Test de Stellaris - Federations - Bienvenue dans la politique
Stellaris, le 4x spatial de Paradox, s’est vu gratifié d’une nouvelle extension du nom très sobre de « Fédération ». Allons jeter un œil
Je ne vais pas refaire le topo sur le modèle économique de Paradox, si vous êtes là c’est que vous êtes curieux et donc vous êtes déjà au courant. Évitons ce énième débat.
Par contre, je reviendrai sur le principe de bonification des titres Paradox avec le temps. Stellaris est sorti en 2016 dans le créneau très privé des 4X spatiaux. Assez faible à sa sortie, en comparaison des autres licences phares du développeur évidemment plus développés à la même date, le jeu a tout de même eu un excellent retour de la communauté, car il est plus accessible que les autres jeux de l'éditeur. Principe de Paradox oblige, tous leurs jeux se bonifient avec le temps, d’extension en extension, et Stellaris ne déroge pas à la règle. L’extension sortie en fin 2018, Megacorp, qu’on avait testé dans nos colonnes, avait même changé fondamentalement le gameplay général du titre et l’avait vraiment amélioré, le plaçant aux yeux de la communauté au mêmes rang qu’EU4 ou CK2.
Moins de changements radicaux que dans Megacorp
Federation n’apporte pas un aussi grand bouleversement au niveau du gameplay. En revanche, il apporte beaucoup de changements dans le déroulement d’une partie de jeu. De plus, comme à chaque extension, les mécaniques de base du jeu sont offertes pour tous les possesseurs de Stellaris, qu’ils achètent Fédération ou non. C’est un risque calculé à chaque fois, car le contenu proposé par Fédération ne justifie pas forcément qu’on passe à la caisse, le contenu gratuit étant déjà conséquent.
Les grandes nouveautés sont les origines. Le peuple que vous incarnez peut choisir son origine parmi diverses possibilités (survivant d’une apocalypse, héritiers d’une ancienne civilisation, etc.). Cela permet évidemment une plus grande variété de possibilités pour créer une civilisation à votre image.
Ensuite, au niveau performance, l’arrivée de Fédération a rendu le jeu plus stable et plus rapide en milieu et fin de partie, ce qui est agréable.
Voilà les grandes lignes pour la partie gratuite qui a accompagné la sortie de l'extension.
La diplomatie prend une toute autre envergure
L’extension apporte quant à elle un énorme changement au niveau de la diplomatie dans le jeu, ce qui était peut-être le point le plus faible dans le jeu à ce jour (ça se termine souvent sur l’hégémonie militaire). Ce n’est en général pas ma tasse de thé ; je joue souvent des civilisations d’IA xénophobes, genre des Daleks, ou des scientifiques, mais ça finit toujours par la guerre. Ici, sachez que ce n'est plus aussi évident. Par exemple, déclarer un ennemi potentiel en tant que rival (ce qui permettait de gagner plus de points d’influence et donc de gagner territoire) n'est plus possible que si vos relations avec ladite civilisation sont négatives. Pour ce faire, vous pouvez envoyer un émissaire qui oeuvre dans vos intérêts, c’est-à-dire l’amélioration des relations ou, si nécessaire, leur dégradation. Un détail qui a son importance, surtout sachant que des alliances peuvent rapidement se former par le biais des fédérations.
De plus, la plupart des accords qui étaient auparavant possibles facilement ne sont plus possibles que par le biais d’un niveau de relation avec les autres d’un certain niveau. Même les déclarations de guerre ne peuvent se faire sans raison, selon les civilisations.
Mais ce n’est pas tout. À un moment, une série d’évènements lance la création de la Communauté galactique. Un genre d’ONU spatial qui est censé chapeauter les différentes races de l’univers. Des décisions sont votées dans celle-ci, comme des accords de recherche, de commerce, etc. et en tant que membre de cette communauté, vous pouvez approuver ou désapprouver les mandats proposés au conseil, votre poids en jeu, selon votre puissance économique et militaire, pesant plus ou moins dans la balance pour que le mandat soit ratifié ou envoyé aux oubliettes. Il y a aussi une certaine transparence à ce niveau-là qui est sympa ; on est parfois moins frustré de l’IA et de ses décisions qui peuvent peser sur une partie longue de plusieurs heures, voire carrémet la condamner. Par contre, être membre de la Communauté galactique n’est pas une alliance en soi. Voyez ça comme le sénat dans Star Wars : il y a quand même des guerres entre les différents membres. Vous n’êtes donc pas spécialement alliés aux autres, vos intérêts ne coïncideront peut-être pas dans le choix des mandats à proposer et il est possible de la jouer subtilement en exigeant des faveurs de votes contre service rendu. Par contre, évidemment, vos caractéristiques raciales sont très visibles et votre réputation présente dans les votes des autres civilisations. Il faut apprendre à brosser dans le sens du poil, car vous n'êtes plus aussi planqué qu’avant pour préparer vos plans de conquête de l’univers.
Toutes ces mécaniques nouvelles s’opposent aussi à tout ce qui a été fait avant et il n’a pas dû être évident d’équilibrer tout cela, mais sur les différentes parties testées, tant en solo qu’en multi, je ne me suis pas senti inférieur à un autre genre de jeu ou inférieur aux membres d’une fédération unie alors que je n’en faisais pas partie.
Bref, Fédération rentre complètement dans le cadre de la politique de Paradox et fait de Stellaris un jeu extrêmement complet qui semble être devenu incontournable dans le milieu des 4X spatiaux.
Jeu testé par Seiei avec une version fournie par l'éditeur.
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