Test de Samurai Warriors 5 - Sympa, mais...
Un mois et demi après avoir réalisé un aperçu du jeu, j'ai pu tester Samurai Warriors 5 de manière plus complète. Alors, conquis ?
Taper c'est cool
Rappelons-le : Samurai Warriors est un musô, c'est-à-dire un jeu dans lequel le joueur affronte des hordes d'ennemis plus mous que des zombies. Il s'agit donc d'un jeu dans lequel on matraque certains boutons pour éliminer des centaines - voire des milliers - d'ennemis et il faut avouer que le jeu est assez irréprochable sur ce point : l'impression de faire face à une armée est vraiment présente et très agréable.
Le jeu propose en outre une grande variété de moyens de tuer ses adversaires. Il possède 37 personnages jouables, mais aussi 15 armes différentes, chacune ayant un fonctionnement qui lui est propre. Il est possible d'attribuer n'importe quelle arme à n'importe quel personnage, mais chacun a une arme de prédilection, ce qui incite à profiter de la richesse que nous offre le jeu.
La personnalisation est en effet le maître mot. Chaque personnage dispose de son propre arbre de compétence, même si les bonus sont assez similaires d'un personnage à l'autre ; ils sont seulement placés ailleurs. Il doit en outre choisir une monture et quatre techniques ultimes, aux effets et aux zones d'impact très variées. La monture est cependant le seul point vraiment raté du gameplay du jeu : le combat monté paraît terriblement mou, ce qui incite à quitter son canasson dès les premières secondes de la campagne pour ne jamais remonter dessus.
La monture et les armes peuvent en outre être personnalisées et améliorées. Désirez-vous regagner de la vie en tuant des ennemis ? Faire plus de dégâts ? Gagner davantage d'or ? Ce ne sont que quelques-unes des très nombreuses gemmes de compétences d'arme qui sont disponibles et peuvent être serties sur vos armes puis améliorées.
Si le jeu est pleinement plaisant seul, il est clairement pensé pour la coopération à deux joueurs, en ligne ou en local. En effet, chaque mission du jeu implique deux personnages. En jouant seul, un des personnages est contrôlé et l'autre reçoit des ordres, l'intérêt majeur étant que l'on peut à tout moment passer de l'un à l'autre. Cela fonctionne bien pendant la campagne, mais moins dans le mode Citadelle, qui consiste à défendre une base dotée de deux entrées contre des hordes d'ennemis tout en accomplissant des missions forçant à s'en éloigner.
Mais savoir pourquoi on tape, c'est mieux
Le premier jeu de la licence Samurai Warriors est sorti il y a 17 ans. Entre temps, le jeu vidéo a beaucoup évolué, ce qui se remarque rapidement en jeu : ce dernier accorde une grande importance à la narration. Il y a de nombreuses cinématiques avant et après la bataille, voire parfois pendant. C'est rarement bien écrit, mais l'intention des développeurs est louable. On apprécie tout particulièrement les miniatures présentant les différents personnages pendant les temps de chargement. Il n'y a là encore rien de transcendant, mais il est très agréable que le jeu prenne appui sur son contexte historique. On aurait d'ailleurs aimé en savoir encore plus et que ces histoires ne se limitent pas à présenter les personnages jouables, mais évoquent aussi les événements ou d'autres figures importantes de cette époque.
Toutefois, comme évoqué pendant l'aperçu, cette initiative des développeurs se fracasse sur un choix incompréhensible : le jeu est uniquement doublé en japonais. Or, s'il contient beaucoup de cinématiques, le jeu propose aussi énormément de dialogues pendant les combats. Il arrive que des alliés changent de camp, qu'un adversaire imprévu débarque ou encore que l'ennemi organise une embuscade. Seulement voilà : si lire des sous-titres (en français) est aisé durant une cinématique, c'est pratiquement impossible pendant les combats, dont la principale qualité est leur dynamisme.
Le résultat est extrêmement frustrant. Le jeu fait de gros efforts de mise en scène et de narration, mais refuse aux joueurs ne parlant pas japonais d'en profiter.
Bienvenu en 2010
Plus globalement, le jeu semble terriblement daté, principalement d'un point de vue technique. Je ne parle pas des graphismes, car ceux-ci sont satisfaisants en l'état, pareil pour le taux de rafraîchissement. En revanche, le jeu propose beaucoup de temps de chargements, conséquence de sa décision de sortir sur PC, PlayStation 4, Xbox One et Nintendo Switch, mais pas sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S. La rétrocompatibilité permet de raccourcir ces phases, mais il est quand même étrange de jouer à un titre en intégrant autant.
L'autre défaut technique est lié au level design. Les cartes sont assez petites et, surtout, elles sont extrêmement basiques. Rien n'est interactif et celles-ci proposent un important entrelacement de couloirs. C'est agréable à parcourir, mais après avoir joué à Chivalry 2, par exemple, cela donne vraiment l'impression de parcourir un jeu d'un autre temps. En outre, il existe de nombreux murs invisibles, vestiges d'une époque qu'on aurait espéré révolue.
Le pire est cependant ailleurs. Comme je le disais, le système de progression est très riche. Cependant, il souffre d'entraves désagréables. En effet, un certain nombre de fonctionnalités ne sont accessibles qu'en améliorant les bâtiments de sa base. Pour les améliorer, il est nécessaire de collecter une quantité phénoménale de matériaux, obtenus uniquement dans le mode Citadelle. Aussi, si vous souhaitez par exemple améliorer l'arme du personnage principal de la campagne au maximum, il est régulièrement nécessaire d'interrompre la partie pour effectuer quelques missions dans ce mode de jeu annexe rapidement lassant. L'ensemble rappelle les jeux mobiles et est assez frustrant, car cela empêche de profiter de ce que le jeu peut nous offrir.
Vivement le reboot
Pour ce nouvel opus, Omega Force proposait de repenser la franchise en profondeur pour la renouveler. Pourtant, à l'arrivée, force est de constater que le jeu paraît terriblement daté. Certes, le gameplay est toujours aussi intense et appréciable. Certes, le jeu est extrêmement riche. Certes, les développeurs ont fait beaucoup d'efforts pour accorder plus d'importance à la narration, même si l'absence de doublage dans une autre langue que le japonais réduit en grande partie l'efficacité de ces efforts. Cependant, son système de progression et son level design ne sont plus en phase avec ce qu'on est en droit d'attendre d'un jeu en 2021. J'espère vraiment que pour Samurai Warriors 6, Koei Tecmo oubliera la Switch et proposera une expérience exploitant ce que la PlayStation 5, la Xbox Series X|S et les PC de nouvelle génération peuvent offrir.
Test réalisé par Alandring sur PlayStation 5 (via la rétrocompatibilité PlayStation 4) à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
---|---|
Genres | Action, beat them all, musou, asie, japon médiéval |
Sortie |
27 juin 2021 (Japon) 27 juillet 2021 (Monde) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (3)
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