Test de King Arthur: Knight's Tale - Le roi est mort, Mort au roi
Sorti en accès anticipé il y a un peu plus d'un an, le jeu de rôle/tactique en tour par tour King Arthur: Knight's Tale est finalement sorti en version finale en avril dernier. Retour sur un jeu qui avait du potentiel, mais aussi quelques points plus sombres.
La mort n’est que le début
Alors que la bataille pour le trône d’Albion fait rage, le roi Arthur est mortellement blessé par Mordred, son propre fils. Dans un ultime sursaut, Arthur parvient à porter un coup fatal à son fils. C’est ainsi que se termine l’histoire d’Arthur et Mordred dans les légendes arthuriennes. Et c’est là que débute le jeu King Arthur. Car alors que le corps du roi était ramené par bateau sur Avalon, une tempête mystérieuse coule le navire. Une armée de morts-vivants commence peu après à menacer Camelot avec à sa tête un Arthur bien vivant devenu le champion d’une force maléfique. Pour mettre un peu d’ordre dans tout ça, il faut tuer Arthur, la Dame du Lac en est convaincue. Et qui de mieux pour y parvenir que celui qui l’a déjà fait une fois : Mordred, lui aussi revenu d’entre les morts.
Une place à la Table Ronde
Précisons-le d'emblée : avec King Arthur, nous sommes en présence d’un jeu de stratégie en tour par tour, agrémenté de quelques éléments de jeu de rôle. Depuis Camelot, qui nous sert de base, nous pouvons envoyer une équipe accomplir diverses missions dont le cœur est toujours les combats. Car Mordred ne peut évidemment pas tout faire seul et il lui faut s’entourer de nouveaux chevaliers de la Table Ronde. Vous recrutez la plupart d’entre eux au gré des missions et le nombre de personnages que vous pouvez avoir à votre service est de base assez limité.
Il faut noter que King Arthur ne brille pas par la grande variété des classes disponibles. On retrouve juste les grands archétypes de la fantasy : un tank, un gros bourrin avec une arme à deux mains, un spécialiste du combat à distance, une classe axée sur la furtivité et une classe orientée magie. Ce n'est pas très grave puisque les équipes sont limitées à 4 membres par mission. De plus, King Arthur compense cette faible variété en dotant les personnages de compétences de départ variées. Notre première archère peut par exemple utiliser une flèche enflammée là où le deuxième dispose d’une attaque pouvant toucher plusieurs ennemis alignés. Chaque personnage a ainsi sa propre liste de compétences à débloquer et à améliorer au fil des niveaux.
Toujours pour apporter un peu de variété, chaque personnage se définit enfin par des traits de caractère, tant positifs que négatifs. Tel personnage guérit plus rapidement des blessures qui lui sont infligées alors que tel autre refuse de partir en mission s’il n’a pas toute sa santé. Plus gênant, on en trouve même dont la loyauté diminue pour chaque mission à laquelle il ne participe pas. Un point à ne pas négliger, car ce système de loyauté peut accorder de sacrés bonus (ou des malus) à un personnage. Mordred de son côté dispose d’un système d’alignement sur deux axes, chacun débloquant ses propres avantages et personnages spéciaux à recruter.
Humains en conserve
King Arthur se montre bien complet lorsqu’on aborde la question des combats en tour par tour. On retrouve donc les classiques du genre : points d’action et grille de déplacement, possibilité de reporter ses P.A. au tour suivant et principe de surveillance. Conscients que le jeu utilisait principalement des unités de corps à corps, les développeurs de Neocore Games ont par contre accordé un soin particulier au positionnement. En effet, si le jeu possède bien un système de couverture, il donne également de l’importance à l’orientation de vos personnages. Ainsi, il est déconseillé de se faire attaquer dans le dos et un personnage équipé d’un bouclier peut bloquer les attaques s’il est orienté dans la bonne direction. Bien sûr, c’est également valable pour les ennemis, pas de favoritisme.
Encore plus intéressant, Neocore a tenu compte du fait que vous jouez principalement des chevaliers et que ceux-ci sont souvent pourvus d’une armure. Ce sont ainsi 3 jauges qui symbolisent la santé des personnages. L’armure d’abord absorbe les dégâts tant qu’elle n’est pas détruite. Les points de vie ensuite, que vous récupérez naturellement entre chaque mission ou à l’aide de sort/potion/repos sur le terrain, et enfin la vitalité, qui n’est touchée que si les deux autres sont vides. Attention toutefois, les atteintes à la vitalité peuvent laisser vos personnages avec des blessures qui ne peuvent être soignées qu’à Camelot, contre du temps et de l’argent.
Du loot et de la Camelot
Car Camelot n’est pas juste le point de départ de vos aventures, mais également une ville à reconstruire. Plusieurs bâtiments n’attendent que vous et vos ressources pour être reconstruits et vous fournir leurs services. Du classique marchand à la cathédrale qui soigne vos blessures, tous ont une utilité et peuvent être améliorés. Mieux, il est possible d’affecter un chevalier à un bâtiment pour profiter d’un petit bonus supplémentaire. On note également, et c’est plutôt un bon point, que le jeu a l’intelligence de vous offrir un moyen de faire progresser les personnages que vous n’envoyez pas en mission. Pratique pour ne pas en retrouver soudain un avec plusieurs niveaux de retard.
Le jeu n’oublie pas non plus d’être généreux en loot. Moins qu’un hack&slash évidement, mais suffisamment tout de même pour qu’il soit pertinent de passer en revue ce que vous avez obtenu entre deux missions. En effet, les bonus apportés par l’équipement ont un impact sur votre manière de jouer. Certains peuvent ainsi améliorer un aspect spécifique des compétences d’un personnage (faire durer plus longtemps les saignements infligés par l’un de vos chevaliers) ou renforcer sa survivabilité sur le champ de bataille. Ou même vous accorder de nouveaux pouvoirs, à l’occasion.
Des morts trop vivants
Je vais vous faire un aveu : je m’ennuie pourtant sur le jeu. Ce King Arthur me rappelle le Van Helsing du même développeur : mécaniquement, ça fonctionne, mais il manque le petit plus qui donne de la saveur à un jeu. Plusieurs pistes peuvent expliquer ce manque de sel. La difficulté me parait d’abord mal réglée. Le début du jeu est ainsi relativement facile et on a tendance à monter la difficulté au-delà du normal pour trouver du challenge. Dès l’acte 3 par contre, c’est l’inverse qui se produit avec un gros pic de difficulté assez artificiel. Neocore privilégie trop souvent des combats face à des ennemis en surnombre plutôt que des combats face des ennemis peu nombreux, mais aux capacités intéressantes. Oui, les revenants dont il faut détruire le corps dans les 3 tours suivant leur mort, j’en suis vite revenu.
On peut faire un peu la même remarque pour les arènes où se déroulent les combats. Lors de son tutoriel, King Arthur vous encourage à explorer les lieux pour découvrir plusieurs zones de déploiement pour vos unités. En pratique toutefois, cette possibilité ne concerne qu’un nombre très réduit de combats, la plupart du temps lors du passage de l’extérieur à l’intérieur d’un bâtiment. Enfin, beaucoup de missions secondaires manquent de variétés dans les objectifs qu’elles proposent. Pas toutes, notamment lorsqu’elles introduisent un nouveau personnage, mais l’apport à l’histoire général du jeu est souvent fort réduit. Dommage que ces missions secondaires soient aussi nécessaire, tant pour l’expérience de votre équipe que parce la « mission » est l’unité de temps de la majorité des services qu’offre Camelot.
Techniquement aussi lourd qu’une armure intégrale
« 120Go, sérieusement ? » est certainement le premier commentaire qui accompagnera l’installation de ce King Arthur. Un commentaire d’autant plus pertinent qu’on a un peu de mal à voir ce qui justifie une occupation disque pareille. Le jeu ne dispose que de doublages anglais et n'a que peu de cinématiques. En fait, les textures du jeu sont en en définition 4K non compressées. Avec pour conséquence des chargements qui se traînent en longueur. Pour un résultat visuel loin d'être fou : c’est de la Dark Fantasy, donc un monde qui déborde de couleurs joyeuses comme le gris, le noir et leurs nuances. Par contre, j’aurais aimé une option pour limiter la brume omniprésente des cartes.
Conclusion
C’est avec un sentiment partagé que je termine ce test. Je ne doute pas des qualités de ce King Arthur : Knight’s Tale. Il a des problèmes certes, d’équilibrage et d’optimisation principalement, mais rien qui ne soit pas corrigeable. Cependant, le jeu ne m’a pas réussi à m’accrocher, finissant même par devenir ennuyeux lorsqu’il a décidé d’essayer de me submerger sous des vagues d’ennemis. Je le conseillerais donc plutôt aux fans de Dark Fantasy, préférant les combats aux corps à corps aux escarmouches à distance.
Test réalisé par Grim sur PC à partir d'une version fournie par le développeur
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Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Indépendant, tactical rpg, fantasy, médiéval |
Accès anticipé |
26 janvier 2021 (Windows) |
Sortie |
26 avril 2022 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (7)
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