Test de Iris and the Giant - Vaincre ses démons aux cartes
Les jeux combinant roguelite et cartes à collectionner connaissent un certain succès ces derniers temps, dans la lignée d'un Slay The Spire. Voici une nouvelle illustration avec Iris and the Giant, un jeu made in France pas parfait, mais prometteur.
Souffrance de l'adolescence
La jeune Iris s’est murée dans le silence. Elle s’éloigne de son père qui ne la comprend pas et de ses amies, victime de leurs moqueries. Lors d’une sortie à la piscine, Iris disparaît sous la surface de l’eau et se retrouve plongée à l’intérieur d’elle-même. Pour refaire surface, Iris doit vaincre ses peurs et littéralement affronter ses démons intérieurs pour découvrir le géant endormi qui pleure dans sa poitrine.
Combattre ses démons
Le jeu se présente sous la forme d’un roguelike utilisant un système de cartes pour ses combats. Le but du jeu consiste donc à escalader une tour dont chaque palier est gardé par une horde de monstres. Chaque combat place Iris devant trois colonnes de trois lignes d’ennemis. Chacun appartient à sa propre famille de monstres et possède ses propres pouvoirs. Au total, ce ne sont pas moins de 45 types d’ennemis qui se dressent sur votre route, du plus basique qui vous inflige quelques dégâts lorsqu’il est dans la rangée la plus proche de vous à ceux qui vous volent des cartes, ceux qui rendent les cartes de votre main « brûlantes » vous coûtant de la vie lorsque vous les utilisez et quelques démons encore plus coriaces. Certains démons, les plus balèzes, laissent tomber à leur mort un pouvoir magique que vous pouvez récupérer. On en a là aussi une belle petite collection qui peut grandement faciliter votre partie, comme une augmentation du nombre de tours pendant lequel est actif un bouclier ou la possibilité d’enchaîner plusieurs tirs à l’arc durant le même tour. Autre élément à prendre en compte, chaque ennemi vaincu vous rapporte une étoile qui, à la manière de l’expérience d’un JDR, vous permet d’améliorer Iris pour la partie en cours.
L’air de rien, une bonne gestion de la horde face à vous est importante et on apprend vite quels adversaires éliminer en priorité et quand profiter des éléments du décor (comme des rochers) pour bloquer l’avancée d’une ligne. Si les premiers niveaux se passent relativement tranquillement, on atteint très vite un premier palier de difficulté où l’on rencontre pour la première fois le triste message de fin de partie. Ainsi, si votre volonté (vos points de vie en fait) tombe à zéro, vous mourrez. Pareil si votre deck de cartes est vide. Un bon run s'articule donc autour d'une bonne gestion de votre deck, en l’équilibrant correctement entre pouvoirs magiques, armes et cartes défensives. Au total, c’est une bonne cinquantaine de cartes qu’il est possible de trouver durant vos parties, dans les coffres que l’on peut trouver dans chaque niveau, en ramassant des cristaux dans les niveaux pour obtenir des cartes rares ou en les volant à vos adversaires grâce à une carte spéciale.
Roguelite ?
Toutefois, la mort n’est que l’occasion de revenir plus fort. Ainsi, chaque tentative est récompensée par des trésors, des cartes ou pouvoirs qui sont disponibles pour votre essai suivant. En progressant, vous débloquez également des souvenirs, qui sont des bonus que vous pouvez choisir d’activer (ou pas pour ceux qui aiment le challenge). Bonne nouvelle, le système n’est pas figé et il est possible de changer ses souvenirs d’une partie à l’autre. Dernier élément qui vous assiste durant vos tentatives, les amis imaginaires sont des compagnons inactifs, mais qui vous accordent un bonus passif. Une subtilité toutefois par rapport aux souvenirs : ces amis imaginaires doivent être découverts durant une partie et demandent ensuite au joueur de réaliser un défi (atteindre tel étage par exemple) pour pouvoir être activé. Et vous ne pouvez bien sûr en activer qu’un seul (deux grâce à un bonus de souvenirs) à la fois.Quand la RNG s'emmêle
Si j’ai dans l’ensemble une opinion assez positive sur Iris and the Giant, le jeu n’est pas pour autant dépourvu de défauts. Premier élément qui fera rager plus d’un joueur, une partie peut être totalement ruinée par une RNG malheureuse. Certains monstres (le cerbère pour ne citer que lui) sont de véritables plaies à éliminer si vous ne possédez pas LA carte vous permettant de les sortir du niveau. La main du joueur est, de base et hors ouverture de coffres, composée de quatre cartes dont vous conservez les cartes non-jouées au tour suivant. Sachant que vous ne pouvez, sauf exceptions de nouveau, jouer qu’une seule carte par tour, on voit que le renouvellement de votre main n’est pas rapide et peut vous conduire à une situation dans laquelle vous devez gaspiller des cartes juste pour espérer en tirer une qui sera utile.
Un autre point sur lequel Iris and The Giant mérite encore un peu de travail concerne les explications de certaines mécaniques de jeu, trop vagues ou carrément inexactes. Je vise là en particulier le fouet dont les mécaniques les plus utiles ne sont tout bonnement pas expliquées dans la description de la carte. J’ai ainsi mis plusieurs heures avant de découvrir, au détour d’un écran de chargement, que le fouet pouvait actionner les pièges à distance. Si la découverte fait partie du plaisir du jeu, surtout pour les particularités des ennemis, c'est plus discutable lorsqu'on parle des mécaniques du jeu. Difficile donc parfois de savoir si on se trouve devant un bug lorsqu’une compétence ne fonctionne pas comme on s’y attend ou si c’est juste la description qui est incorrecte. Bref, il y a encore l’un ou l’autre coup de polish à donner au jeu.
Conclusion
Ne vous laissez pas abuser par son aspect visuel très simple et épuré : derrière Iris and The Giant se cache un jeu loin d’être destiné aux enfants. Bien plus subtil et tactique qu’il le laisse penser au premier abord, le jeu aime récompenser le joueur en lui proposant régulièrement de nouvelles choses à découvrir, que ce soit dans son bestiaire ou dans ses mécaniques. Si on peut douter qu’il tienne la comparaison avec un ténor du genre comme Slay The Spire sur la longueur, la proposition reste intéressante pour mériter qu’on lui accorde sa chance. Une démo est d’ailleurs disponible sur la page Steam du jeu, histoire de vous forger votre propre opinion.
Test réalisé par Grim sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Cartes à collectionner, indépendant, jeu de rôle (rpg), réflexion, réaliste |
Sortie |
27 février 2020 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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