Test de Mad Experiments 2 - De bonnes idées, mais une technique imparfaite

L'histoire de ma vie

Je l'ai déjà dit, mais le secteur des jeux vidéo d'escape game s'est beaucoup enrichi ces dernières années, notamment avec Escape Simulator 2 et avec Escape Academy, que j'avais testé. Mad Experiments 2 se distingue de ces deux titres par une plus forte dimension narrative, notamment avec des cinématiques marquant le début de chaque mission. Néanmoins, force est de constater que ce n'est pas super réussi : l'histoire ne donne pas vraiment envie de rentrer dedans et l'impossibilité de passer les cinématiques (c'est théoriquement possible, mais cela ne fonctionnait pas dans nos parties) rend vite cela désagréable si on doit les voir plusieurs fois. Ainsi, dans une de mes parties, un joueur a été déconnecté par erreur. Quand il est revenu, la cinématique s'est relancée pour tout le monde, ce qui fut assez désagréable.

Le jeu compte au total quatre niveaux (dont le prologue), chacun prenant entre trente minutes et une heure. Les énigmes sont globalement réussies - particulièrement celles de la dernière salle -, tirant en général partie des environnements. C'est le gros point fort du jeu. Les énigmes me semblent globalement plus difficiles que celles de la concurrence, mais aucune n'est insurmontable, même si l'une d'entre elles nous a pris un temps très important (je ne saurais dire combien exactement, mais à vue de nez, plus de trente minutes).

Physical

Le jeu permet de jouer à plusieurs, jusqu'à six joueurs (alors qu'Escape Academy limite à deux joueurs). Il est traduit en français, même si de nombreuses erreurs sont présentes en jeu. De même, hormis l'impossibilité de passer les cinématiques, assez peu de bugs ont été rencontrés. Cependant, la physique est le gros point noir du jeu.

Tout d'abord, les personnes n'apparaissent que par leur masque (personnalisable) ; ils ne disposent pas d'un corps. On comprend l'idée de ne pas masquer la visibilité, surtout pour les gros groupes, mais cela nuit un peu à l'immersion. De plus, quand un joueur dit que quelque chose est "devant lui", il est souvent difficile de déterminer où il se trouve.

De la même manière, les objets pris en main ne peuvent être ni déposés ni remis au sol : ils flottent en l'air si on les lâche. Ils ne bloquent heureusement plus les déplacements, mais après quelques minutes de jeu, on se retrouve avec plein d'objets flottant dans les airs, ce qui est assez désagréable. Le jeu n'intègre en outre pas d'inventaire (on ne peut posséder qu'un objet à la fois) ni de poubelle pour y stocker des objets inutiles.

Enfin, une des énigmes du chapitre 2 s'est révélée très désagréable en raison de son fonctionnement technique. Il fallait mettre des tuyaux l'un après l'autre pour permettre à un liquide de passer d'un endroit à l'autre. Le nombre de tuyaux étant limité, il fallait les réutiliser. Une idée intéressante, sur le papier. Dans la pratique, comme les tuyaux tombent d'eux-mêmes après quelques instants, il est impossible de les placer trop en avance, ce qui crée un sentiment de stress parfois désagréable. À l'inverse, si deux joueurs cliquent en même temps, le tuyau est placé puis tombe. Ces deux éléments ont fait qu'il nous a fallu de très nombreuses tentatives pour réussir, même la deuxième fois.

One man army

Mad Experiments 2 a été créé par une toute petite équipe de "deux personnes et demie." Clément Marthe, fondateur du studio, est un Français vivant à Montréal et, plus important encore, il a fréquenté JeuxOnline. Le travail réalisé par une si petite équipe est impressionnant ; j'ai en outre globalement passé de bons moments sur le jeu. Cependant, il est difficile de ne pas le comparer à Escape Simulator 2 et à Escape Academy, deux jeux offrant une expérience sensiblement meilleure. C'est logique : ils ont été faits par des équipes beaucoup plus grosses. Cela m'offre donc un rapport un peu ambigu : je félicite le travail accompli sur Mad Experiments 2, mais si je devais recommander l'achat d'un jeu, je suggérerais plutôt les deux autres, surtout qu'Escape Simulator 2 propose chaque mois de nombreuses nouvelles cartes créées par la communauté, qui sont disponibles gratuitement et ne sont pas vraiment inférieures à ce qui est proposé ici, notamment parce qu'elles profitent des possibilités de base du jeu. Une belle expérience donc, que l'on a envie de soutenir, mais qui ne peut constituer une concurrence réelle pour les cadors du genre.

Test réalisé par Alandring sur PC grâce à une version fournie par le développeur.