Test de Riven - Un classique qui se refait une beauté

Jeux références des années 1990 à 2000, Myst et Riven avaient traversé les Âges au fil de remasters plus ou moins réussis. Depuis 2021, Cyan Worlds s'est lancé dans une série de remake de la série dont voici le deuxième épisode : Riven.

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Précédemment, au pays des D’ni

Dans les temps anciens existait la civilisation D’ni, une civilisation avancée qui maitrisait l’Art de l’Écriture. Cet art leur permettait de créer des mondes parallèles au nôtre que les D’ni décrivaient dans des livres. Parce qu’il a trouvé l’un de ces livres, le joueur fut transporté dans un monde nommé Myst et a contribué à libérer Atrus, un descendant des D’ni, de la prison dans laquelle il avait été enfermé par ses fils. Bien des mois plus tard, le joueur réapparait devant Atrus qui lui demande son aide pour libérer Catherine, son épouse, retenue prisonnière sur le monde de Riven par Gehn, le père mégalomane et destructeur d’Atrus. C’est ici que l’histoire de Riven commence.

Une grosse part de Mystère

Si j’ai pris la peine de vous faire un résumé très succinct des évènements, c’est parce que le début de Riven est particulièrement abrupt pour quiconque n’a pas joué à Myst dans le passé. Rien n’est introduit, ni les personnages ni les principes de l’univers du jeu. Les anciens vous diront que cela fait partie du charme du jeu. Et effectivement, comme Myst avant lui, tout le principe de Riven repose sur cette découverte d’un monde étrange dont il faut apprendre les règles. En soi, Riven est plus un jeu d’exploration à la première personne ponctué de petites énigmes qu’un véritable puzzle-game, dans la lignée des productions les plus récentes de Cyan Worlds, son développeur. Ainsi, une part non négligeable de votre temps consiste à explorer les îles qui composent Riven, donnant l’impression de jouer à un magnifique walking-simulator jusque dans son dirigisme prononcé. Régulièrement, vous croisez des mécanismes qui ont tous une fonction qu’il vous faut comprendre. Une fonction qui vous est utile immédiatement pour progresser dans votre exploration, ou une qui cherche à vous apprendre quelque chose pour plus tard. C’est la grande force du jeu, il ne s’agit pas de résoudre une succession de petits puzzles qui semblent artificiels dans le monde, mais bien de comprendre la place de chaque mécanisme dans la globalité du monde. Car finalement, c’est Riven même qui est l’énigme à laquelle vous êtes confronté.

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 Une mutation dans la continuité

Comme pour le remake de Myst en 2021, Cyan a totalement réinventé son jeu pour l’adapter à une 3D intégrale pour que le jeu soit jouable à la fois de manière classique et en VR. Exit donc les déplacements écran par écran de l’original qui font place à un déplacement libre, au pad ou au clavier (en QWERTY seulement, il y a des limites à la modernité). Et on peut dire que le résultat sublime le monde créé par les frères Miller. Les environnements de Riven sont magnifiques, que ce soit les textures ou les jeux de lumières, tout est réussi. Le point noir sur l’aspect visuel, car il y en a un, concerne les créatures vivantes qui peuplent le monde. Les modèles 3D des animaux sont en retrait et semblent un peu plus artificiels. Cette modernisation visuelle ne s’est pas également pas faite sans ratés, à commencer par le cas des personnages humains que l’on rencontre. Pour ce remake, Cyan a ainsi refait les modèles 3D des personnages humains du jeu. Mais on sent Cyan peu à l’aise avec l’exercice tant cette refonte s’accompagne d’une synchronisation labiale totalement ratée. Ce n’est pas juste un problème de langue puisque le jeu n’est disponible qu’en VO sous-titrée, ni même un léger décalage entre l’audio et le visuel, mais bien une synchronisation totalement absente. Pour vous dire, on voit régulièrement un personnage dont la bouche bouge alors qu’il n’est pas encore en train de parler. Un détail qui casse l’immersion du jeu, d’autant qu’on en est témoin dès les premières minutes du jeu.

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Une affaire de modernité

On le comprend, ce Riven sauce 2024 est resté fidèle à son modèle et n’ajoute des éléments plus modernes que par petites touches. On note par exemple le retour de la fonction, déjà présente dans le remake de Myst, qui permet au joueur de prendre des notes et de les combiner à une capture d’écran directement dans le jeu. Quelques petites options de confort font également leur apparition, pour supprimer l’animation liée aux échelles ou réduire celles des déplacements du Maglev. Rien n’a par contre été fait pour rendre les interactions avec l’environnement plus fluides, ce qui rend l’expérience au pad peu agréable à mon goût. Les contrôles restent donc un peu lourd et le rythme du jeu assez lent. Sur le plan technique, le jeu supporte le DLSS et le FSR 2.2, ce qui devrait permettre au jeu de tourner correctement sur une vaste gamme de machine, d’autant que Riven n’est pas le genre de jeu qui nécessite un haut framerate. Par contre, comme ce fut le cas pour le remake de Myst, seul l'anglais est disponible à l'audio, il faudra donc se contenter d'une version sous-titrée en français. Les textes du jeu sont par contre quant à eux bien traduits.

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Conclusion

Comme Myst avant lui, Riven représente une œuvre clé de son époque. Si ce remake apporte une modernisation visuelle réussie, il ne cache pas certains aspects peut-être un peu vieillots du gameplay de jeu, notamment ses contrôles. Toutefois, si vous avez envie de découvrir un pan de l’histoire du jeu vidéo, cette version est sans doute celle que je vous recommande.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une copie fournie par l'éditeur

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