Test de The Guild 3 - Un accouchement difficile
The Guild 3 est officiellement sorti le 14 juin 2022, près de cinq ans après le début de son accès anticipé. A-t-il mis ce temps à profit ?
Legacy
The Guild 2, sorti en 2006 et enrichi d'extensions jusqu'en 2010, a connu un important succès d'estime, à défaut d'être très connu par le grand public. Il a séduit par la richesse de sa proposition, le jeu proposant d'effectuer de nombreux métiers différents tout en ayant une importante dimension politique, notamment. Si vous voulez en découvrir davantage, je ne peux que vous recommander l'excellent Let's Play narratif de Joueur du Grenier.
Il semblait donc logique qu'une suite voit le jour et celle-ci a commencé sa route le 17 septembre 2017, avec la sortie du jeu en accès anticipé. Dire que les réactions furent négatives tient de l'euphémisme : le développeur de l'époque, GolemLabs, a fait le choix de repartir de zéro pour le jeu, ce qui se comprend. Cependant, cela a eu pour conséquence que lors de la sortie de l'accès anticipé, un grand nombre de fonctionnalités de The Guild 2 étaient manquantes.
The Guild 3 a ensuite pris son temps. Un deuxième studio de développement, Purple Lamp, est arrivé en renfort en juin 2018, mais le jeu a eu besoin de quatre années supplémentaires avant sa sortie en 1.0, effectuée le 14 juin 2022. Voyons ce que propose le jeu.
Le Capital
The Guild 3, comme ses aînés, est un mélange de jeu de gestion et de jeu de rôle. Le joueur y incarne un personnage, qui commence tout en bas de l'échelle sociale. L'objectif est de gravir cette dernière, ce qui implique de l'argent, beaucoup d'argent. Pour y parvenir, le personnage exerce un métier parmi 12 disponibles, au gameplay évolutif.
Ainsi, dans une partie, j'ai décidé de commencer en tant qu'horticulteur. Au début, je récoltais des fruits, mais j'ai rapidement constaté que ce qui rapportait le plus, c'était le cidre. J'ai donc ouvert une deuxième entreprise, responsable de la collecte, tandis que la première s'est spécialisée dans la transformation des fruits en cidre. Pour que l'ensemble fonctionne, j'ai engagé des transporteurs et créé des routes commerciales afin de transporter les fruits puis de vendre le cidre au marché.
Ce n'est cependant que le début de partie. Plus tard, il est possible d'ouvrir une auberge, qui dispose de ses propres besoins, mais peut être beaucoup plus lucrative. The Guild 3 dispose d'une richesse assez unique en son genre en raison des nombreuses options proposées par chacune des professions, surtout que celles-ci sont profondément complémentaires. Ainsi, alors que je jouais en coopération, mon partenaire a ouvert une boulangerie, nécessitant du sucre candi, produit par les horticulteurs à partir de miel et de mûres. S'il jouait en solo, il aurait pu acquérir une deuxième profession et progresser jusqu'à avoir la recette, ou simplement acheter ce dont il avait besoin au marché. Comme nous jouions au multi, c'est moi qui me suis occupé de produire cette ressource et de la lui fournir, créant une collaboration appréciable.
Si l'économie est au cœur du jeu, ce n'est cependant pas sa finalité. L'argent permet d'acheter des titres, qui donnent le droit de se présenter aux différents postes de la ville. Ces derniers offrent en échange de l'argent et de l'influence, ainsi que certaines contraintes. Le jeu propose plusieurs cartes, de tailles distinctes, et différents objectifs de fin de partie. Le plus courant est cependant de devenir souverain de la région sur laquelle on joue, donnant à la politique une place prépondérante.
Pour atteindre le sommet, il est possible de séduire et de convaincre, mais aussi de soudoyer voire d'assassiner un concurrent. Les options sont nombreuses et vraiment appréciables.
RPG
Cependant, progresser prend du temps, plus que la durée de vie d'un homme, surtout si vous partez du bas de l'échelle. C'est pour cela que dans The Guild 3, le joueur incarne en réalité une dynastie plutôt qu'un personnage unique. Le premier personnage créé doit se marier puis avoir des enfants, dont un est désigné comme héritier. Au total, le joueur peut en contrôler trois au même moment, les autres membres de la famille pouvant être utilisés comme travailleurs dans les différentes entreprises, mais pas directement contrôlés.
De même, le personnage dispose d'un niveau, dont la progression offre des points de compétence. Chaque compétence apporte des bonus dans certaines catégories, incitant à se spécialiser : un transporteur aura besoin de force et de dextérité, un ouvrier d'intelligence et de dextérité tandis qu'un homme politique soignera surtout son charisme.Les compétences ne faisant pas tout, il est également possible de choisir l'équipement de son personnage : monture, tenue, arme éventuelle, bijoux... tout ceci apporte des bonus, mais coûte évidemment très cher, l'argent étant le nerf de la guerre dans The Guild.
Technique
Je n'ai cependant pas encore abordé le principal écueil de The Guild 3, qui vous a peut-être sauté aux yeux en voyant les captures d'écran ci-dessus : le jeu est très laid. Cela se remarque dès la création de personnage, dont les options sont affreusement réduites : il n'existe que quelques options pour chaque catégorie, elles-mêmes disponibles en nombre très limité (taille, visage, vêtements, voix, couleur des cheveux... et c'est déjà tout). L'esthétique n'est absolument pas l'intérêt principal de la série, mais il faut être averti : le jeu n'a que très peu progressé par rapport à son prédécesseur, pourtant sorti quinze ans plus tôt. C'est dommage, car je rêverais d'avoir un jeu plus abouti sur ce plan.En somme, The Guild 3 possède une grande diversité d'actions possibles, mais c'était déjà le cas de The Guild 2. S'il n'est pas beaucoup plus beau, pourquoi vouloir jouer au nouvel opus plutôt qu'à l'ancien ? La réponse est simple : le multijoueur. Comme je l'indiquais plus tôt, The Guild se prête très bien au multijoueur en raison de la grande diversité des actions possibles. Si cette fonctionnalité existait dans The Guild 2, elle était très instable, au point d'être pratiquement injouable. Tout le contraire de The Guild 3 : jouer en multi est extrêmement simple et fonctionne parfaitement. Je n'ai qu'un seul regret, mais il est important : alors qu'en solo il est possible de modifier la vitesse du jeu (de la pause active à une avance très rapide), ce n'est pas le cas à plusieurs. Cela signifie donc que les parties sont sensiblement plus lentes et, qu'à l'inverse, il est parfois nécessaire de faire plusieurs choses dans l'urgence. C'est assez frustrant.
Enfin, j'ai été confronté à très peu de bugs. Le jeu est donc techniquement assez propre, ce qui est appréciable.
Vieille fille
The Guild 3 donne des impressions très contradictoires. Le jeu est techniquement dépassé, mais son principe de base demeure tout aussi plaisant qu'à l'époque et le titre fonctionne enfin en multijoueur. Il s'agit donc d'un jeu qu'on ne saurait conseiller à tout le monde, mais qui fait parfaitement son office pour le public auquel il est destiné. Espérons donc que le jeu trouve preneur et que si un jour un The Guild 4 voit le jour, celui-ci soit enfin à la hauteur de son potentiel, combinant technique et richesse de gameplay.
Test réalisé sur PC par Alandring grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Gestion, simulation, médiéval |
Accès anticipé |
17 septembre 2017 |
Sortie |
14 juin 2022 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
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