Test de Thalassa: Edge of the Abyss - Enquête dans les profondeurs

Certains choisissent de passer l'été au bord de la mer, mais c'est plutôt sous l'eau que nous convie Sarepta Studio dans Thalassa: Edge of the Abyss. Plongeons donc ensemble dans un jeu narratif plus intéressant qu'il n'en a l'air.

Test de Thalassa: Edge of the Abyss - Enquête dans les profondeurs

Un homme et l'amer

Cam, plongeur spécialisé dans la récupération d’épave, a assisté impuissant à la mort de sa collègue Alex, plongeuse comme lui. Le traumatisme a été tel que Cam a quitté le Thalassa, son navire, et n’a plus jamais replongé. Lorsqu’il apprend le naufrage du Thalassa, il décide de reprendre la mer une dernière fois. Pour trouver des réponses. Durant cette plongée dans une épave remplie de souvenirs, Cam va devoir enquêter pour comprendre comment les choses ont pu si mal tourner. Une enquête qui va le conduire à découvrir des secrets et des conflits qu’il ne soupçonnait pas à la surface. Et peut-être même découvrir les raisons derrière l’accident d’Alex.

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Un jeu narratif plus profond qu’il n’en a l’air

Plus qu’un simple jeu narratif, Thalassa se révèle en fait être une enquête qui vous occupera durant plusieurs heures (9h tout pile dans mon cas, pour résoudre toutes les énigmes du jeu). Derrière la trame globale qui s’interroge sur les raisons du naufrage se cache de multiples petits mystères sur l’équipage et sur les relations entre ces membres. Le jeu repose donc sur une collecte d’indices pouvant prendre diverses formes : documents, photos, simples observations du décor ou enregistrements audio.

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Au gré de nos découvertes, de nouvelles questions se posent auxquelles il faudra apporter des réponses. Ces questions se retrouvent résumées sous la forme d’une sorte de tableau mental. Lorsqu’une énigme ou une question est prête à être résolue, elle change de couleur sur le tableau. Vous pouvez alors la sélectionner pour passer sur un nouvel écran qui vous demandera de fournir les indices et les pistes qui vous conduiront à la conclusion de l’énigme. Le système a la bonne idée de classer les nombreuses informations que vous allez collecter dans des catégories qui vous aideront à vous y retrouver, même si j’ai trouvé certaines solutions un peu tirées par les cheveux.

Pas vu, pas pris

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Thalassa mérite presque le qualificatif de jeu narratif metroidvaniasque. En effet, Cam n'est pas un plongeur très professionnel et il perdra ses outils à la première occasion. Ce qui vous obligera à en récupérer ici et là durant l'aventure. Chaque outil que vous découvrez ouvre de nouveaux accès à des zones précédemment fermées, qui contiennent elles-mêmes de nouveaux mystères et indices. Tout n'est pas forcément essentiel, mais pour le joueur qui voudra découvrir toute la vérité, le jeu comprendra un bon nombre d'allers-retours dans les niveaux. Ce qui m’amène au premier reproche que je ferai au jeu : il est terriblement rigide dans sa progression. Je m’explique. Le jeu n’autorise Cam à interagir avec un objet QUE lorsque votre progression dans le jeu le permet. Imaginez que vous voyez une clé par terre. Vous savez qu’elle est importante, mais vous ne pourrez la ramasser que peut-être une heure plus tard, après avoir résolu une énigme qui vous expliquera pourquoi la clé est par terre. Le jeu fait même pire à l’une ou l’autre occasion, où ce ne sera pas la progression d’une énigme mais juste l’avancée dans l’histoire qui rendra un objet utilisable. Oui, c’est totalement idiot, et ça ajoute encore aux allers-retours dont je parlais plus haut. Heureusement, l’architecture des niveaux a un peu été réfléchie en conséquence et on débloque régulièrement des raccourcis qui permettent de circuler dans l’épave. Bon point également pour la carte du jeu, qui utilise un code couleur pour vous indiquer les zones cruciales à la progression ainsi que celles où vous avez encore des éléments à découvrir.

Big Daddy coule

Ceci dit, ces allers-retours ne seraient pas si gênants s’ils n’étaient pas associés à un élément qui lui l’est énormément : la lenteur du jeu. Cam se déplace en tenue de Big Daddy, et ce n’est pas vraiment l’équipement idéal pour faire une course. Ça se ressent totalement en jeu où la moindre action prendra plusieurs secondes, que ce soit l’ouverture d’une porte ou l’examen d’un objet. Cette lenteur est encore exacerbée par le fait que le jeu fait le choix de nous immobiliser durant l’écoute des nombreux logs audios que l’on découvre en jeu. Ils occupent un rôle central durant la progression de l’histoire, et le scénario justifie efficacement leur présence, mais la manière de les gérer fait mal en 2024. Il est ainsi fréquent que l'on passe une vingtaine de secondes à regarder un mur, le temps que le log audio se déroule.

On peut bouger pendant les phases de conclusion d'une énigme, mais pas pendant l'écoute d'un audiolog
On peut bouger pendant les phases de conclusion d'une énigme, mais pas pendant l'écoute d'un audiolog

Puisqu’on aborde la question, l’histoire du jeu est un élément à classer dans les points positifs du titre. Je me suis régulièrement plaint ces derniers mois de jeux aux histoires sans surprises pour ne pas apprécier d’en voir un dont le déroulement n’est pas si prévisible. Le jeu aborde notamment le thème de la mort, de la culpabilité et de son impact sur les proches du défunt avec assez d’intelligence. Les doublages (en VO) sont de bonne facture (une des deux fins est même rendue déchirante par la seule voix d'Amelia Tyler), et je regretterai juste l’absence d’une forme d’interaction du côté de Cam. Le personnage ne parlera jamais, ni à l’oral ni à l’écrit, et je trouve pour le coup que cela diminue l’attachement que l’on peut ressentir pour le personnage, qui devient pour le coup réellement juste un scaphandre anonyme qui rôde dans les profondeurs du navire.

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Une technique où tout ne coule pas de source

Les simulateurs de marche ont généralement en commun d’être plutôt correct visuellement. Thalassa ne fait pas exception, du moins pour les environnements. Les fonds marins et les décors que l’on visite dans le navire sont donc dans la bonne moyenne de ce genre de production. Les modèles des quelques personnages humains que l’on croisera en début d’aventure sont par contre un peu en retrait, avec une approche plus stylisée que réaliste. Mais ça passe. On signalera également que le jeu se déroulant majoritairement sous l’eau, il utilise un léger effet de distorsion de l’image qui peut gêner les personnes les plus sensibles. Le plus gros point noir technique du jeu se situe du côté de la gestion du pad qui était suffisamment ratée pour que je préfère jouer au clavier. Entre des choix de raccourcis un peu foireux (un stick pour ouvrir la carte ? la touche Y pour fermer les menus ?) et les déplacements peu pratiques sur l’écran des énigmes, non, vraiment, gardez le duo clavier/souris à portée de main.

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Conclusion

Pas parfait, Thalassa : Edge of the Abyss n’en est pas moins un jeu que j’ai apprécié parcourir. Il y a bien sûr des points qui pourrait être amélioré, la vitesse de déplacement et l’immobilisation forcée lors des logs audio en tête, mais le jeu se rattrape bien sur son histoire. On s’intéresse à cet équipage, à ses mystères et à son destin tragique, ce qui n'était pas forcément gagné après les premières minutes. Au final, je ne regrette pas les 9 heures que j’ai passé sur ce jeu.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par le développeur

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