Test de Twelve Minutes - Un jeu qui heurte en un temps record
Fort d’une expérience acquise en tant qu’artiste de Rockstar Games et Ubisoft et avec l’aide d’un casting prestigieux (Willem Dafoe, Daisy Ridley et James McAvoy), Luis Antonio nous livre avec son premier jeu une expérience narrative intéressante aux inspirations très cinématographiques. Mais est-ce suffisant pour faire de Twelve Minutes un bon jeu ?
La soirée s’annonce heureuse pour les protagonistes et héros de Twelve Minutes. De retour dans la demeure familiale après une journée de travail, le joueur incarne un homme chaleureusement accueilli par sa femme et s’apprêtant à profiter d’une soirée spéciale. Las. À peine le temps de l’embrasser et de savourer quelques mets qu’un policier aux méthodes peu orthodoxes pénètre dans l’appartement et assène des accusations de meurtre à l’encontre de votre femme. L’interrogation première laisse vite place aux protestations, dont les diverses expressions vous emmènent à une fin tragique… avant de vous retrouver 12 Minutes plus tôt sur le seuil de la porte, suffoquant d’une strangulation n’ayant visiblement pas (encore) eu lieu et dont votre moitié ne semble pas se souvenir.
Dévoilé lors de l’E3 2019, Twelve Minutes s’articule donc autour d’une boucle temporelle et plonge le joueur dans la peau d’un homme forcé de revivre les mêmes 12 minutes afin d’éviter le meurtre de sa femme et/ou sa propre disparition. Une mécanique intéressante s’exprimant habituellement au cinéma et dont le jeu revendique une parenté. Si évidemment on pense au récent Edge of Tomorrow, les plus attentifs remarqueront des clins d’œil ou des similitudes à de nombreuses œuvres. Du motif de la moquette utilisée par Kubrick dans The Shining en passant par les émanations d’Un jour sans fin, Memento ou Prédestination, jusqu’à un doublage (VO) porté par Willem Dafoe, Daisy Ridley et James McAvoy, les références sont nombreuses et les aspirations assumées. Cela faisant, Twelve Minutes propose une véritable expérience narrative, aux choix et aux conséquences forts. Mieux, le titre de Luis Antonio brise même le troisième mur en transformant le spectateur en joueur. À sa charge de résoudre l’enquête.
Et c’est précisément côté gameplay que cela se corse. Conçu comme un « Point’N’Click » et prenant le parti pris d’une « vue du dessus », le titre démontre un classicisme inattendu et se heurte à un certain manque de dynamisme. Les trois pièces et demie de la maison sont votre terrain de chasse, votre réflexion et votre sens de l’observation étant votre moyen d’avancer dans l’histoire. Un orage soudain ? Et si vous vous en serviez pour convaincre votre femme de la véracité de vos propos afin de prendre la fuite ? Une accusation de meurtre ? Et si vous tentiez d’en savoir plus ? Au fur et à mesure des reloads de la boucle, vous évacuez les différentes possibilités, tentez des approches plus ou moins farfelues et glanez des informations en fonction de vos décisions. Informations que vous utilisez dans les boucles suivantes. Malheureusement, l’inexpérience à ce type de jeu, votre capacité à résoudre les énigmes ou la faible nécessité de déplacement ont tôt fait de nuire au stress et à la tension que la boucle met en place avec l’arrivée imminente du policier.
On aime :
- Expérience narrative aux conséquences tranchées ;
- Le côté très cinématographique ;
- Le casting.
On aime moins :
- Le trop grand classisme du titre ;
- Vite ennuyeux lors d'une panne dans notre réflexion.
En conséquence, les heures passées sur Twelve Minutes peuvent vite devenir ennuyantes pour le joueur ne trouvant pas comment aller plus loin. Un peu comme si Tom Cruise ne parvenait jamais à dépasser le stade du débarquement. Et c’est d’autant plus frustrant pour le joueur désireux d’explorer l’ensemble des fins alternatives. Dommage pour ce titre à l’aspect cinématographique travaillé (qui aurait sûrement gagné en intensité avec deux trois cinématiques supplémentaires) et aux références avisées que l’on aimerait avoir adoré. Il en reste néanmoins que l’histoire déroule une véritable intrigue et qu’au-delà du heurt qu’elle provoque de prime abord, elle se clôture avec un choix véritablement intéressant : que ferais-je dans pareille situation ?
Test réalisé par Soviet Suprem sur Xbox Series X à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure graphique, indépendant, point & click, réflexion, contemporain, réaliste |
Sortie |
19 août 2021 (Monde) (Windows) 19 août 2021 (Monde) (Xbox One) 19 août 2021 (Monde) (Xbox Series X|S) 7 décembre 2021 (PlayStation 4) 7 décembre 2021 (Nintendo Switch) 7 décembre 2021 (PlayStation 5) |
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