Test de Dredge – Il était un petit navire...
Développé par une petite équipe de kiwis, Dredge nous avait mis l’eau à la bouche avec sa démo. Maintenant que vient sa sortie officielle sur toutes les machines du moment, c’est l’occasion de découvrir ce qui se passe au cœur de ses eaux troubles.
La petite ville portuaire de la Grande Meule a passé une petite annonce : ils recherchent un nouveau pêcheur pour ramener de quoi nourrir les citoyens. Notre personnage décide de ce pas de postuler, quitte à affronter une tempête pour pouvoir venir sur place. Forcément, son navire rencontre un récif et ce n’est qu’au petit matin, sur le ponton de la ville, que le bonhomme se réveille. Le maire est d’ailleurs bien content que le nouveau soit arrivé entier à destination, et il lui propose de lui confier un nouveau bateau en échange d’un petit crédit. Ainsi débute sa routine : pêcher dans les environs et vendre ses prises au poissonnier local.
Les divers habitants proposent également des petites tâches à remplir, mais c’est surtout l’attention d’un étrange collectionneur que notre pêcheur gagne. Ce dernier est à la recherche de reliques dispersées un peu partout dans l’archipel et il lui demande de toutes les rassembler.
Oh mon bateau oh oh oh
Dans Dredge, nous contrôlons un petit bateau. L’activité principale est donc la pêche : d’abord à la canne, mais d’autres moyens se débloquent plus tard. À partir d’un certain stade de la progression, c’est également une grue qui est ajoutée à notre attirail, ce qui permet de récupérer des objets depuis les profondeurs. Toutes ces activités se font par le biais de mini-jeux où il faut presser le bouton au bon moment ou déplacer un curseur au travers une série d'obstacles. Ces actions peuvent parfois paraître un peu trop répétitives au bout d'un moment, mais le jeu finit également par proposer des moyens un peu plus passifs de gagner notre croute.
Au départ une bien piètre coque de noix, il est possible de faire évoluer notre outil de travail en récoltant argent et ressources. Les docks permettent d’utiliser les matériaux glanés (planches, toiles, débris métalliques…) pour améliorer la cale tandis que la recherche ajoute de nouveaux articles dans les boutiques. L’argent est bien entendu le nerf de la guerre et c’est la vente de poissons ou de trésors qui aident à renflouer les caisses, surtout que certaines prises peuvent s’avérer plus lucratives que d’autres. Et comme souvent avec ce type d'écosystème, on compte les sous dans les premières heures avant de rouler sur l'or vers la fin.
Vous remarquerez vite que ces poissons sont de tailles ainsi que de formes diverses et ces dernières peuvent parfois s’avérer bien incongrues. Cela transforme l’utilisation de votre cale en une espèce de Tetris, vous faisant chercher à en optimiser au mieux l’espace afin de ramener le plus de poissons possible.
Un fois amarré à un dock, les différentes actions et dialogues se déroulent par l’intermédiaire de classiques menus.
Dans un léger remous au-dessus des eaux troubles…
Toute l’action se passe dans un petit archipel composé de cinq grandes zones, chacune avec leur biome particulier. Le jeu débute dans les Moelles, la zone centrale ; il se dresse là un puissant phare, construction qui devient votre principal repère durant vos pérégrinations. Le collectionneur propose un ordre de récupération des reliques, mais le joueur peut tout aussi bien aller voir ailleurs et naviguer librement dans cette espèce de mini monde ouvert.
Enfin... Libre, libre, du moins pour les plus audacieux.
L’ambiance peut paraître à première vue guillerette : la faute à des visuels très colorés, mais aussi à une ambiance paisible avec ses eaux calmes ou ses majestueuses baleines qui croisent parfois notre sillage. Cependant, on se rend vite compte que quelque chose de plus sombre est tapi dans l’ombre.
Le monde de Dredge est soumis à un cycle de jour et de nuit et il ne fait pas toujours bon de rester en mer quand le soleil se couche. Une épaisse brume se lève, la visibilité chute drastiquement, d’étranges silhouettes se réveillent, d’inquiétants murmures se font entendre, des obstacles apparaissent en traître… L'entreprise s'avère très vite risquée, du moins tant qu'on n'a pas acquis de quoi convenablement affronter ces dangers. Il faut également penser à régulièrement se reposer : plus notre marin veille tard et plus il est sujet à des manifestations étranges. Et bien entendu (ce ne serait pas drôle autrement), il est souvent nécessaire de s’aventurer dehors de nuit afin de remplir certaines tâches.
Les poissons difformes, le destin de certains personnages, les choses qui trainent sous la surface de l’eau : même s’il n’est pas explicitement cité, on pense de suite aux œuvres de H.P. Lovecraft, la ville côtière de Innsmouth en tête. Le jeu ne tombe pas pour autant dans l'horreur pure et essaye plutôt de rester autant que possible grand public. Ceux qui menacent le plus votre santé mentale ici ne sont finalement que les quelques manifestations nocturnes qui veulent se jeter par surprise sur votre navire.
C’est la mer qui prend l’homme
Techniquement, le jeu est très propre. Le bateau est très agréable à diriger à la manette, tout comme les différents menus et inventaires. L’environnement est dans un joli style low poly bien animé tandis que les personnages sont représentés avec des portraits 2D de bonne facture. La musique est discrète et colle bien à l’ambiance mélancolique.
Le jeu propose beaucoup d’options d'accessibilité, d’affichage ou de commande, ce qui permet de le régler au mieux de vos préférences. L’ensemble des textes bénéficie d’une solide traduction française.
La quête des diverses reliques n’est guère longue. Dans chaque zone, il faut rendre service aux locaux en remplissant une poignée d’objectifs avant de mettre la main sur l’objet convoité. Mais plusieurs quêtes secondaires se cachent ici et là au sein des diverses îles (dont certaines, attention, qui se déroulent avec une limite de temps). Cependant, la majorité de ces missions consistent soit à de la classique livraison, soit à ramener des spécimens très précis de la faune locale.
En plus de la collecte de ressources pour améliorer votre bateau, vous disposez d’une encyclopédie que vous complétez au fur et mesure de vos prises. Pour finir, il y a quarante succès à débloquer au cours de la partie. Il faudra compter moins d'une dizaine d’heure pour arriver au terme de la campagne principale, quelques heures de plus si on cherche à tout faire.
Dredge est techniquement une réussite : l’ensemble est joli et tenir la barre se fait avec aise. Même s’ils sont dans l’ensemble plutôt classiques, les diverses îles cachent de nombreux objectifs. Le point où son séant est le plus entre deux chaises est finalement son ambiance : il esquisse quelque chose qui pourrait être vraiment poignant, mais semble rechigner à trop l’exploiter, peut-être afin de ne pas effaroucher le grand public. Si l’aventure reste réjouissante, on peut regretter de ne pas être autant sujet aux frissons qu’on aurait pu l’espérer.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, contemporain, horreur |
Sortie |
30 mars 2023 |
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