Test de Life is Strange True Colors: Wavelengths - Immobilisme et contemplation

S'il avait pris un peu de retard par rapport au jeu de base, Wavelengths, le DLC de Life is Strange True Colors est désormais disponible. Que nous offre-t-il ?

L'histoire de Steph

J'ai déjà dit tout le bien que je pense de Life is Strange: True Colors, seule suite au niveau de l'opus initial, sorti en 2015. J'attendais donc avec impatience de contenu additionnel inclus dans la version Deluxe du jeu, facturée 10€ de plus que la version standard et n'offrant hormis cela que des tenues alternatives extrêmement proches de celles disponibles par défaut.

Ce DLC est centré sur le personnage de Stephanie Gingrich, déjà présente dans Life is Strange : Before the Storm et l'un des personnages principaux de True Colors. Plus encore, c'était un personnage se distinguant particulièrement dans ces deux opus, surtout le plus récent ; avoir un chapitre dédié était donc particulièrement attractif, sur le papier du moins.

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Not For Broadcast

L'histoire débute un an avant les événements de True Colors, alors que Steph débarque à Haven sous l'influence de Gabe Chen. Dans les quatre séquences, séparées de quelques mois, on incarne la jeune femme à son travail, dans le magasin de disque/station de radio. Il est nécessaire de décorer et de ranger le magasin pour le rendre plus attractif, mais aussi d'animer la station de radio en répondant aux appels, en diffusant des publicités locales et en choisissant les prochaines musiques. Outre ces activités, il est aussi possible d'utiliser le téléphone de notre héroïne pour draguer sur une application de rencontre.

À nouveau, sur le papier, le concept est séduisant. Gérer une station de radio semble sympathique, pareil pour la drague virtuelle. Malheureusement, la réalisation n'est vraiment pas à la hauteur, tant pour des raisons narratives que techniques.

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Commençons par la dimension technique. L'intégralité du DLC se passe dans le magasin de disque, ce qui constitue un espace extrêmement réduit. Pourtant, celui-ci est séparé en deux espaces distincts, la station de radio et le magasin lui-même. Passer de l'un à l'autre impose une animation, qui n'est certes pas très longue, mais devient rapidement agaçante à la dixième fois que l'on opère ce changement. Il en est de même pour le choix d'une chanson : cette activité implique la sélection d'un vinyle puis la pose de celui-ci sur la platine et le jeu tenait à illustrer le temps que cela prend, peut-être pour inciter les joueurs à apprécier l'immédiateté des plateformes de streaming. Ces animations contribuent à créer un sentiment de lenteur très désagréable, surtout en jouant au jeu sur une console de nouvelle génération, qui sont arrivées avec la promesse de supprimer ces moments de passivité.

Néanmoins, le pire est ailleurs : en réalité, le joueur ne fait aucun choix. Il a certes de nombreuses actions à accomplir, mais elles n'ont absolument aucun impact. Que vous mettiez le même morceau en boucle ou laissiez faire la playlist automatique, que vous lisiez le bon texte des publicités ou vous trompiez, rien n'a d'impact. Dénué de tout choix, le jeu n'a donc plus que son histoire à raconter... et malheureusement pour lui, il ne peut rien offrir de bon sur ce plan-là.

Certes, certaines séquences sont touchantes, notamment parce qu'elles rappellent des souvenirs du premier Life is Strange et de sa préquelle médiocre Before the Storm. Cependant, l'ensemble est vraiment trop monotone et, en réalité, assez avare en informations. On en apprend très peu sur Steph pendant ces deux heures de jeu et moins encore sur les autres protagonistes de True Colors.

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De luxe

Au final, Wavelengths est bien un luxe qu'on préfère ne pas se permettre. Le concept était intéressant et l'idée de départ bonne, mais la réalisation ne rend pas justice à ce potentiel réel. Les actions du joueur n'ont aucune conséquence, les animations engendrent une lenteur très désagréable et l'histoire pourrait se résumer en quelques mots. C'est dommage, surtout après avoir livré un True Colors d'une telle qualité ; y jouer revient donc à quitter Haven avec une note amère en bouche.

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Test réalisé sur PlayStation 5 par Alandring à partir d'une version commerciale.

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