Test de The Operator - Une enquête dont vous êtes l'homme de l'ombre

The IT Crowd

1992, Evan Tanner entame son premier jour de travail au FDI. Il a été affecté au programme Opérateur, une section qui fournit un support matériel aux enquêteurs sur le terrain. Besoin d'analyser une vidéo, d'améliorer une photo ou de rechercher l'adresse d'un suspect ? Les Opérateurs sont à votre service. Mais la petite routine de Tanner est rapidement bouleversée lorsqu'une enquête sur un enlèvement présumé par des extraterrestres et celle sur un homicide dans un bar se révèlent n'être peut-être pas si dépourvues de liens qu'il ne l'aurait cru. Entre un cybercriminel qui semble vouloir vous aider et votre employeur qui semble cacher de sombres secrets, il faudra décider à qui va votre loyauté.

Ma vie, c’est le boulot

Un bureau comme un autre

The Operator est donc un jeu d’enquête qui vous immerge dans le travail de votre protagoniste. Vous incarnez un gars assis devant un ordinateur dont la mission consiste à répondre au téléphone pour assister les agents de terrain. Toute l’interface du jeu se résume donc aux écrans devant lesquels se trouve Tanner. Autant dire que c'est assez minimaliste. À droite, on trouve la retranscription des appels des agents de terrain. Chacun d’entre eux vous envoie des éléments issus d’une enquête, sous la forme d’un dossier qui apparait sur votre écran, et ils attendent de vous que vous les analysiez pour répondre à une requête située en haut de l’écran. Un clic sur la requête puis un sur l’élément correspondant vous permet d’envoyer une réponse à l’agent et d’ainsi continuer votre travail. Mais il est fort probable que vous deviez d’abord jouer un peu avec les outils à votre disposition pour trouver les réponses que vous cherchez. À noter que si les doublages ne sont disponibles qu’en anglais, tous les textes sont par contre traduits en français

Les Experts n’ont qu’à bien se tenir

Des joujous d'analyse...

Je le reconnais, la possibilité de jouer le rôle d’un expert manipulant des outils high-techs lors d’une enquête est sûrement la principale raison qui m’a donné envie de jouer à The Operator. Ici, nous avons donc à notre disposition des outils d’analyse d’image, qu’il s’agisse d’une vidéo ou d’une image fixe. Dans le cas d’une vidéo, il suffit de sélectionner un élément qui nous semble pertinent pour que l’outil l’analyse. Par exemple, nous pouvons cliquer sur une personne visible sur une vidéo pour en tirer une photo, puis sur la photo pour obtenir une identité. Une identité que nous pourrons passer dans une base de données pour obtenir plus de détails. Les images fonctionnent de la même manière : un clic sur une balle va lancer une analyse qui vous donnera des informations comme son calibre, par exemple. Les manipulations sont simples et intuitives et hormis un cas où j’ai eu un peu de mal à sélectionner un objet, ça fonctionne très bien.

...un peu sous-exploités

Au fil du déroulement du jeu, vous aurez également accès à d’autres outils qui vous demanderont un peu plus de réflexion, comme un analyseur de relevé chimique. Le genre de truc qui vous demande de lire le mode d’emploi pour ne pas détruire les preuves. On regrette par contre que le jeu sous-exploite un peu cette idée de soutien logistique aux agents. L’analyseur chimique ne sert ainsi qu’une fois et le jeu aurait pu exploiter des outils impliquant l’audio par exemple. Ici, Tanner doit principalement travailler avec des vidéos ou tenter de découvrir des mots de passe. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir quelques bons moments où il faut agir sous pression, avec des objectifs limités en temps et où une erreur aurait de graves conséquences. Mais dans l’ensemble, le jeu mise davantage sur son intrigue. Avec plus ou moins de succès.

Il suffirait d’une étincelle

The Operator nous propose une intrigue qui surfe sur une vague conspirationniste que n’auraient pas reniée les fans de Mulder et Scully. Et ça fonctionne, on a envie d’en voir plus et de découvrir les suites des enquêtes des agents de terrain que nous assistons. Pourtant, on a également l'impression que le jeu se prend les pieds dans le tapis avec certains choix narratifs et qu'il plonge à pieds joints dans le piège de vouloir trop en dire. Ainsi, et dès les premières secondes, le jeu insiste lourdement sur des éléments qui auraient pu être plus subtilement introduits. À trop mettre l'accent sur certains éléments, le scénario du jeu finit par ne jamais vraiment surprendre. C’est dommage, car il n’aurait pas fallu grand-chose pour donner vie à un jeu plus flamboyant. Là, l’histoire est correcte, sans plus. La fin est d’ailleurs à l’image : on en aurait voulu plus, tant elle parait un peu abrupte. Mais il n’y a qu’une seule conclusion au jeu et elle me laisse sur ma faim. Dommage, car si le développeur annonçait entre 5 et 6 heures de jeu, on est en réalité plus proche des 4 heures pour un playtrough normal.

Image éditeur

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Affaire classée

À l’heure de terminer ce test, c’est un léger sentiment de déception qui domine. Mais pas la mauvaise déception issue d'un mauvais jeu. Au contraire. Je n'ai pas vu le temps passer durant les quelques heures consacrée à The Operator. La déception vient plutôt de l’impression d’être passer à côté de quelque chose qui aurait pu être encore meilleur avec juste un peu plus d’ambition narrative. Je garderai en tout cas le studio à l’œil pour une éventuelle suite.

Test réalisé sur PC par Grim grâce à une version fournie par le développeur.