Test de Cat Detective Albert Wilde – Mystères et herbes à chat
C'est lors du Steam Néo Fest de février 2022 que nous avions découvert Albert Wilde: Quantum P.I., et cette première approche avait été assez engageante. Après trois ans d'attente et un changement de titre, il est maintenant temps de mettre la patte sur ce Cat Detective Albert Wilde.
Hard-boiled cat
Le jeu débute sur un générique à base d'écrans fixes comme on en voyait à l'époque du cinéma muet. Et par la même occasion, nous constatons que le titre affiché est toujours l'ancien. On pourrait alors penser que le changement de titre est plutôt opportuniste. Après tout, alors qu'il a déjà conquis Internet, le félin domestique prend de plus en plus de place dans le monde vidéoludique. Il semble aussi y avoir une volonté de s'inscrire dans la récente mode des enquêteurs animaliers : Frog Detective (trois jeux parus), Duck Detective (bientôt un second) et Détective Pikachu (deux jeux et une adaptation en film. Mais bien sûr qu'il compte dans le lot ! Non ?).
Quoi qu'il en soit, nous voilà embarqués dans une aventure qui fleure bon les années 30 et la prohibition. L'écran de jeu est au format 4/3 (et l'inventaire dans la bande noire droite), tout en noir et blanc. Des artefacts moches brouillent l'image, des encarts textuels résument parfois une scène et du bruit statique se mêlent à la musique jazzy.
Albert Wilde est un privé dans la pure tradition du Noir. Il est charmeur, il est fauché, il est détesté par la Police, il a tendance à se lancer dans de longs monologues et ce qui ne devait être qu'une affaire de routine s'avère être plus vaste que prévu.
Et il est profondément stupide.
Ah, ça, notre Albert n'est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir. Mais pour sa défense, ses interlocuteurs ne sont pas forcément mieux lotis. Du coup, on retrouve un humour comparable aux Zucker-Abraham-Zucker, Kaamelott ou OSS 117 (version Hazanavicius) : une bande d'incompétents qui cherchent à atteindre avec sérieux leur but dans un monde dans lequel l'absurde s'introduit régulièrement dans le quotidien. Ça, et quelques coups de coude occasionnels au quatrième mur.
L'histoire fonctionne et prête souvent à sourire. Certains personnages sont intéressants, il y a quelques révélations et découvertes sur le chemin. Certains aspects sont certes prévisibles, d'autres un peu obscurs, mais le tout s'avère plaisant.
A baaaaaaad scene
L'aventure se joue globalement à la première personne. Le joueur se retrouve dans de petites zones et il doit fouiller les lieux ou discuter avec d'autres personnages. Les objectifs sont clairement indiqués par les seuls points de couleur présents dans cet amas de nuances de gris.
Les dialogues passent à la troisième personne, champ contre champ. Plusieurs sujets sont possibles et il faudra les dérouler pour débloquer la suite. Les choix décisifs sont rares, voire inexistants.
Et cela résume à peu près 95% de l'aventure : inspecter les points d'intérêt et parler avec les personnages. Le seul semblant de puzzle rencontré consiste à ramasser un objet dans la zone pour aller l'utiliser à deux pas de là. Quand il faut aller chercher la solution ailleurs, le personnage ne manque pas d'indiquer la marche à suivre. Tout cela donne une progression plutôt linéaire.
Les 5% restants consistent en deux mini-jeux à la réalisation simpliste, mais qui ont le mérite de changer un peu le train-train. Nous vous en laissons la surprise, mais n'en attendez pas grand-chose non plus.
Au final, le tout a quand même des allures de production à petit budget : les décors et personnages semblent composés d'assets trouvés dans une boutique, tout comme certaines animations. Les visages des personnages sont figés, même pendant les dialogues. Et le filtre "pellicule ancienne et abîmée" ressemble tout de même à un affreux cache-misère.
Le studio Beyondthosehills n'est pas non plus une grosse structure : lorsque le générique défile, on voit régulièrement la même poignée de noms apparaître. Ils se sont fait connaître avec Reky, un jeu de réflexion qui a obtenu quelques louanges. Mais leur jeu suivant, The Minims, a reçu un accueil des plus froids.
Un chat sur la langue
Les dialogues entre les différents personnages se font avec des cris d'animaux ; ces derniers présentent assez de variation pour éviter d'être pénibles. Les monologues du chat sont par contre doublés en anglais : la voix est grave et colle au cliché, mais le ton n'est pas toujours inspiré. Tous les textes sont également en anglais, mais le niveau reste abordable.
Il faut compter dans les six heures en prenant son temps pour arriver au terme de l'aventure. Les quatorze succès sont liés à la progression, vous débloquerez donc la totalité en chemin. Par contre, méfiez-vous des points de sauvegarde automatique qui sont parfois un peu trop espacés ou fonctionnent à moitié. Pas de corruption de données, mais il est arrivé de devoir refaire toute une rencontre.
Le jeu peut se jouer à la manette, mais tout n'est pas forcément adapté pour ce périphérique (l'écran titre notamment).
Cat Detective Albert Wilde est amusant et réserve quelques surprises. Cependant, sa réalisation est très basique et trahit le manque de budget du studio. Tant que vous n'espérez pas mettre vos talents de déduction à l'épreuve, l'humour et l'histoire pourraient vous intéresser.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, aventure graphique, amérique du nord, criminel, fantasy, humoristique |
Sortie |
24 janvier 2025 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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