Test de Persona 4 Golden - Faucilles dans la brume
Plus de deux ans après son arrivée (un peu) surprise sur Steam, Persona 4 Golden fait cette fois un tour sur les consoles actuelles pour propager auprès du plus grand nombre le plaisir des aventures de Yu Narukami et sa bande aux prises avec un mystérieux tueur en série, entre deux examens et sorties au cinéma.
Pour ceux au fond de la classe, Persona est une licence de J-RPG ayant débuté en 1996 comme spin-off de la très ancienne série des Shin Megami Tensei. Se déroulant toujours dans un Japon contemporain, nous y suivons généralement les aventures de lycéens - à l’exception du second épisode -, aux prises avec des forces maléfiques qu’ils combattent à l’aide de Personae, créatures fantastiques issues des mythologies asiatiques et européennes. Sombre et violente, la série est surtout réputée pour traiter de sujets graves de société comme le viol, la manipulation, le harcèlement, l’homophobie ou encore la pression sociale.
Dans le cadre des 25 ans de la licence Persona, Atlus a lancé une vague de portages de ses épisodes les plus populaires. Ainsi, ce ne sont pas moins de trois épisodes qui débarquent les uns après les autres sur la totalité des supports actuels, de la Switch aux PC en passant par les consoles Xbox et PlayStation, dans des versions techniquement mises à jour et affublées de quelques améliorations appréciables. Et JeuxOnline les a bien entendu testés pour vous !
Sur ce, passons au test de Persona 4 Golden :
Scar Tissue
C'est sur cette bonne vieille PSVita que j'avais tâté pour la première fois à P4G (son petit nom) il y a quelques années maintenant, en faisant l'impasse sur la version vanilla sur PS2. C'est un plaisir de pouvoir revenir explorer les méandres des psychés torturées des héros et héroïnes du jeu cette fois sur un écran plus grand, même si j'avais personnellement dû faire l'impasse sur la version Steam déjà sortie il y a plus de deux ans. Pour ceux qui n'ont pas encore eu le plaisir d'y jouer, Persona 4 Golden nous fait incarner directement le lycéen Yu Narakami (ou le nom que vous aurez voulu lui donner) qui va passer une partie de sa scolarité dans la petite ville reculée d'Inaba, hébergé par son oncle veuf et sa petite fille, l'adorable Nanako. Tout juste transféré dans le lycée du coin, il fera vite la rencontre de Yusuke, l'ami un peu gênant mais très fidèle avec qui il partagera la première manifestation de sa première Persona, Izanagi. Yusuke ne sera pas en reste et suivra vite le mouvement alors qu'ils seront entraînés dans une dimension étrange où rôdent les Ombres et règnent les manifestations tordues des Persona des gens qui y sont traînés malgré eux... Car un tueur en série sévit alors même que Yu vient d'arriver en ville, et il semblerait que les meurtres soient plus ou moins liés à ce monde étrange et embrumé...Otherside
Ceux qui ont commencé par Persona 5 retrouveront de grosses similitudes avec le dernier volet de la série spin-off des Shin Megami Tensei, et cela ne s'arrête pas là bien sûr. On retrouvera les arcanes de tarot et les confidents avec lesquels il faudra développer sa relation pour renforcer les fusions de Personae, les renforcements et aptitudes spéciales des Personae de Yusuke, Chie et compagnie, mais aussi les tranches de vie d'étudiant avec la gestion de son planning entre études, restaurants et petits boulots. Cette fois-ci par contre, on n'affronte pas de Persona en combat mais des Ombres, monstres divers et variés dans des labyrinthes aux couloirs générés aléatoirement pour la plupart des niveaux (certains niveaux ayant un layout spécifique servant à l'histoire). Et donc à chaque fois que l'on change d'étage dans un donjon, il faudra reparcourir l'étage en entier pour avoir sa carte - rassurez-vous, il ne sont pas gigantesques non plus et tabasser de l'Ombre en série. À la fin de chaque combat, il y a une chance de pouvoir tirer quelques cartes apportant des effets très variés : entre bonus de statistiques à la Persona équipée, augmentation ou diminution de l'argent ou de l'expérience glanés dans le combat, ou récupération de nouvelles Personae, une seule carte à tirer par combat par défaut. Il sera possible de récupérer plusieurs cartes en tirant partie de celles indiquant "X de plus" mais souvent cela passe par des malus ou des modifications de cartes affichées. Et si vous tirez toutes les cartes d'un tirage, au suivant vous aurez droit non plus à tirer une seule carte mais trois... De quoi faire de belles combos de tirages.Question système de combat, on reste dans le système basique du tour par tour, chacun attendant sagement le tour du suivant. Toute Persona a ses propres magies qu'il sera possible d'améliorer ou d'apprendre via des cartes de compétences. Les combats se prennent très vite en main et on est rôdé très vite à chercher la faiblesse (physique ou élémentaire) des Ombres pour leur infliger des attaques spéciales à plusieurs en profitant de leur étourdissement.
Dark Necessities
L'arrivée sur consoles (et Steam auparavant) s'accompagne de la remasterisation des graphismes avec un lissage plus ou moins heureux, certains rares éléments de décor ayant manifestement été oubliés sur le chemin. On regrettera tout de même un peu qu'Atlus n'en ait pas profité pour améliorer les modèles 3D et on gardera ceux des versions PS2 et PSVita d'origine sans plus de détail, même si cela garde un charme certain. Au niveau des améliorations on est ravis d'accueillir des traductions très réussies, y compris en Français pour tous les textes (sauf les voix). Il est aussi possible de choisir dès le départ le niveau de difficulté des combats, et une option de sauvegarde rapide a fait son apparition. Sur PC il est (déjà) possible de choisir plus précisément les options graphiques dans le menu approprié, et on remarquera avec amusement que c'est ce menu qui est présent dans les captures d'écran sur le PS Store alors qu'il n'est pas présent sur console...Au niveau de l'histoire, on aura à nouveau fort affaire pour d'un côté débusquer le tueur derrière les meurtres mis en scène dans le brouillard d'Inaba, tout en trouvant du temps pour ses études et renforcer ses liens avec tous les confidents présents dans le jeu. Sans surprise ce sera une gageure pour tout débloquer au max en une seule partie, et il sera heureusement possible de commencer une "nouvelle partie+" en conservant quelques bénéfices de sa première partie comme c'est le cas dans P5/P5R par exemple.
Can't Stop
Je préfère ne pas en dire plus sur l'histoire elle-même et vous laisse le plaisir de la découvrir par vous-mêmes ; la réalisation est toujours propre (pour un portage, le contraire aurait été étonnant) et les musiques parfaitement entraînantes et rentrent dans la tête sans que vous y fassiez gaffe... Le côté rétro apporte une touche certaine au jeu et on passera des heures à arpenter les donjons pour collectionner les Personae à fusionner pour compléter son Pokedex compendium. Le jeu est long (le contraire eut été étonnant), accrocheur, mais on sent qu'il a été juste un peu botoxé pour cacher ses quelques rides ; peu importe, c'est surtout une très belle aventure qui met particulièrement en avant le fait de s'accepter, d'embrasser toutes les facettes de sa personnalité, de celle que l'on affiche en public à celles que l'on cherche à enfouir tout au fond de soi.
Test réalisé par Bardiel Wyld sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Action, aventure, J-RPG, jeu de rôle (rpg), contemporain |
Sortie |
19 janvier 2023 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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