Test de Freeride - Histoire sous acide
Freeride, le "test de personnalité qui se joue tel un RPG" est sorti le 1er mai 2025. Que signifie réellement cette présentation ?
Test de Rorschach
J'ai accepté de tester le jeu sur un coup de tête. En regardant la page Steam du jeu, j'ai vu que The Stanley Parable, un jeu que j'ai adoré, était cité comme similaire. L'éditeur annonçait une durée de 3 à 4h, donc pas beaucoup. En soi, la comparaison est compréhensible : le joueur est extrêmement libre de ses choix et il y a plusieurs manières de résoudre chaque situation.
Prenons un exemple concret. Tôt dans le jeu, une porte se ferme devant le joueur. Les deux personnages qui l'accompagnent partent chacun d'un côté. Il est possible de rejoindre l'un d'entre eux et d'accomplir ce qu'il demande. Il est aussi possible d'aller ailleurs dans la zone, d'aider une petite fille, de se balader de manière improbable jusqu'à atteindre l'autre côté de ladite porte, révélant un pan inédit de scénario au passage. Et il y a certainement aussi plein d'autres options, que je ne connais pas.
Freeride est extrêmement riche. Rien que sur le premier niveau, 14 secrets sont indiqués ; il est possible de les trouver lors de la première partie ou des suivantes. Malheureusement, cela n'a rien d'une partie de plaisir.
Le jeu utilise une caméra un peu étrange, entre la vue aérienne et la vue de dos. Elle est centrée sur le personnage de Proto. Pour atteindre la porte que j'évoquais plus tôt, c'est assez facile : il suffit d'aller tout droit et on tombe dessus. Puis, en allant à droite ou à gauche, on tombe sur les deux autres personnages. Rien de compliqué. En revanche, si vous souhaitez accéder au passage secret, il faut commencer par se rendre sur la plage. Pour cela, il faut revenir en arrière puis marcher sur une sorte d'arc-en-ciel inversant la gravité et permettant donc de marcher de l'autre côté de la plateforme sur laquelle on était. Ensuite, il faut utiliser une échelle pour rentrer dans un souterrain, représenté dans une sorte de 2.5D.
Je sui peut-être confus et je m'en excuse, mais je ne parviens vraiment pas à appréhender le level design des niveaux, ce qui rend difficile d'en parler. Ils cassent toute forme de cohérence géométrie : il arrive qu'un petit trou mène dans une grande zone permettant d'accéder à un tout nouveau endroit. J'ai rapidement été complètement perdu, ne comprenant pas où je pouvais aller. Pour un jeu d'exploration, ce n'est pas idéal.
Panier à 3 points
Dans la deuxième zone, mes déplacements entièrement aléatoires m'ont mené sur un boss. L'occasion de découvrir que le système de combat n'est guère plus abouti. En effet, le personnage ne peut pas attaquer directement. Pour affaiblir le boss, il faut passer la souris sur un objet, l'attraper avec un clic gauche, passer la souris sur ce qu'on désire viser, garder appuyé le clic droit en déplaçant la souris vers nous. Le tout en déplaçant le personnage avec WASD (sur un clavier suisse ; ZQSD pour les Français qui me lisent).
J'ai rarement vu un système de combat plus fouilli et inefficace. Je suis mort à plusieurs reprises contre le boss, avant de renoncer. C'est à nouveau regrettable : si le but est d'offrir de l'exploration, il faudrait que celle-ci soit simple, pas qu'une partie du contenu soit bloquée derrière des combats brouillons et difficiles.
Si ce portrait peu sembler peut reluisant, il n'est rien par rapport aux visuels du jeu. Les développeurs revendiquent une inspiration "Dreamcast". J'avoue ne pas avoir joué à cette console ; peut-être que le style parlera aux nostalgiques. Personnellement, j'ai été gêné par les couleurs très éclatantes, mais surtout par l'aspect des visuels : le personnage et les décors ont tous une sorte de bande noire à leur extrémité, ce qui donne l'impression d'une image floue.
Votre personnalité est : pas convaincue
La volonté des développeurs de proposer une expérience très libre est vraiment appréciable. Cependant, tous les éléments donnent l'impression d'être face à un jeu amateur. L'exemple de The Stanley Parable, évoqué plus haut, est à ce titre intéressant.
The Stanley Parable est un jeu brillant sur le plan narratif, mais il est extrêmement simple en termes de gameplay, de visuel et de level design. Cela permet justement de pleinement exploiter les nombreux choix qu'il propose : le joueur peut librement explorer, sans jamais être perdu.
FREERIDE propose encore plus d'options, mais il intègre un level design bordélique, un gameplay désagréable et des visuels psychédéliques. Tout ceci empêche d'en profiter, malheureusement.
Test réalisé sur PC par Alandring grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Jeu de rôle (RPG), fantasy |
Sortie |
1 mai 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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