Test de Sniper Elite 4 - One man army de qualité

Après Zombie Army Trilogy, le studio Rebellion porte le quatrième opus de la série Sniper Elite sur Switch. Et si la version zombie m'avait déplu, car j'avais trouvé son style inadapté au rôle de sniper, quand on revient aux fondamentaux tout en assurant sur la partie technique, c'est tout de suite beaucoup mieux.

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Boum... headshot !

La série des Sniper Elite avait démarré avec un jeu moyen dont l'importance donnée au rôle de sniper le sauvait de l'oubli total. Puis, au fur et à mesure des jeux, la formule s'est enrichie et a gagné en ambition.
Dans ce quatrième volet, on incarne à nouveau Karl Fairburne, un agent américain de l'OSS (ancêtre de la CIA) qui parcourt l'Italie pour accomplir 8 missions différentes.

Évidemment, il n'affronte pas les armées ennemis en face à face (quoique vous pouvez tenter), mais utilise plutôt tous les moyens d'infiltration à sa disposition pour repérer puis affaiblir les ennemis afin d'accomplir sa mission.

Ne croyez pas que sortir le fusil à longue distance et aligner les headshots sera facile... enfin, ça dépend.
Tout d'abord, la précision du tir est très variable selon le mode de difficulté choisi : dans les plus faciles, la balle va en ligne droite vers ce qu'on vise, mais dans les plus élevés, il faut tenir compte du type de fusil utilisé, de la gravité terrestre et du vent ; dans ce cas, arriver à toucher précisément l'emplacement souhaité peut tenir autant de la chance que du talent.

Quel que soit le choix de la difficulté, tirer comme un bourrin dans le tas à distance n'est pas un gage de réussite, car les soldats adverses finissent par vous repérer à cause du bruit puis se dirigent vers l'endroit où vous vous tenez. Ceci peut d'ailleurs être utilisé pour tendre des pièges si on prend la peine de se mettre à l'abri ailleurs. Ou alors on peut attendre, mitraillette à la main, mais le jeu est alors très vite punitif et fait bien comprendre que l'on n'est pas censé affronter plusieurs ennemis en face à face.

Moins fort l'explosion !

Du coup, on prend beaucoup de temps à préparer son action. Tout d'abord, utilisation des jumelles pour marquer les ennemis et points d'intérêts pour qu'ils restent affichés, on étudie le terrain et on essaye de trouver des moyens pour couvrir le bruit de nos tirs. Un avion qui passe au dessus ? Parfait. Un moteur à démarrer et faire pétarader ? Excellent.
Mais si les tirs deviennent alors inaudibles, les soldats ne sont pas insensibles à un de leur collègue dont la tête vient de se faire exploser et passent alors en mode vigilance, se mettent à couvert et tentent de débusquer le tireur.
Il est donc alors plus sage de tenter des éliminations en masse à coups de tirs sur des barils explosifs après avoir repéré les allées et venues de chacun.

Évidemment, on ne peut pas tout gérer à distance et des affrontement plus rapprochés sont inévitables. Karl dispose d'un armement varié pour gérer cela allant de diverses armes de poing à des explosifs permettant une certaine créativité : pourquoi ne pas déposer le corps d'un ennemi dans un passage fréquenté puis piéger le corps d'un ennemi à l'explosif ? Oui, c'est dégueulasse, mais c'est la guerre. Notons que l'outil de repérage permet d'avoir des informations personnelles sur les soldats adverses et on peut s'émouvoir d'avoir tué Franz, fermier, enrôlé de force et père de trois enfants.

Les cartes sont très grandes et bourrées d'objectifs secondaires qui permettent de gagner encore plus d'expérience pour débloquer des compétences tout en participant à nettoyer ses arrières pour éviter les mauvaises surprises.

Que serait Sniper Elite sans sa X-Ray Kill Cam ?
Celle-ci est toujours là et ne se contente pas de s'activer lors des morts sur tir au fusil de sniper, elle se déclenche aussi sur des assassinats au corps à corps ou des explosions, permettant de profiter de réactions en chaîne. C'est toujours un grand plaisir sadique de la voir se déclencher.

C'est loin, mais c'est beau

Sniper Elite 4 fait partie des bons portages de la Switch. On pouvait avoir un doute vu que les cartes de cet opus sont très grandes, mais le studio Rebellion a bien travaillé et les décors de l'Italie sont très jolis malgré les limites techniques de la console et un peu d'aliasing. Les personnages sont un poil en dessous avec des visages assez simples qui font daté, mais rien qui gâche le plaisir du jeu.
En mode portable, l'aliasing est moins présent et le jeu y est alors parmi les plus jolis auxquels j'ai pu jouer.
Par contre, la maniabilité aux joycons est comme d'habitude avec les fps assez limite.

Il est possible de jouer en multijoueur en local (avec chacun sa Switch) et ce même en mode campagne, ce qui peut être un avantage ou un inconvénient selon comment on arrive à s'entendre avec son partenaire.
Il y a également un mode multijoueur en affrontement à 8, mais il y avait trop peu de joueurs quand j'ai testé. Pas dit que ça se bouscule d'autant que le style de Sniper Elite est un peu "lourd" à côté des fps prisés du moment.

Malheureusement, le jeu ne contient pas nativement les DLC sortis sur les autres plateformes. Il faudra donc repasser à la caisse pour jouer aux 4 missions vendues à l'unité (ou via un season pass) et profiter de certaines armes supplémentaires.

Dans le mille quand même

Difficile de donner une durée de vie de son mode scénario, car ça varie énormément selon qu'on essaye de tout faire ou d'aller à l'essentiel. Cela donne une certaine rejouabilité aux missions pour quiconque voudrait tenter des approches différentes pour une même situation.

Certains reprocheront que les soldats ont tendance à laisser tomber les recherches du tueur de leur camarade après seulement quelques minutes, mais c'est un jeu vidéo avant tout et le réglage de la difficulté permet de s'approcher de plus de réalisme... le mode "Authentique" n'est pas pour moi.

En ce qui concerne les DLC, on notera que le prix du jeu de base n'est pas excessif, reste à voir si quand on apprécie le jeu, on se laisse tenter par tout ou partie de ces additions.

En conclusion, Sniper Elite 4 est donc un bon portage d'un bon jeu dans un style assez peu représenté sur la console de Nintendo. Il mérite le coup d’œil.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One
Genres Tir, historique, réaliste

Sortie 13 février 2017 (Monde) (Windows)
13 février 2017 (Monde) (Xbox One)
13 février 2017 (Monde) (PlayStation 4)
17 novembre 2020 (Monde) (Nintendo Switch)

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