Aperçu de The Great War: Western Front - De longues batailles
Deuxième prise en main de The Great War: Western Front après celle de novembre dernier. Voyons ce que j'ai pu découvrir.
C(h)ampagne
J'écrivais à l'époque que j'avais hâte de découvrir la campagne. Cette découverte n'a duré que... huit minutes, sur les trois heures à disposition. En effet, après avoir vu une vidéo introductive puis fait le tutoriel, j'ai à peine eu le temps de faire deux tours de jeu et de lancer une (très longue) bataille avant qu'on ne me retire de là pour me lancer dans une bataille historique, que je n'ai pas du tout eu le temps de terminer. Regardons quand même ce que propose cette campagne, principal argument du jeu.
Le joueur incarne l'un des deux camps, les Alliés ou les puissances centrales. Il peut remporter la campagne de deux manières : soit en réduisant le soutien de guerre de la population adverse soit en conquérant sa capitale. La première impression est que ce n'est pas compliqué : en effet, Paris, la capitale des Alliés, se trouve par exemple à seulement quatre cases de la ligne du front. La victoire semble donc à portée de main, mais elle est en réalité très longue à atteindre, ce qui est intéressant.
En effet, pour conquérir l'une des cases, il est nécessaire de réduire son nombre d'étoiles à zéro. Pour diminuer ce nombre, il est nécessaire de remporter une bataille offensive vers la case concernée. Cependant, il n'est possible de réduire la défense que d'une étoile par tour et celle-ci remonte automatiquement si elle n'a pas été attaquée. Pour conquérir Paris, qui dispose de cinq étoiles, il faut donc l'emporter pendant au moins cinq tours d'affilée, sans jamais cesser d'attaquer.
C'est extrêmement compliqué, surtout qu'un autre phénomène entre en ligne de compte : la fatigue. Plus elle livre de batailles, plus l'armée d'une région se fatigue, la rendant plus vulnérable aux assauts suivants. Elle ne récupère sa fatigue qu'au début du tour suivant, ce qui signifie qu'attaquer, c'est aussi devenir vulnérable à une contre-attaque pendant le tour de l'ennemi, la guerre se passant selon un système de tour par tour rappelant beaucoup la franchise Total War. Cela signifie aussi que pour augmenter ses chances de gagner, il faut encercler une région afin de l'attaquer de plusieurs côtés. Cela limite d'autant plus les possibilités offensives.
À ceci s'ajoute un arbre de recherche très riche, augmentant progressivement les possibilités du joueur, et une gestion des troupes par l'envoi de renforts au front. The Great War offre de grandes possibilités, que je n'ai fait qu'effleurer. Cette lenteur ne se montrera-t-elle pas, en définitive, frustrante ? La dernière partie de la campagne ne sera-t-elle pas qu'une lente agonie pour un joueur nettement dominé par l'autre ? Impossible de le dire à l'heure actuelle ; il faudra voir plus en détails quand ce sera possible.
Bataille des rois
Au final, sur mes trois heures de jeu, j'en ai passé près de deux dans des batailles, une de campagne et l'autre historique (la bataille de la Marne). L'occasion de raffiner mes premières impressions ; j'en tire plusieurs enseignements.
Premièrement, si les batailles sont longues, c'est avant tout parce qu'elles sont très complexes. En effet, le joueur doit à la fois gérer l'infanterie, l'artillerie, l'aviation et les chars. Tous utilisent une ressource commune, qui est également utilisée pour placer les défenses (tranchées, défenses, lignes de communication, etc.) avant la bataille. Cette fois-ci comme en novembre dernier, j'ai dû arrêter la bataille faute de ressources. À l'époque, c'était une défaite ; cette fois, cela a été compté comme une victoire, mais je n'ai réussi à conquérir que deux des trois points contrôlés par l'adversaire.
En effet, et c'est mon deuxième point, attaquer des ennemis en position retranchée est absolument suicidaire. Les unités d'infanterie sont décimées de manière presque immédiate. La seule chance de parvenir à l'emporter, c'est de disposer d'un important soutien de la part de l'artillerie (en tout cas ; l'aviation et les tanks sont probablement aussi une aide presque indispensable) et de faire preuve d'un micro-management extrêmement minutieux. Il faut être attentif à chaque unité, pénétrer dans les tranchées dès que possible et les remonter une par une jusqu'à atteindre l'objectif.
Lors de ma bataille, j'ai essayé d'attaquer deux points en même temps. Je suis parvenu à en prendre un, mais mes troupes se sont faites laminées avant d'atteindre le second. J'étais clairement le fautif : je n'avais pas réussi à consacrer assez d'attention à ce front et cela s'est immédiatement payé.
C'est là mon troisième enseignement : les batailles de The Great War sont fondamentalement difficiles. Ce n'est pas forcément dépendant du niveau de l'intelligence artificielle (qui est paramétrable), mais surtout de la quantité de facteurs à gérer simultanément et du fait que tous dépendent d'une ressource commune. Pour ne pas perdre trop de troupes d'infanterie, il faut les protéger avec de l'artillerie et de l'aviation, puis gérer chaque unité manuellement pour qu'elles pénètrent au plus vite les tranchées. Si une unité demeure dehors, faute de place (chaque tranchée ne peut accueillir que deux unités), elle mourra. Il faut donc juger chaque attaque : envoyer trop peu de troupes, c'est prendre le risque qu'aucune n'atteigne la tranchée ennemie. En envoyer trop, c'est prendre le risque que certaines n'aient pas de place disponible et soient éradiquées. Soutenir avec l'artillerie et l'aviation permet de sauver des vies, mais coûte de précieuses ressources, qui ne pourront plus être investies ensuite.
J'ai eu beau livrer trois batailles, je demeure extrêmement curieux de voir ce qu'elles donnent dans le jeu final. En effet, j'ai surtout peur que cet enchaînement soit lassant, à terme : est-il intéressant de livrer à chaque tour des batailles durant plusieurs heures et si complexes à gérer ?
Il est possible de les conclure de manière automatisée et cette fonctionnalité sera à n'en pas douter indispensable. À condition de ne pas offrir un résultat trop négatif.
Traité de paix
The Great War: Western Front sortira le 30 mars 2023 sur PC Windows, via Steam et l'Epic Games Store. Les personnes précommandant le jeu pourront y jouer dès le 27 mars. De plus, dans le cadre du Steam Néo Fest, une démo du jeu sera accessible du 06 au 13 février, permettant notamment de découvrir la bataille de Passchendaele dont je vous parlais en novembre.
Personnellement, j'ai hâte d'en découvrir davantage. Le jeu est indubitablement très riche. Trop ? Réponse le mois prochain.
Aperçu réalisé sur PC par Alandring dans le cadre d'un événement presse virtuel organisé par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | RTS, stratégie, guerre, première guerre mondiale |
Sortie |
30 mars 2023 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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