Test de Astro Bot - Le petit robot a tout d'un grand

C’était un jour de novembre en 2020, la PlayStation 5 venait de sortir et sur chaque console était installé d’office un certain Astro’s Playroom. Démo technique des fonctionnalités propres à la nouvelle console de Sony, à commencer par sa manette et son retour haptique, le titre reprenait l’univers du jeu VR Astro Bot Rescue Mission sorti deux ans plus tôt sur le premier PlayStation VR. S’il avait déjà été acclamé par la critique pour son inventivité, la licence a dû attendre sa démo technique PlayStation 5 pour trouver son déclic : mélanger son univers original à celui de nombreuses licences passées sur les consoles Sony. Ce qui relevait de clins d’oeil dans Playroom devient un jeu complet avec Astro Bot, qui sort ce 6 septembre sur PlayStation 5.

Test de Astro Bot - Le petit robot a tout d'un grand

Un vrai charmeur, ce petit Astro

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L’heure est grave. Le petit Astro, fier d’avoir sauvé le vaisseau PS5 des Astro’s Playroom est attaqué dans l’espace par un extraterrestre. Le vil homme vert désosse la PS5 et balance aux quatre coins de la galaxie son équipage et ses composants les plus importants, tout en gardant le CPU pour lui. Astro, lui, s’écrase sur une planète désertique inconnue avec la carcasse de la console et quelques autres Bots qui l’accompagnaient. Astro se lance alors dans une quête ardue, celle d’explorer la galaxie pour y trouver ses fidèles compagnons et les pièces manquantes de son fidèle vaisseau. Pour ce faire, Astro embarque sur le Dual Speeder, une manette PS5 reconvertie en petit vaisseau qui permet de se balader sur la carte des mondes, sorte de représentation de la galaxie contenant cinq mondes, décomposés en une cinquantaine de planètes au total pour autant de niveaux (avec de nombreux niveaux cachés à trouver ici et là). Chacune des planètes est une invitation au voyage, une excuse pour emmener Astro dans un univers complètement différent, dans un jeu qui nous a vite fait chavirer pour sa densité assez exceptionnelle. Des niveaux plein de surprises, qui contiennent chacun sept Bots à retrouver et quelques pièces de puzzles, qui forment ensuite des fresques donnant accès à des fonctionnalités bonus une fois reconstituées. Comme le changement d’apparence pour Astro, pour le Dual Speeder, ou encore le sympathique système de gacha de Astro’s Playroom où l’on dépense les pièces acquises dans les niveaux. Enfin, l’exploration permet parfois de découvrir des accès à des niveaux bonus, tandis que la navigation dans la galaxie à bord du Dual Speeder offre aussi l’occasion de dénicher quelques mondes supplémentaires. De manière générale, l’exploration est très rémunératrice : chaque occasion de dévier de la route principale donne en principe la possibilité de découvrir un secret supplémentaire, qu’il s’agisse de niveaux, de Bots ou de pièces de puzzle.

La question qui se pose à l’heure de se lancer dans Astro Bot, c’est celle de ses intentions. Ressue Mission était un excellent jeu de plateforme mais limité à la VR, tandis que Playroom n’était finalement qu’une démo technique qui jouait sur l’hommage aux licences ayant fait l’histoire des consoles Sony, aussi charmante soit cette démo. La crainte, c’était d’arriver face à un jeu qui se contente de capitaliser sur ses références, quitte à perdre en chemin les joueurs et les joueuses qui n’ont pas une grande connaissance des licences mises en avant. Heureusement, cette crainte est vite mise de côté grâce à un jeu qui pose les bases d’une excellente aventure de plateformes dès ses premiers niveaux. Ses mondes hauts en couleur bénéficient d’un soin tout particulier, la succulente direction artistique nous emportant sans mal dans son univers, bien aidée également par une superbe bande-originale qui rappelle les meilleurs morceaux d'Astro’s Playroom. Le plaisir d’explorer est immédiat, on se plait également à trouver le gimmick de chaque ennemi pour s’en débarrasser sans mal et à découvrir les surprises qui se cachent un peu partout. En complément, Astro Bot offre un vrai challenge dans quelques niveaux bonus, qui montrent que derrière ses références, le jeu de la Team ASOBI est dans la droite lignée d’une longue histoire de grands jeux de plateformes : accessible dans sa quête principale, mais capable de surprendre et de mettre en difficulté (sans jamais être injuste) dans des niveaux cachés.

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Mais évidemment, quand on a vécu avec les consoles PlayStation depuis la toute première, Astro Bot prend une dimension différente. Sans verser dans l’hommage niais et auto-centré, le jeu aligne les clins d’oeil à quelques unes des licences marquantes de l’histoire. Il ne s’agit d’ailleurs pas uniquement de jeux exclusifs aux PlayStation, puisque l’on peut trouver plein de petits Bots inspirés de personnages de licences qui ont navigué également sur d’autres consoles. Plus qu'Astro’s Playroom encore, ces clins d’oeil ne se limitent pas à des Bots rigolos à trouver dans les niveaux puisque fréquemment, des niveaux reprennent des éléments connus, sans perdre de vue la cohérence globale de la direction artistique propre à Astro Bot. Dans l’ensemble, le jeu est terriblement charmant, plein de bonnes idées, de jolies choses à voir, c’est une véritable réussite tant visuellement que pour son rythme. Une fois dedans, c’est bien difficile de lâcher la manette tant l’aventure donne toujours envie d’aller un peu plus loin, de découvrir un monde supplémentaire, un nouveau secret, et de ramener tous les nouveaux Bots vers le camp de base sur la planète désertique afin de réparer peu à peu le vaisseau PS5 et voir s’animer tous les nouveaux Bots qui s’occupent tout autour.

Douceurs visuelles

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Pour accompagner ces plaisirs d’exploration et d’ambiance, il fallait aussi un gameplay à la hauteur. Inévitable pour un jeu de plateformes, la précision est au rendez-vous grâce à la légèreté que l’on connaît bien à Astro, couplée à la justesse de ses sauts et de ses coups face aux ennemis. Facile à prendre en main grâce à une physique simple mais efficace, le jeu fait en sorte de toujours se limiter à un maximum de trois touches : le saut, un coup, et un coup spécial dépendant du « pouvoir » obtenu au cours du niveau. Ces différents pouvoirs permettent de faire varier le gameplay en permettant par exemple d’accumuler de l’eau comme une éponge avant de la rejeter, de gonfler comme un ballon et s’envoler ou encore d’aspirer des liquides pour créer des plateformes. Les pouvoirs sont nombreux et symbolisent plutôt bien la générosité qui caractérise Astro Bot. Tous prétextes à réinventer le gameplay et à varier les niveaux, ces pouvoirs apportent sans cesse de nouvelles petites fonctionnalités qui permettent d’adapter l’exploration aux niveaux. Parfois plus verticaux quand un pouvoir permet d’aller plus haut, d’autres fois plus labyrinthiques quand on reste à terre, ou encore plus chargés en ennemis quand on peut tirer de loin. Cela se voit d’autant plus dans les planètes hommages à certains titres PlayStation, où tout le jeu se met au diapason d’une mécanique propre à la licence dont il est question. C’est malin, bourré d’idées et jamais lassant. On pourrait peut-être lui reprocher d’être un peu court, une grosse douzaine d’heures pour faire le jeu à 100%, mais il y a une telle maîtrise du rythme et du gameplay qu’il est peut-être bon que le jeu sache s’arrêter au bon moment : la lassitude n’a jamais pointé le bout de son nez, même quand il a fallu recommencer certains challenges un peu ardus. Et ce parce que le titre évite de trop se répéter, il balance toutes ses idées visuelles et de gameplay et ne s’étire pas sans raison.

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On trouve cette même diversité du côté des combats de boss qui, même s’ils obéissent aux lois immuables des jeux de plateformes (taper trois fois pour se défaire du boss), reposent tous sur des mécaniques uniques qui exploitent des pouvoirs obtenus au niveau les précédant. Ils se paient même le luxe d’avoir une sacré bonne tête, des boss qui viennent tout droit de Rescue Mission mais légèrement modifiés par souci de cohérence dans les niveaux qu’ils protègent. Des boss hauts en couleur, très cartoonesques, avec une vraie volonté pour la Team Asobi de créer et maintenir son univers autour d’une poignée d’antagonistes récurrents, comme le font d’autres licences du même genre. Astro Bot profite enfin d’une technique toujours au poil, avec un framerate jamais pris à défaut, même quand les effets explosent à l’image. Les environnements sont soignés et les animations de Astro et des Bots toujours adorables, même s’il n’y a pas d’amélioration sur ces points par rapport à Astro’s Playroom : on reste sur le même moteur. Côté prise en main, le jeu exploite évidemment pleinement la DualSense, sur le même modèle que son prédécesseur, avec un retour haptique et un gyroscope pleinement exploités.

Conclusion

Astro Bot est exactement le jeu que l’on espérait au finissant la (trop courte) démo technique. Généreux, d’une beauté bien à lui, charmeur pour ses nombreuses références et l’intelligence avec laquelle il les manipule, Astro Bot est un jeu de plateforme indispensable. Si le plaisir est décuplé quand on parvient à comprendre d’où proviennent les idées qui animent les différents mondes, grâce à un petit jeu de rappel à nos souvenirs (les références étant parfois très anciennes), il n’en reste pas moins un savoureux titre à parcourir même sans en capter la plupart des clins d’oeil. Et ce grâce à un système de jeu maîtrisé, agréable à prendre en main et qui tire partie des fonctionnalités spécifiques de la DualSense. Mais avouons-le, s’il nous séduit autant, c’est aussi parce qu’il arrive à nous faire rire avec des scènes improbables où l’on découvre des Bots grimés en personnages qui ont fait l’histoire du jeu vidéo sur PlayStation. À tel point qu’il donne parfois envie de ressortir une vieille PS1 ou PS2 pour redécouvrir tous ces titres qui nous amusaient dans notre jeunesse. Exceptionnel.

Test réalisé par Hachim0n à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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Plateformes PlayStation 5
Genres Action, plateformes, science-fiction

Sortie 6 septembre 2024

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