Test de BROK the InvestiGator – Le mélange caïman parfait

Dans un futur lointain, la surface de la Terre est foulée par une société d’animaux anthropomorphes. Mais ces derniers semblent n’avoir rien appris de leurs ancêtres : alors que l’élite (les Drumers), se terre sous le Dôme, à l'abri de l'atmosphère toxique, les classes les moins aisées (les Slumers) vivent comme elles peuvent dans les bas-fonds, à l'extérieur.

C’est dans ce contexte que Brok essaye de survivre avec son fils adoptif. Détective (ou plutôt “homme à tout faire”) le jour et combattant dans des arènes illégales la nuit, le crocodile reçoit ce matin l’appel d’un client désespéré. Il ne se doute pas que, de fil en aiguille, cela le mènera bien plus loin qu’il ne l'imaginait.

Maroquinerie vidéo-ludique

Comme promis par son appellation ronflante, nous avons ici aventure et action qui cohabitent. D’un côté, nous avons tous les archétypes du jeu d’aventure : objets à collecter et à potentiellement combiner, indices à découvrir, énigmes à résoudre et dialogues à choix multiples qui vont faire progresser la narration. Et si la situation s’envenime un peu trop, ce sera l’occasion de distribuer coups de poing et de pied sur ses adversaires, voire même d’utiliser cette barre en métal qu’on a ramassé plus tôt.

Un grand nombre de situations peuvent se résoudre de plusieurs façons. Et la manière brute peut souvent mener à de bons résultats. De ce côté-là, ça rappelle assez the Procession to Calvary et la dextérité à l’épée de son héroïne.

Cette multiplication de solutions est d’ailleurs intéressante, car elle permet de personnaliser son aventure. Certains choix peuvent d’ailleurs avoir de grandes conséquences sur le dénouement de l’histoire. En fin de partie, le jeu affiche un résumé avec le chemin parcouru dans les diverses arborescences, ainsi que le pourcentage de joueurs ayant opté pour telle ou telle voie (à la manière d’un Telltale, entre autres).

Pour ce qui est de la couche Beat’em all, ne vous attendez pas à la souplesse d’un Street of Rage. Vous aurez quand même droit au panel classique : coups de poings, coup de pied sauté, coups spéciaux, esquive, armes à ramasser, bonus à récupérer… C’est assez basique dans sa réalisation, mais ça reste efficace.

Chaque combat gagné rapporte de l’argent et des points d’expérience. Et chaque montée en niveau donne le choix entre augmenter la vie, la puissance des coups ou celle des coups spéciaux.

Et si vous accrochez vraiment à cet aspect du jeu, sachez qu’il existe un mode pour s’adonner à des combats sur plusieurs modes de difficulté.

Pour ceux qui ont peur d’être bloqués dans l’aventure, n’ayez crainte : il est possible de dégoter des coupons dans les différents niveaux (trois cachés dans chaque tableau) et ces derniers permettent d’afficher des indices sur comment passer l’obstacle courant. La chasse au pixel chère aux anciens point’n click ne concerne que ces coupons : pour le reste, un bouton permet d’afficher tous les points d'interaction possibles.

Si c’est par contre la partie combat qui vous effraie, sachez qu’il existe également plusieurs modes de difficultés, dont un mode “Relax” qui se concentre sur les énigmes et la narration.

See You Later, Alligator

L’aventure de Brok s’avère très riche en événements et en rebondissements. Elle propose divers combats, des mini-jeux, différentes énigmes… Les actions et objectifs se renouvellent régulièrement. À partir d’un moment, vous pouvez même switcher entre deux personnages qui vivent leurs aventures en parallèle. Certes, certains éléments sont clichés, mais la narration vous réserve quand même un bon nombre de surprises et vos choix risquent de ne s’avérer pas si judicieux que ça.

Le style graphique est plutôt cartoon. Le design des personnages est plutôt réussi, mais leur animation est parfois un peu chiche. La qualité des décors est également un peu inégale. C’est pas contre du côté de l’interface que ça pêche franchement : l’écran de sélection des options et des choix de dialogue et la barre de progression de l’expérience ont un aspect graphique est assez grossier, limite amateur. Ajoutons à cela quelques glitchs d’affichage (les bandes noires qui clignotent par exemple). C’est dommage, ça donne l’impression que le jeu a manqué de finition.

Les dialogues sont en français et sont très bien (en même temps, c’est la langue maternelle de l’auteur du jeu), si ce n’est de rares fautes d’orthographe. Pour ce qui est l'audio, les musiques participent bien à l'ambiance. Et grosse mention aux doublages (en anglais) qui sont d’excellente qualité.

La première partie peut durer plus d’une dizaine d’heures. Suite à cela, vous pourrez ensuite expérimenter d’autres choix en vous aidant de l’arborescence. Au final, ce sont 11 fins qui sont proposées (avec plus ou moins d’intérêt). Vous obtenez également des points qui permettent de débloquer divers artworks ou musiques. Et pour les complétionnistes, ce sont 29 succès qu’il faudra débloquer.

Le concept de BROK the InvestiGator est solide et son déroulement est conduit par une histoire intrigante, soutenue par un très bon doublage. Le studio COWCAT a fait de son mieux avec ses petits moyens et le résultat final est très honnête, à condition de faire fi de certains détails un peu plus légers.

Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.