Test de Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven - L'empire contre-attaque
Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven est un remake en 3D de Romancing SaGa 2, originellement sorti en 1993 au Japon sur la Super Famicom. Il a été réalisé par la même équipe que l'excellent remake de Trials of Mana, dont on reconnaît la patte. Contrairement à son portage de 2016, il est cette fois-ci entièrement traduit en français.
Il y a bien longtemps, le monde du jeu a été attaqué par des termites. Des termites géantes anthropomorphes, pour être exact. Heureusement, il a été sauvé par un groupe appelé les Sept Héros. Lesquels ont promptement été bannis dans une autre dimension en récompense. Inutile de dire qu'ils l'ont très bien pris. Au début du jeu, Kzinssie, l'un des sept héros, revient à la tête d'une bande de monstres, attaque Avalon - la capitale de l'empire - et tue le prince héritier. Vous incarnez Gérard, second fils de l'empereur Léon, et accompagnez votre père et sa suite dans une expédition punitive. Un sort de mort plus tard, vous voilà de retour à la maison avec un enterrement et votre couronnement à préparer. Fin du prologue (et de la démo) : la première confrontation avec le plus faible des sept héros a été un désastre, l'empire n'est clairement pas à la hauteur et il y en a potentiellement définitivement six autres plus puissants qui arrivent derrière.
Une fois son compte réglé à Kzinssie (la troisième fois aura été la bonne), il n'y a pas d'objectif immédiat à réaliser, si ce n'est celui de renforcer l'Empire et de se préparer au retour des autres héros. Le jeu utilise un système de "scénario libre", comprenez par là qu'il vous propose plusieurs intrigues en parallèle, à résoudre (ou non) dans l'ordre de votre choix. Les décisions que vous prenez au cours de ces intrigues ont des conséquences, pas toujours immédiates, sur l'Empire. Certaines factions peuvent par exemple décider de se mettre à votre service, débloquant une nouvelle classe de personnage jouable. La ville d'Avalon et son château, qui vous servent de quartier général, évoluent aussi en fonction de vos décisions.
Plus qu'un personnage particulier cependant, vous êtes l'Empereur (ou Impératrice), le dirigeant de l'Empire de Vallaine. Le jeu se déroule sur plusieurs générations (c'est l'un de ses arguments marketing) ; à la fin de certains arcs scénaristiques, une ellipse a lieu et un nouvel empereur est choisi. Les autres membres de votre équipe changent également, même si vous pouvez reprendre les mêmes classes. En effet, vu l'échelle du jeu, vous ne recrutez pas - par exemple - un mage : vous construisez une académie de magie, qui met ses membres à votre disposition. Mécaniquement ça ne fait pas de différences, c'est juste que pour simuler le passage du temps, chaque mage aura un nom et une couleur de vêtements différents.
Tous les progrès réalisés dans le développement des personnages sont acquis pour de bon au changement de génération. J'explique : en combat, un personnage peut être pris d'inspiration - un système habituel de la saga - et réaliser un coup spécial différent de la commande entrée. (Au passage, l'un des meilleurs ajouts de ce remake est la présence d'une icône qui signale quelles commandes peuvent déclencher cette inspiration) Le personnage ajoute ensuite cette nouvelle attaque à son répertoire. Lors d'un changement de génération, toutes les attaques connues par tous les personnages encore vivants sont apprises par l'Empire et les générations suivantes pourront les ajouter à leur répertoire en parlant au maître d'armes, sans avoir besoin d'attendre l'inspiration. Et c'est pareil avec les sorts.
En combat donc, comme d'habitude pour la série, en plus des traditionnels points de vie et de magie, les personnages ont aussi un troisième compteur, de points de ... Vie (Life Points en anglais, francisé en Points de Cœur ; par opposition aux HP : Health Points). Les points de vie perdus sont soignés après chaque combat, mais en tomber à court pendant un combat coûte un point de cœur et tomber à court de points de cœur tue le personnage. Définitivement. Il n'est pas possible de récupérer des PC, sauf en utilisant des consommables rares et couteux. Si les combats sont assez ardus (surtout en difficulté maximale), ils sont rarement punitifs. Même perdre un combat, ce qui équivaudrait à un Game Over dans d'autres jeux, n'est ici qu'un revers. On conserve la progression du donjon en cours : les coffres ouverts le restent, les parties cartographiées aussi ; et vous aurez l'avantage de déjà connaître les faiblesses des ennemis et pourrez donc ajuster votre une nouvelle équipe en conséquence.
Perdre un seul personnage est encore moins handicapant : s'il s'agit de l'empereur, il faut désigner un successeur ; pour les membres de sa suite, un autre représentant de la même classe est disponible immédiatement. Et c'est tant mieux, parce que le jeu encourage à rechercher le challenge dans les combats : il faut affronter des ennemis puissants pour être inspiré et acquérir de nouvelles techniques. Cependant, il ne faut pas non plus faire trop de combats, puisque la force des ennemis augmente en fonction du nombre total de combats gagnés. Il faut prendre des risques mesurés, en affrontant des ennemis assez puissants pour avoir une chance d'être inspiré, mais pas trop puissants non plus, pour ne pas consommer trop de ressources (Points de magie - appelés Points de Bataille ici -, mais aussi Points de Cœur et potions), tout en évitant les ennemis trop faibles pour ne pas faire monter inutilement le niveau de combat.
Toujours comme dans les Personas, les ennemis ont des faiblesses à certaines armes ou éléments que vous pouvez exploiter. En plus d'augmenter les dégâts, taper la faiblesse d'un ennemi fait aussi augmenter une jauge de fougue. Lorsqu'elle est pleine, vous pouvez lancer une attaque coordonnée utilisant le tour de plusieurs personnages (deux au début) qui fait le double de dégâts et qui ne coûte pas de PB.
En dehors de combats, le jeu est un régal. Les environnements sont beaux, visuellement variés, mais plus encore, on sent qu'un soin particulier a été porté au design du monde. Une multitude de détails auxquels on ne ferait pas spécialement attention ont été minutieusement étudié pour participer au storytelling environnemental. Un exemple au hasard : la ville minière de Thépal a été construite en terrasses. Certaines terrasses sont reliées entre elles par des escaliers, d'autres par des plans inclinés. Ça pourrait être du hasard, mais non : les plans inclinés forment un chemin direct entre l'entrée du village et la mine, pour faciliter le passage des chariots. Logique.
Techniquement enfin, il s'en sort honorablement. Pas parfaitement, je pense à deux bugs visuels que j'ai rencontrés, mais je n'ai jamais réussi à les reproduire, donc ça reste très bien.
Mentionnons également une piste de musique d'ambiance, à bases de flûtes, qui monte assez haut dans les aigus et n'est pas particulièrement agréable quand elle tourne en boucle.
Enfin, je n’ai pas joué à l’original, mais il me semble que ce remake a ajouté de nombreuses options d’acessibilité en éclaircissant, par exemple, la façon dont fonctionne le système d’inspiration ou en ajoutant des options de confort de jeu, comme les marqueurs d’objectifs sur les cartes.
En conclusion, j'ai apprécié mon temps avec Romancing SaGa 2: Revenge of the Seven. Je le réserverais néanmoins à un public qui joue déjà aux RPGs, à la fois à cause des mécaniques spécifiques à la série (les Points de Cœur, le système d'inspiration), mais aussi au jeu lui-même (le système de générations, entre autres) qui le rendent peut-être un peu trop compliqué pour découvrir le genre.
Niveau durée de vie, il ne semble pas y avoir d'option de New Game +, mais j'estime qu'une partie unique doit bien durer une cinquantaine d'heures, voire plus.
Je signale enfin que, si vous avez le choix du support, la version Steam est 10 € moins chère que les autres.
Test réalisé sur Switch par Alenn Tax grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows |
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Genres | J-RPG, jeu de rôle (rpg), fantasy |
Sortie |
24 octobre 2024 (France) (Windows) 24 octobre 2024 (France) (PlayStation 4) 24 octobre 2024 (France) (Nintendo Switch) 24 octobre 2024 (France) (PlayStation 5) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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