le jeu ne s’encombre pas de dialogues creux qui tentent de nous tirer une larme. Ici, les échanges entre les personnages sont un charabia à priori incompréhensible. Le jeu fait donc appel à notre imagination. Et ça fonctionne. En nous aidant de la mise en scène, des intonations ou simplement du contexte, on comprend facilement le sous-titre de ces dialogues et on ne sent jamais perdu devant une scène dont on ne comprend pas le sens. En faisant directement appel à notre sensibilité, Brothers ne se contente pas de raconter une histoire, il nous la fait vivre.

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Délicate collaboration

La principale originalité du Brothers original était à chercher du côté de son gameplay. Nous ne contrôlons pas un personnage, mais les deux simultanément. Dans la pratique, imaginez que votre pad (rendez-vous service, jouez à ce jeu avec un pad) est divisé en deux et que chaque partie contrôle un des personnages. Le cadet des deux frères sera dirigé par le stick droit, l’ainé par le gauche tandis que les gâchettes serviront pour les interactions, là aussi selon la logique droite pour un, gauche pour l’autre. Bien évidemment, le jeu vous placera régulièrement devant des situations où vous devrez coordonner les actions de vos deux mains pour progresser, comme déplacer un long tuyau dans un labyrinthe étroit, par exemple. Le jeu n’est heureusement pas très difficile. Bref, sur cet aspect également, le remake n’a pas apporté de changements majeurs. On note toutefois que le jeu est maintenant également jouable en coop locale. Dans ce mode, chaque joueur dirige un personnage pendant que vous jouez ensemble. Attention toutefois, il vous faudra au moins une manette pour jouer en coop, impossible de jouer à deux au clavier.

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Si ce remake a conservé la formule et l’esprit de l’original, il est dommage qu’il en ait également conservé les défauts. Au premier rang desquels se trouve cette foutue caméra, véritable arch-ennemi du joueur durant toute la partie. Dès que les deux frères s’éloignent l’un de l’autre, la caméra se perd, ce qui vous oblige à constamment les déplacer ensemble. Ou à galérer un peu inutilement sur des passages où c’est impossible. Il est certes possible de faire pivoter la caméra, mais on constate vite sa tendance à se réaligner dès qu’on en lui en laisse la possibilité. On l’a vu, les sticks et les gâchettes étant dédiés à autre chose, c’est sur les boutons de tranche que reposent le contrôle de la caméra. Et c’est lent. Très lent. Trop lent pour qu'on le fasse en pleine action (le passage avec les loups en est un bon exemple). Cette gestion de la caméra toujours défaillante est très clairement un gros acte manqué en ce qui me concerne.

Qu’il est beau, ce petit vieux ?

Ce qui nous amène à la question de la valeur ajoutée de ce remake. L’aspect visuel est ainsi revu, tout en restant fidèle à l’original. Les textures et les modèles sont ainsi plus détaillés et un soin particulier a été apporté aux éclairages (le jeu supporte le HDR, en passant). Le résultat est indéniablement plus joli, on le constate en mettant côte à côte une image de l’original et une du remake, mais peut-être pas autant qu’on aurait pu l’attendre. En fait, c’est surtout sur les cinématiques qui rythment l’aventure que l’on sent ce changement de génération sur le plan visuel. Les configurations matérielles nécessaires pour faire tourner le jeu ont donc été revues à la hausse, mais une machine d’il y a 5 ou 6 ans devrait faire tourner le jeu, avec l’aide du DLSS/FSR au besoin. Deux-trois bugs ont également fait le voyage vers cette nouvelle version, mais je suppose qu'ils seront réglés à la sortie.

Original
Original
Remake
Remake

Conclusion

Brothers avait été l’un de mes coups de cœur vidéoludique lors de sa sortie, et y rejouer dans une version embellie 10 ans plus tard a été un plaisir. Le jeu n’a rien perdu de son charme ni des émotions qu’il véhiculait avec ce remake, ce qui est l’essentiel. Pourtant, je suis un peu déçu de constater que ce remake n’en a pas fait un peu plus, en corrigeant les quelques défauts de l’original. Un petit acte manqué qui n’empêche pas ce remake d’être la meilleure version possible pour découvrir Brothers : a Tale of Two Sons, mais qui peinera à convaincre les possesseurs de l’original de se procurer cette nouvelle version.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur

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