Test de Monster Energy Supercross 25 - Un reboot et de nouvelles intentions
Cela fait maintenant sept ans, depuis 2018, que Milestone développe sa licence de courses de supercross consacrée au championnat américain. Si le titre a sa petite popularité outre-Atlantique, c'est un jeu, et un sport, qui suscite moins de ferveur dans nos contrées. Néanmoins, cela n'empêche pas le studio milanais de faire son bout de chemin, avec des évolutions toujours assez sommaires d'une année à l'autre pour une licence annuelle qui a la force de ses défauts : une accessibilité immédiate, mais un sport qui exige malgré tout d'en comprendre certains rouages pour performer. Si la licence sortait annuellement, 2024 a été une année vierge et pour cause, Milestone a fait le choix de tirer un trait sur cette année-là pour opérer une sorte de "reboot" de sa licence en passant à un nouveau moteur, l'Unreal Engine 5. Alors, renouveau ou continuité ?
Un retour aux origines
On en espère évidemment beaucoup de ce retour. Un peu lassante ces dernières années, la série avait du mal à se renouveler, limitée par une licence officielle qui conditionne les pistes à disposition et des modes en solo ou en ligne qui évoluaient peu. Idem pour le pilotage qui, s'il a ses détracteurs du côté des puristes qui y voient souvent un côté un peu trop "savonette" de Supercross qui glissent beaucoup plus que nécessaire, avait le mérite d'être accessible assez facilement, mais n'arrivait pas à s'affiner au fil des épisodes. En faisant une pause en 2024, le studio prend le pari de revenir avec un jeu dont le premier contact montre déjà des différences importantes. Sur le mode carrière d'abord, épicentre du jeu, qui nous embarque dans le championnat officiel en 250cc et 450cc, avec l'objectif évidemment d'obtenir le titre majeur en 450cc. Ce nouveau mode carrière se distingue sur sa progression, qui mélange à la fois les succès en piste et la réputation qu'on se fait autant en course que sur les réseaux sociaux. L'objectif : être le plus attractif possible afin que les écuries les plus prestigieuses nous ouvrent leurs portes. Le système est assez basique avec un nombre de "fans" à obtenir (selon les résultats en course) et avec des relations sur les réseaux sociaux (en répondant à des simili-tweets et en mettant des likes ici et là) qui conditionnent la capacité à signer dans telle ou telle écurie. Toutefois, il a le mérite d'apporter un peu d'intensité à certaines courses avec des objectifs secondaires qui se déclenchent selon les rivalités avec les différents pilotes. L'autre élément du mode carrière est la capacité d'influer sur la recherche et développement de la moto, là encore avec un système très limité où l'on se contente de demander à ce que la vitesse, l'accélération, le frein ou l'agilité de la moto soient améliorés, mais c'est aussi un petit bonus qui dynamise la carrière. L'essentiel se joue en piste et c'est la douche froide sur ce point. Non pas que ce soit raté, mais c'est plutôt que les évolutions attendues se révèlent plus timides qu'annoncées. Si le studio se targue d'avoir revu la physique des motos, des pilotes et même des pistes censées se déformer de tour en tour, la réalité est moins évidente. On sent quand même des motos plus ancrées au sol, avec un poids du pilote plus décisif, notamment quand on joue dans le mode de pilotage le plus réaliste, le titre proposant aussi un mode plus accessible où l'on ne se soucie pas des mouvements du pilote pour orienter la moto. Mais l'aspect très glissant reste extrêmement présent, même sur des pistes relativement sèches, comme si l'on faisait l'ensemble des courses en temps de pluie. De fait, les courses sous la pluie et dans la boue ont du mal à se distinguer, sur le comportement physique de la moto, des pistes sèches avec un sable assez dense. On sent une petite différence, mais on aurait aimé que ce "reboot" soit l'occasion d'avoir des différences plus franches là-dessus, tant dans la réalité les conditions climatiques, mais aussi le revêtement des différentes pistes (avec certaines pistes qui enchaînent sable, terre et boue) ont une incidence très importante sur le comportement des pilotes. Il y a quelques améliorations visibles sur la physique aérienne, avec un contrôle plus précis, mais aussi plus complexe, de la moto, néanmoins ça reste toujours timide.L'IA en point noir
Les limites des évolutions sont d'autant plus significatives que l'IA, elle aussi, souffre des mêmes problèmes que les précédentes éditions. Le studio avait promis des avancées de ce côté avec une nouvelle "IA neurale" capable de s'adapter à son environnement et à l'évolution de la piste au fil des tours. On voit certes quelques bonnes choses comme des variations de rythme dans un titre où le "flow" est décisif, c'est-à-dire la faculté à enchaîner les bosses de la manière la plus fluide possible, avec quelques erreurs ici et là qui permettent d'humaniser un peu le comportement des pilotes contrôlés par l'IA. Mais cette IA reste similaire à ses prédécesseures en l'état à cause d'une incapacité chronique, toujours, de faire attention à son environnement. Il n'est pas rare de voir les pilotes IA se foncer dedans, sauter les uns sur les autres, se rouler dessus et se jeter en dehors de la piste, ne tentant jamais vraiment de dévier leurs trajectoires pour éviter ou prendre l'ascendant sur un adversaire. Le premier virage, au bout d'une ligne droite, est toujours assassin, avec un certain nombre de concurrents qui tombent et les survivants qui s'envolent devant. C'est d'autant plus dommage que cela a un impact considérable sur le plaisir pris à jouer contre l'IA, l'essentiel de ce que le jeu offre (en dehors du multijoueur en écran splitté ou en ligne), notamment dans les plus hauts niveaux de difficulté où la proximité immédiate avec les autres pilotes tout au long des courses vire à la foire d'empoigne. Pour le reste, on retrouve un mode d'éditeur de circuit assez classique et un jeu dont l'évolution visuelle reste sensible malgré le changement de moteur. Les avancées de l'Unreal Engine sont à rechercher du côté de la lumière, plus naturelle, mais aussi des effets climatiques et surtout la pluie qui gagne en réalisme. Idem pour les pistes où l'on distingue mieux les variations entre sable, terre et boue. Mais la modélisation des motos et des pilotes, ainsi que leurs animations, reste assez similaire. Idem pour les stades avec une ambiance visuelle et sonore qui demeure toujours timide, un comble pour un jeu sous licence d'une compétition où le show prévaut sur tout le reste. Après une année de pause, les attentes étaient plus hautes que cela.Conclusion
D'un côté, il est évident que ce reboot vient avec de bons arguments : son mode carrière refondu est très sympathique, le pilotage reste une valeur sûre malgré ses limites ainsi que son manque d'évolution et la variété des pistes entre le championnat officiel et quelques pistes fantaisistes reste un plaisir. Mais d'un autre côté, la relance de la licence dans un simili-reboot, entre refonte visuelle, changement de moteur et de numérotation, venait avec des promesses très nombreuses et le résultat est en deçà des espoirs. Si l'on s'attendait à une révolution, on a face à nous une évolution sympathique néanmoins timide d'un jeu qui repart sur les mêmes bases qu'auparavant. Est-ce que cela entache le plaisir pris ? Non, car ces bases sont saines et ont déjà fait leurs preuves. Mais il reste une petite pointe de déception.
Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Course, course de moto, sport, amérique du nord |
Sortie |
10 avril 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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