Test de MotoGP 25 - Milestone réinvente la roue
Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Milestone. Bien décidé à redonner un coup de jeune à ses licences, et après Monster Energy Supercross 25 début avril qui opérait une sorte de reboot de la licence, le studio italien livre une autre de ses licences avec, là encore, de nouvelles intentions. Place à MotoGP 25, dernier en date de la série annuelle consacrée au championnat du monde de vitesse moto, qui arrive avec un nouveau mode de pilotage, un nouveau moteur et quelques idées de contenus en plus.
De la simulation à l'arcade
D'entrée, MotoGP 25 avec son tutoriel au premier lancement du jeu pose les bases de son renouveau. Si la licence a toujours parlé aux fans de la discipline et a une volonté d'offrir un gameplay relativement exigeant et punitif, comme dans la réalité où la moindre erreur peut coûter un crash (rendant les courses particulièrement disputées et incertaines), cela pouvait aussi avoir tendance à se couper d'un public plus néophyte, qui rechercherait le fun avant tout. C'est ainsi que MotoGP 25 scinde son gameplay en deux branches : il y a le mode "pro" équivalent aux années précédentes, où il faut apprendre à maîtriser les bolides avec des comportements très différents selon les catégories (Moto3, Moto2 et MotoGP) et bien anticiper les trajectoires pour limiter au maximum le risque de chute sur l'inclinaison de la moto et la vitesse en courbe. Et l'autre branche : désormais, il y a le mode "arcade", qui se révèle plus permissif, où les chutes sont beaucoup plus rares (sauf en cas de collision ou de vibreur pris de manière trop optimiste), avec une moto plus facile à incliner et un poids du pilote qui est géré automatiquement. Idem pour l'accélération et le freinage, où l'on peut aller à fond, sans avoir à gérer le mélange du freinage avant et arrière, sans risquer de passer par-dessus la roue avant. Si ce mode arcade ne s'adresse en aucun cas aux spécialistes, il a le mérite d'apporter une plus grande accessibilité à un titre qui a cruel besoin d'élargir son public, alors que la MotoGP dans la réalité voit le succès de son pendant à quatre roues, la F1, et rêve d'obtenir le même attrait. D'un point de vue ludique, ce mode de pilotage arcade fonctionne extrêmement bien et permet de vite s'amuser, sans pour autant être complètement arcade. Il convient effectivement toujours d'apprendre les trajectoires pour espérer battre l'IA dans les modes de difficulté les plus élevés et le comportement de la moto reste assez réaliste sur certains points. Comme les points de freinage qui restent assez identiques (forçant l'anticipation à l'approche des virages même en mode arcade) ou les collisions éventuelles avec des concurrents en piste qui font vite voler les pilotes. C'est le risque de glisse et de patinage surtout qui est réduit au maximum, tout en facilitant les manœuvres pour éviter de décourager les moins patients d'entre nous. Et même en étant habitué à la licence et plutôt amateur de la difficulté que peut représenter la prise en main de ce type de jeu, on s'est pris au jeu du mode arcade qui offre des sensations pas désagréables et qui font de MotoGP 25 un jeu à deux faces franchement réussies. Évidemment, rien ne remplace le plaisir d'un tour quasi-parfait (à notre faible niveau) en mode pro, avec une moto que l'on parvient à dompter après de nombreux tours sur un même circuit. Mais le mode arcade arrive avec des sensations immédiates qui ne sont pas déplaisantes et qui, au contraire, devraient permettre d'accrocher plus facilement pour celles et ceux susceptibles d'apprécier la MotoGP, mais qui n'ont ni le temps ni l'envie de consacrer de nombreuses heures à maîtriser une moto. Surtout que le mode carrière, lui aussi repris entièrement, insiste grandement sur un nouveau système de développement de la moto (uniquement en MotoGP, le développement étant géré par l'IA en Moto2 et 3), axé autour de discussions avec l'ingénieur entre chaque course. De quoi influencer le travail sur le moteur, sur la manœuvrabilité ou encore sur l'aérodynamisme, avec de véritables impacts en course durant lesquelles on se rend vite compte que la moto change de comportement à mesure que l'on avance dans la saison, obligeant de fait à réapprendre sans cesse à la piloter. Ce système fonctionne bien, même si les interactions restent sommaires et répétitives, mais elles apportent à ce mode carrière quelque chose de pertinent au long cours. Idem pour les interactions avec les autres pilotes, au travers d'objectifs spéciaux à choisir et à atteindre toutes les 3 ou 4 courses, où l'on insiste sur certaines rivalités pour obtenir des bonus de réputations, des facilités de développement ou encore pour influencer la signature de futurs contrats si l'on souhaite quitter notre écurie. Plutôt intéressant bien que limité dans son approche, ce mode carrière traduit bien les discussions qui peuvent avoir lieu entre deux courses et les jeux d'influences à l'heure de passer d'un constructeur à l'autre à l'intersaison. Le marché des pilotes fait d'ailleurs son retour, avec des transferts à l'intersaison entre les écuries et les catégories, de la Moto3 à la MotoGP. Pour ce qui est du contenu, le jeu reprend tout le calendrier officiel, avec des pistes modélisées comme il le faut.Il n'y a pas que les week-ends de courses dans la moto
Afin d'étoffer son contenu et de sortir des sentiers battus d'un calendrier officiel certes excitant, mais sans surprise, MotoGP 25 livre une autre nouveauté : les "Race Offs". Des évènements de courses avec des bolides différents. Pour cette première, le studio s'est concentré sur trois disciplines : le flat track, qui sont des courses sur terre battue avec des motos tout terrain sans frein avant, ce qui a tendance à beaucoup glisser ; les courses de motard, c'est-à-dire des dirt bike sur piste goudronnée ; et des courses de minibike, comme son nom l'indique, des versions mini des superbike. Ces trois disciplines apportent un peu de variété et, dans le cadre du mode carrière, des épreuves à réaliser entre certains weekends de courses. Mais l'exécution n'est pas tout à fait celle que l'on espérait. Si les minibike apportent quelque chose d'assez rigolo tant ces mini-motos imposent une certaine dextérité, le flat track et le motard restent plus classiques. La faute sûrement, en flat track notamment, à des pistes très sinueuses alors que l'on aurait pu espérer des pistes ovales comme on en voit dans les compétitions de cette discipline. Enfin, c'est visuellement que le jeu gagne vraiment, avec un passage à l'Unreal Engine 5 plutôt bien géré avec une modélisation plus fine des motos, mais surtout de l'environnement en bord de piste. Verdure et tribunes, tout gagne en finesse de modélisation autour de la piste, avec des tracés plus proches de la réalité. Le plus visible reste toutefois les effets de lumières qui provoquent une image sûrement un tantinet plus terne que l'année dernière, mais qui est en réalité plus proche de ce que l'on peut voir lors des retransmissions TV des Grand Prix que le jeu reproduit. Ce n'est pas complètement parfait, il y a quelques éléments qui gagneraient encore à être améliorés, comme les animations des pilotes sur la moto, mais le passage à l'Unreal Engine 5 fait beaucoup de bien à la licence.Conclusion
Un bon cru cette année pour MotoGP, avec une nouvelle itération qui apporte son lot de nouveautés dans l'idée d'accrocher un public plus large. Alors attention, dans ce test, nous nous sommes focalisés sur le mode arcade qui est la grosse nouveauté de gameplay, mais cela ne fait pas de MotoGP 25 un titre soudainement et uniquement adressé aux néophytes. Au contraire, le gameplay "pro" reste très similaire à ses prédécesseurs, à tel point que l'on est en terrain connu et que son système de pilotage continuera de plaire à ses fans. Et c'est peut-être aussi là un point moins reluisant, avec un titre qui, côté gameplay classique, n'apporte pas grand chose. La physique des motos n'évolue pas beaucoup cette année, on reste sur un jeu difficile à maîtriser (dans son mode pro) et qui exige une certaine finesse pour maîtriser les bolides. Mais la coexistence des deux modes permet à deux publics de pouvoir, à leur manière, exploiter le maximum de la puissance des MotoGP et s'offrir quelques moments très grisants sur la piste, et c'est là le principal.
Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Course, course de moto, sport, contemporain |
Sortie |
30 avril 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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