Test de Darfall - Un hybride intrigant, mais lassant

Prenez un city-builder, un tower defense et un héros : vous obtenez Darfall. Le mélange est-il réussi ?

Héros de la ville

Tout d'abord, Darfall intègre les éléments traditionnels des jeux de stratégie : fort principal, maisons pour augmenter le nombre de travailleurs, lieux de travail collectant des ressources diverses, atelier permettant de les transformer en des produits manufacturés... la formule est vraiment classique, mais efficace.

Cependant, Darfall se distingue en permettant en plus d'incarner un héros, jouant un rôle central par bien des aspects. Créer une ville n'est en général qu'une moitié du travail : il est aussi essentiel d'explorer la carte et c'est souvent le héros qui s'en charge, accompagné de quelques soldats. Cette exploration lui permet de gagner des niveaux, débloquant des points de deux types. En premier lieu, le personnage possède des compétences actives : il peut en avoir jusqu'à trois parmi six possibles, qu'il est possible d'améliorer deux fois. Deuxièmement, il possède aussi des compétences actives : il est possible d'augmenter ses dégâts ou son gain d'expérience, mais aussi son influence sur les autres travailleurs ou sa vitesse de collecte. La personnalisation du héros permet d'aboutir à des résultats très différents en fonction des choix. Il est aussi possible de gérer son équipement, apportant là encore des modificateurs, même s'il s'agit essentiellement de bonus de statistiques.

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Survivre à la campagne

Eldrin, l'un des héros du jeu, est le personnage principal de la campagne. Celle-ci suit ce dernier pendant sept niveaux, très différents les uns des autres. Il m'a fallu au total plus de seize heures pour en venir à bout, en mode facile : ce n'est donc de loin pas un simple tutoriel, mais bien ce qui pourrait être un jeu complet en tant que tel.

Cela se voit d'ailleurs avec les efforts de mise en scène : la campagne est intégralement doublée (exclusivement en anglais) et propose de nombreuses cinématiques. L'histoire est sympathique, même si ses enjeux sont trop élevés à mon goût.

De même, comme je le disais, j'y ai joué en facile ; il existe trois niveaux de difficulté. Les plus patients peuvent même recommencer plusieurs fois une mission réussie pour tenter d'améliorer leur score, si le cœur leur en dit.

Cette campagne n'est cependant que la moitié de Darfall. L'autre, c'est le mode survie. Composé de dix missions d'une difficulté croissante, celui-ci laisse le joueur plus libre, mais impose un rythme fixe : chaque jour, il peut explorer et développer sa ville, mais chaque nuit, il doit affronter des hordes d'ennemis de plus en plus puissants. Chaque carte demande de survivre un certain nombre de jours pour réussir.

Fait amusant, chaque mode de jeu propose son propre tutoriel. C'est paradoxal, car j'ai appris en commençant le mode survie des concepts qui m'auraient été bien utiles en mode campagne.

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1 + 1 = 1.5

Ces deux modes sont très différents et complémentaires. La narration de la campagne crée du lien entre les missions et explique le contexte général du jeu. Le mode survie, lui, pousse beaucoup plus loin les mécaniques du titre, que la campagne ne fait qu'effleurer. Je dois cependant avouer n'avoir été pleinement satisfait par aucun des deux.

Comme je le disais, j'ai fini la campagne. Pourtant, j'ai dû me forcer un peu pour y parvenir. C'est en partie lié à ces missions très longues : en commencer une, c'est s'engager pour un bon moment.

Puis, une fois la campagne finie, je dois avouer que les dix cartes du mode survie m'ont simplement découragé. De plus, ce mode propose de choisir entre cinq héros, mais c'est au prix de recommencer avec un personnage niveau 1, ce qui est frustrant quand on vient de finir la campagne avec le héros au niveau maximum, celui-ci étant conservé entre les missions de l'histoire.

En outre, si le mode campagne permet une sauvegarde libre (et une pause active), ce n'est pas le cas du mode survie : en cas de défaite, il faut recommencer de zéro. Cela paraît peut-être normal pour certains, mais personnellement, j'ai beaucoup de mal, surtout que le jeu est assez punitif. C'est ce qui m'a fait abandonner.

Il y a aussi plein de petits éléments qui m'ont empêché d'accrocher. Pour ne donner que quelques exemples : le maximum d'unités qu'il est possible de déployer est 20, ce qui me semble très bas ; les structures défensives sont peu diversifiées et trop peu résistantes à mon goût ; l'IA des unités (paramétrable) est mal équilibrée, étant soit trop agressive soit absolument passive...

C'est mon dernier mot

Je pourrais donner d'autres exemples. Globalement, Darfall manque de magie. Il est correct, a une proposition intéressante et ses petits défauts pourront être corrigés par de futures mises à jour, mais il lui manque un élément pour me donner vraiment envie de le relancer. J'ai fini la campagne, j'ai passé un moyen agréable ; cela me suffit.

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Test réalisé par Alandring sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.

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