Aperçu de Battle Aces : Une relecture audacieuse du RTS

J’ai eu l’occasion de participer à la bêta fermée de Battle Aces et ce que j’y ai découvert m’a beaucoup plu. Le jeu se distingue par une vision nerveuse et moderne du RTS, ce qui tranche avec les standards classiques. Bien que je regrette l’absence de la partie construction — un pan important du gameplay stratégique traditionnel —, le choix de laisser la gestion des ressources et la construction à l’IA s’avère ingénieux. Cela recentre l’expérience sur l’affrontement et permet des matchs bien plus dynamiques, en phase avec les attentes modernes pour un genre en déclin.

Depuis la première phase de test en juin, Battle Aces a considérablement évolué. La seconde phase de bêta, ouverte le 7 novembre, introduit plusieurs nouveautés qui enrichissent l’expérience :

• Nouvelles unités, comme le Gargantua et le Destroyer Avancé, portant le total à près de 50, avec chacune ses forces, faiblesses et capacités spéciales.
• Mode coopératif 2vAI, qui permet de jouer avec un ami contre des adversaires contrôlés par l’ordinateur.
• Système de contrats dynamiques (quotidiens et saisonniers), offrant des objectifs variés et des récompenses comme des crédits de guerre.
• Personnalisation étendue, avec des skins pour les bases, des peintures pour les armées et des avatars uniques.
• Améliorations de l’interface, comme un tutoriel sur les mécaniques de contre et la possibilité d’essayer des decks d’unités contre l’IA.

Ces ajouts renforcent une formule axée sur des affrontements courts mais intenses, avec des matchs limités à 10 minutes. La diversité stratégique repose sur le système de deck-building, qui permet de composer des armées adaptées à différents styles de jeu.

Une réinvention audacieuse

En se concentrant sur l’action pure, Battle Aces redéfinit les codes du genre RTS. Des mécaniques comme la collecte automatisée des ressources, le déploiement instantané des unités et une base simplifiée fluidifient l’expérience. Ce choix, bien qu’innovant, pourrait frustrer les vétérans attachés à la richesse stratégique des titres classiques.

Cependant, la profondeur tactique n’est pas sacrifiée. Le jeu encourage des approches variées, que ce soit via des unités terrestres lourdes ou des forces aériennes rapides. La transparence des informations, comme la visibilité des recherches de l’adversaire, ajoute une dimension psychologique de bluff et d’anticipation.

Malgré ces qualités, Battle Aces pourrait souffrir d’un manque d’identité dans ses factions. Contrairement aux RTS classiques qui proposent souvent des races distinctes, chacune avec ses mécaniques et sa personnalité propres, le système de deck-building risque d’homogénéiser les stratégies à long terme. On peut craindre l’émergence de métas dominantes, poussant la majorité des joueurs à utiliser les mêmes compositions optimisées, ce qui nuirait à la variété des parties.

Battle Aces n’en est qu’à ses débuts et le contenu reste incomplet. Si les bases sont solides, les développeurs d’Uncapped Games ont promis d’étoffer l’expérience avec de nouvelles unités, modes de jeu et options cosmétiques. La personnalisation des armées, notamment via des peintures et des skins, pourrait jouer un rôle central dans un modèle économique free-to-play.

En écoutant attentivement les retours des joueurs — un point souligné par David Kim, directeur du jeu —, Uncapped Games espère équilibrer innovation et attentes des fans. L’objectif est ambitieux : moderniser le genre tout en conservant son essence.

Entre nostalgie et renouveau

Avec Battle Aces, Uncapped Games mise sur une formule accessible et nerveuse, capable de séduire une nouvelle génération de joueurs. Bien que la disparition de la gestion et de la construction puisse laisser un vide pour certains, ce choix ouvre la voie à une expérience plus dynamique et résolument moderne. L’absence de factions distinctes et le risque de métas uniformisées restent des défis à relever, mais le potentiel d’innovation est là.

Alors que la bêta continue d’évoluer, le potentiel de Battle Aces est indéniable. L’avenir dira si ce pari audacieux saura s’imposer comme une référence pour un genre qui cherche à se réinventer.

Testé par Seiei sur PC avec une clef bêta offerte par l'éditeur