Test de BIOTA – Un Super Meat-roid-vania qui remplit le Contra ?

BIOTA est un jeu indé qui tente la symbiose entre l'action plate-forme et le métroidvania mâtiné d'une petite touche de die-and-retry allégé. Nous incarnons une équipe de mercenaires intervenant sur un des astéroïdes de V-Corp alors qu'un agent infectieux mystérieux décime les employés chargés d'exploiter le minerai qui régule les échanges intergalactiques. Derrière ce pitch classique se cache un titre qui mélange plutôt bien ses inspirations pour proposer un gameplay à la fois familier et abordable.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'avec son look en 4 couleurs, BIOTA ne laissera personne indifférent. L'homme derrière le titre a fait le choix de nous proposer une cinquantaine de palettes - invitant chaque joueur à renouveler à son rythme l'aspect du titre pour éviter aussi bien la lassitude que le fashion faux-pas. Certaines musiques chiptunes sont très réussies tandis que d'autres tournant sur des boucles un peu trop courtes lassent rapidement. Le jeu se pare également d'un filtre CRT des plus réussis rendant amusante la transition entre le pixel perfect d'une vieille GameBoy, le rendu d'un "old terminal" ou l'aspect CGA des écrans des cours de techno.

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Les visuels simples sont très lisibles sans pour autant être simplistes et parviennent à donner une identité aussi bien aux environnements qu'aux protagonistes. On peut au début choisir entre quatre personnages avant de compléter son équipe. Les avatars se différencient par leurs armes principales et secondaires qui évoquent les grandes heures de Contra et sont très inégaux. Les techniques défensives sont beaucoup plus efficaces, car éviter de prendre des dégâts est plus rentable pour progresser qu'exploser les ennemis avec un gros rayon. Le gameplay est fluide, rapide, on peut annuler les projectiles adverses et tout défoncer avec joie façon run and gun.

L'aspect progression du métroidvania est très simple et fonctionne uniquement sur les améliorations de votre porte-monnaie. Vous rencontrez des obstacles type "pas d'essence dans le robot" et pour acheter l'essence vendue 320$ dans un marché noir caché, il faut avoir préalablement amélioré votre porte-monnaie de 300 à 400$. C'est plaisant de découvrir les objets à l'avance et de revenir les chercher, toutefois on est davantage sur des clefs qui ouvrent des portes que sur des compétences qui font évoluer le gameplay pour franchir des obstacles.

La progression se fait dans des zones assez labyrinthiques pour nous confondre, assez dangereuses pour nous tuer - parfois d'un seul coup -, mais qu'on apprend à connaître rapidement sur le bout des doigts à force de les arpenter. On meurt beaucoup dans BIOTA, toutefois il y a deux options pour éviter les Game Over à répétition : utiliser le téléporteur qui vous ramène à la base pour se soigner, mais obligeant à recommencer le parcours ou sauvegarder n’importe quand.

La seconde option est parfois à la limite de la triche et fait figure de palliatif à une difficulté qui tente joindre deux opposés. D'un côté, nous avons les passages d’action dans lesquels les erreurs descendent peu à peu notre barre de vie et de l'autre les passages de plate-forme pendant lesquels la moindre erreur cause un Game Over. C'est à mon sens une erreur de game design, le "die and retry" qui nous ramène au début du tableau devient du "die et recommence tout à zéro", ce qui est un peu vache. Un entre-deux comme permettre des essais tant qu'il reste des points de vie aurait sans doute été bienvenu, quoi qu'il aurait drastiquement relevé le challenge.

Ce n'est d'ailleurs pas le seul palliatif qui a été mis en place. Le jeu varie régulièrement son gameplay avec des phases de scrolling automatique en robot, des phases d'exploration sous-marine ou encore du shoot-em-up, qui sont toutes ponctuées de points de sauvegarde si bien qu'on les traverse les doigts dans le nez. La phase la plus aboutie est à mon sens le contre-la-montre dans lequel on doit découvrir une zone et atteindre un objectif dans un temps imparti. C'est là que le mélange d'exploration et de die-and-retry est le plus abouti et c'est très grisant.

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Les boss sont trop peu nombreux, et si les premiers sont plutôt originaux dans leurs mécaniques, les suivants sont un peu trop simples et classiques, sans parler des deux derniers qui sont soit décevants soit hors propos. J'ai d'ailleurs passé le dernier avec un cheat-code. Bien que l'histoire ne soit pas la priorité du jeu, elle commence bien, mais se finit en eau-de-boudin et c'est finalement le reproche principal qu'on pourrait faire au jeu, une inégalité entre certains passages très solides tandis que d'autres mériteraient d'avantage de peaufinage.

Malgré quelques errances, BIOTA est une expérience sympathique et agréable, qui mélange un métroidvania court et pas trop complexe, des aspects action/exploration bien mis en œuvre avec des mécaniques qui se renouvellent et des passages plate-forme pas si durs, mais trop intransigeants par rapport au reste. Selon que vous utilisez ou pas la sauvegarde manuelle, il faudra entre quatre et huit heures pour voir le bout de ce titre vendu moins de 10€, ce qui en fait un candidat parfait pour les joueurs qui n'ont pas envie de s'investir dans des titres plus ambitieux et plus complexes.

Testé par Oulanbator sur PC via une version presse fournie par l'éditeur.

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