GAMESCOM 25 - Warhammer 40k : Dark Heresy

Un RPG d’enquête, bien plus qu’un simple tactical

La particularité de Dark Heresy réside dans sa dimension d’enquête : on incarne un Inquisiteur à la tête d’une escouade, plongée dans les bas-fonds des mégalopoles impériales, où la corruption, la pollution et les mutations sont monnaie courante. Oubliez les choix manichéens : vous devrez porter des jugements dans des situations moralement ambigües, en collectant des preuves et en reconstituant les événements au gré de votre propre interprétation et de celle de vos compagnons. Parfois, il sera impossible de savoir si la conclusion à laquelle vous arrivez est la « bonne » – chaque enquête se présente plutôt comme une mosaïque de vérités partielles et d’hypothèses, influencée par la morale et l’expérience de chacun.

Une mécanique de jeu d’enquête très immersive permet, grâce à l’assemblage d’indices, la reconstitution de scènes du crime à la manière d’un puzzle. Mini-jeux et séquences d’analyse (comme déterminer l’angle d’un tir pour identifier un tireur) ajoutent une vraie variété au gameplay, tout en renforçant le sentiment de mener une investigation authentique.

Des choix aux conséquences imprévisibles…

Dark Heresy brille dans sa façon de vous confronter à vos propres choix. À la manière d’un jeu de rôle papier, le titre ne corrige pas ni ne juge vos conclusions : répondre à côté peut conduire à manquer un événement clé ou à subir des remarques désobligeantes… voire influencer la suite du scénario pour de bon. Chaque interrogation, chaque décision a une répercussion, immédiate ou différée, sur l’attitude de vos alliés, la réputation de l’Inquisition locale ou le recrutement de nouveaux compagnons.

Owlcat Games a clairement fait progresser la technique depuis Rogue Trader : les environnements en 3D isométrique sont plus détaillés que jamais, des plus hauts plateaux aux profondeurs corrompues. On y croise des cages sacrificielles pour les adorateurs de l’Empereur-Dieu, des champignons inquiétants poussant dans le noir, des mutants, mais aussi de simples civils perdus dans la crasse des sous-niveaux urbains. L’ambiance sonore participe à cette plongée immersive, avec des dialogues parfois chuchotés, des bruits inquiétants et des décors vivants… pour peu qu’on ose s’y attarder.

Un système de combat tactique riche et évolutif

Les phases de combat s’articulent autour d’un système au tour par tour, mettant en avant la synergie des capacités de chaque membre de l’équipe. À chaque affrontement, l’ordre d’initiative compte, et il est possible de combiner les pouvoirs de plusieurs personnages pour obtenir des résultats parfois décisifs – augmenter la survie du groupe ou neutraliser un adversaire en ciblant spécifiquement ses membres, jusqu’à le rendre inapte au combat.

Les environnements offrent des possibilités tactiques supplémentaires : le mobilier peut servir de couverture… jusqu’à ce qu’il ne soit détruit. Certains personnages peuvent user de mouvements de concentration, tels que fermer une porte en plein combat pour couper la retraite de l’ennemi ou protéger un allié fragile. Le moral aussi entre en jeu : un personnage galvanisé par ses succès deviendra momentanément héroïque, capable d’actions spectaculaires, alors qu’un échec ou la perte de leur chef peut semer la panique parmi les ennemis, voire les pousser à s’entretuer.

Dark Heresy nous promet donc une aventure aussi éprouvante qu’exaltante, dans laquelle la frontière entre le bien et le mal est plus floue que jamais. Oscillant entre jeu d’enquête, tactical RPG et récit mature plein d’ambiguïtés morales, le titre d’Owlcat Games s’annonce comme une expérience à la hauteur de la licence : brutale, impitoyable, mais toujours passionnante.

Reste à savoir si l’Imperium saura digérer vos conclusions… ou si vous en deviendrez, à votre tour, la prochaine cible.