Test de Storyteller - Une histoire et au lit
Il aura fallu près de 10 ans à Daniel Benmergui pour arriver au terme du développement de Storyteller, un jeu dans lequel le joueur revisite les classiques de la littérature grâce à des énigmes nous demandant de raconter une histoire. Voyons ensemble le résultat de ces dix ans de labeurs.
Il était une fois
Nombreux sont ceux qui peuvent raconter une histoire. Mais seuls les meilleurs peuvent prétendre à la couronne qui récompensera ceux qui sont dignes du titre de Storyteller. L’épreuve qui vous est proposée est simple : remplir un livre. Toutes les pages sont vides à l’exception d’un titre. À vous de les remplir avec les histoires les plus captivantes. Des histoires de personnages légendaires ou plus anonymes, des contes merveilleux ou des tragédies, c’est un monde varié qui s’offre à votre créativité. Pourrez-vous conquérir la couronne ?
Au commencement était le titre
Storyteller possède le charme simple des jeux aux mécaniques simples à comprendre et à prendre en main. Chaque page du livre que vous parcourez est une énigme (il y en a une cinquantaine au total) consistant en une histoire à raconter. Avec le titre de l’histoire comme seul indice (le jeu est entièrement traduit en français), vous devez parvenir à raconter l’histoire correspondante en remplissant les cases vides de la page. Pour cela, vous avez à votre disposition un certain nombre de scènes et de personnages qu’il faut combiner pour arriver au résultat voulu. Le tout fonctionne avec un bon vieux drag&drop : choisissez d’abord la scène puis peuplez là avec les personnages. Chaque scène entraîne une réaction des personnages qui y participe et attention, l’ordre des scènes est important. Si par exemple vous tuez un personnage dans une scène, il n’apparaîtra que sous forme de fantôme dans les suivantes. À moins que vous n’ajoutiez une scène où il ressuscite. Pareillement, si la reine se marie dans une scène, son nouvel époux devient roi dans la suite de l’histoire. Chaque scène a donc des conséquences globales sur l’histoire. Mais le système fonctionne également dans l’autre sens. Certaines réactions ne sont possibles que si vous avez placé les personnages dans les bonnes conditions. N’imaginez pas la Princesse embrasser le premier crapaud venu par exemple. Mais si vous lui montrez au préalable qu’il s’agit du Prince Charmant, elle s’empressera de le faire. C’est la combinaison de ces deux principes, réactions et conditions préalables, qui font tout le sel et la difficulté de Storyteller. Dans l’ensemble, le jeu fait un bon travail pour faire comprendre aux joueurs l’état d’esprit de ses personnages et leurs réactions face à une situation donnée. Les animations des personnages lorsqu’ils sont lâchés dans la scène permettent de comprendre en un clin d’œil que tel personnage est en colère ou que tel autre ne comprend pas ce qu’il fait là.Une histoire pas toujours prévisible
Pourtant, c’est également là que l’un des problèmes du jeu : il n’est pas toujours parfaitement prévisible. Ainsi, plusieurs personnages peuvent réagir différemment à une même situation, ce qui complique la compréhension des séquences. Prenons deux exemples pour illustrer. Dans le premier, j’ai une scène où se trouve une arme à feu et trois personnages qui peuvent interagir. L’un prend l’arme, le second ne fait que la toucher tandis que le dernier s’en détourne. Là, c’est un cas facile à résoudre, on essaie les personnages un par un et c’est bon. Mais quid lorsque la réaction est la conséquence d’une autre scène ?
Nouvel exemple avec une histoire où une demoiselle à qui j’ai brisé le cœur dans une scène précédente se retrouve devant un flacon de poison. La blonde se suicide en avalant le poison, la brune projette au contraire de s’en servir pour assassiner sa concurrente. Sans que rien ne permette vraiment d’anticiper laquelle aura quelle réaction. On peut ainsi se retrouver parfois un peu bloqué en ayant choisi le bon enchaînement d’actions, mais avec les mauvaises personnes.
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures histoires courtes
Si vous lisez un peu les avis Steam du jeu, vous verrez beaucoup de joueurs se plaindre de la durée du titre. Soyons bref, comme eux, j’ai eu l’impression d’avoir terminé le jeu avant même de l’avoir réellement commencé. En effet, finir Storyteller m’a pris deux petites heures. Je ne suis même pas sûr que vous arriviez à trois heures en chassant les succès. Plus étrange, j’ai l’impression que certains niveaux de la démo n’ont pas été intégrés dans le jeu final (les histoires sur Dracula ou Adam et Eve étaient plus longues dans la démo par exemple). Le jeu est en développement depuis près de 10 ans, il est assez étrange d’avoir retiré du contenu terminé à un jeu déjà court. Le jeu se termine ainsi sur une image nous annonçant qu’il s’agissait du Tome 1. Faut-il en déduire qu’un Tome 2 est prévu ? Et sous quelle forme ? Pas de réponse pour l’instant
Alors, c’était comment Storyteller ?
Storyteller est un jeu vraiment original sur son principe, mais c’est un jeu qui ne dure pas longtemps. Est-ce vraiment un problème ? Si certains seront frustrés par sa durée de vie ou s’interrogeront sur la disparition de certains contenus, d’autres le dégusteront comme une bonne bouteille. Un bon cru rare qui n’est pas vendu trop cher, mais dont on ne profite pas longtemps.
Test réalisé par Grim sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Puzzle, réflexion, humoristique |
Sortie |
23 mars 2023 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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