Aperçu de Victoria 3 - Richesse indirecte

Grand strategy

Commençons par les bases. Victoria 3 se déroule de 1836 à 1936. Durant ce siècle, le joueur peut contrôler pratiquement n'importe quelle nation du monde. Plusieurs objectifs sont proposés en lançant la partie, avec pour chacun quelques nations recommandées. Rien d'obligatoire dans les deux cas, il faut davantage voir cela comme un gros tutoriel, incitant le joueur à choisir une direction et à s'y orienter.

Ainsi, Victoria 3 se présente comme une simulation économique et politique extrêmement riche. Au cœur du jeu se trouve la population, chaque décision du joueur l'affectant. Imaginons que votre objectif soit de créer une société plus égalitaire. Pour y parvenir, il ne suffit pas de cliquer sur un bouton pour instaurer un système marxiste. Les élites en place n'étant probablement pas favorables à de telles réformes, il est nécessaires de mener le pays vers cette destination petit à petit, en s'efforçant par exemple de réduire les inégalités quand c'est possible et en développant les systèmes éducatifs, notamment.

Un premier avertissement doit être fait : Victoria 3 est un jeu très, très riche. Il possède un tutoriel assez complet et les objectifs simplifient l'expérience, mais je dois avouer avoir été perdu lors de mon premier contact avec le jeu, tant les possibilités sont nombreuses. Il est possible de créer ou d'améliorer des bâtiments puis de les micro-manager, l'arbre de recherche et celui de politique offre énormément de possibilités, le système commercial est très complexe... Il faut être conscient de ce que propose le jeu, mais une fois entré dans le bain, il est impressionnant de voir sa richesse, mais surtout son fonctionnement.

Par bien des côtés, Victoria 3 me donne l'impression d'être un god game plus qu'un jeu de gestion. Le joueur oriente la direction prise par sa nation, mais il arrive que certains groupes se développent plus qu'anticipé. Surtout, l'action du joueur est bien souvent indirecte, comme nous le verrons pour un sujet habituellement central dans ce genre de jeux : la guerre.

War. War never changes... ah si en fait

Si vous lisez avec attention les tests publiés par la section, vous savez que le dernier jeu auquel j'ai joué, avant Victoria 3, était Total War: Warhammer III. Le jeu de Paradox ne pourrait être plus différent de celui de Creative Assembly.

La guerre est belle et bien présente ; le contraire n'aurait aucun sens pour un jeu se déroulant à une telle période. Cependant, là encore, l'action du joueur est surtout indirecte : il peut initier des crises, pouvant mener à des guerres, forger des alliances, nommer des généraux et enrôler des troupes... cependant, il ne peut jamais les contrôler directement. De plus, la guerre se conçoit surtout en termes politiques et économiques, de manière directe (par exemple en opérant un blocus) ou indirecte : une guerre peut durement affecter l'économie d'un pays et les soldats engagés appartiennent tous à différents groupes d'intérêts. Aussi, une guerre meurtrière peut changer les rapports de force sur le plan politique.

Lors de la présentation, les développeurs ont indiqué qu'en permettant une gestion active de la guerre, tout finissait par se résumer à celle-ci. En repensant à mes différentes parties sur des jeux de stratégie, je dois avouer que je ne peux leur donner tort : quelles que soient mes intentions en début de partie, je finis toujours par me battre avec la moitié du monde connu, si ce n'est la totalité, et ce quel que soit le jeu.

Simulateur de monde

Est-ce que ma partie de Victoria 3 se terminera différemment ? Je ne sais pas ; je n'ai pas eu l'occasion d'aller assez loin pour voir si mes penchants naturels finiraient par prendre le dessus sur toutes les restrictions mises en place par les développeurs. Cependant, quoiqu'il en soit, Paradox offre avec Victoria 3 une des simulations les plus poussées auxquelles j'ai jouées. Tout tourne autour de la population, qu'il s'agit de gérer avec précision si on veut qu'elle nous accompagne dans le chemin que l'on a choisi. En outre, ce soin apporté au détail se remarque aussi dans les visuels : chaque bâtiment créé apparaît sur la carte, le jeu est globalement joli et l'interface est assez claire.

Il est impossible de se faire un avis définitif sur un jeu aussi imposant en quelques heures. Peut-être que je ne maîtriserai jamais la richesse du jeu, ce qui finira par me frustrer. Peut-être que l'impression de ne pas être réellement acteur du destin de ma nation me lassera à la longue. Néanmoins, en l'état, ce premier contact avec Victoria 3 m'a surtout donné envie d'en découvrir davantage. Ce sera possible dès le 25 octobre.

Aperçu réalisé par Alandring dans le cadre d'un événement presse virtuel.