Test de Kayak VR - Balade romantique mais sportive

Plus vrai que nature

La proposition de Kayak VR est simple en apparence. Un kayak, des parcours aux quatre coins du monde et une physique poussée qui tente d'émuler le comportement réel d'un kayak. Et si ces trois éléments tombent sous le sens, il faut avouer rapidement que le studio Better Than Life, au nom très évocateur, remplit parfaitement son objectif. Kayak VR étonne d'abord par la qualité de sa physique, avec un kayak qui répond parfaitement bien et réalistiquement aux coups de pagaie que l'on met, une pagaie qui sert autant à manœuvrer le kayak qu'à s'éloigner des bords en se poussant sur les rochers dans les lieux les plus exigus. Mais aussi une physique de l'eau à prendre en compte pour mieux aborder les parcours, avec des vagues qui ont tendance à nous envoyer valser (notamment sur les scènes de tempête) ou une difficulté accrue à manœuvrer dans les courants. Outre ces éléments de physique, c'est le corps lui-même qui joue un rôle, le PS VR 2 repérant aisément notre position dans l'espace pour indiquer au jeu tout balancement d'un côté ou de l'autre pour réduire au maximum l'angle au moment de tourner, ou même d'éviter les barres d'un point de passage en mode course, tel un Tony Estanguet des grands jours.

Pour s'amuser avec ces éléments de physique, le jeu propose principalement deux modes : des courses à la difficulté plus ou moins importante, permettant de se mesurer aux ténors du jeu en voyant leurs fantômes nous distancer de 20 mètres dès le départ (non sérieux, comment vont-ils aussi vite ?), demandant soit un effort intense sur une durée assez courte (une petite minute), soit des courses d'endurance pour certains parcours (2 à 3 minutes). Mais également un mode "free roam" qui permet, dans chaque zone, de pouvoir explorer les lieux à notre rythme, en profitant de la physique autant pour s'entraîner que pour admirer les paysages et découvrir des secrets cachés dans tous les niveaux. Enfin, un troisième et dernier mode, le tour, permet de poser la pagaie et de se laisser porter par le jeu avec un kayak qui avance assez lentement, même au maximum de la vitesse, à travers chaque niveau. L'objectif est de pouvoir les découvrir sans avoir à fournir d'effort, un bon moyen de pouvoir admirer le travail fait sur les environnements.

Visuellement époustouflant, physiquement exigeant

Car c'est sur ce point que Kayak VR: Mirage s'illustre tout particulièrement au premier contact. Les environnements sont à couper le souffle, avec un soin apporté aux graphismes qui étonne pour un jeu créé par un si petit studio indépendant. L'eau et sa réaction face au kayak est convaincante, de même pour la qualité des textures des rochers, des plantes sous-marines et autres joyeusetés que l'on observe parfois sous l'eau (notamment près d'une plage). Les environnements parviennent même à avoir l'air vivants, comme une jungle que l'on sent habitée, des glaciers de l'Antarctique peuplés de manchots et une plage costaricaine où l'on croise la route d'une tortue qui tente péniblement de retourner à l'eau. Toujours superbe visuellement, Kayak VR: Mirage s'en sort aussi plutôt bien sur les effets de tempête, comme sur la zone norvégienne, ou même de beaux effets de lumière d'un canyon australien où se déroulent les courses les plus techniques. Le tout profitant allègrement du retour haptique propre au PS VR 2, le casque vibrant aux moments les plus opportuns, tandis que l'on sent bien la lourdeur de certains mouvements de pagaie selon la surface de l'eau touchée.

Mais il faut bien garder en tête que le jeu tend à échouer, en partie, sur le côté "chill" qu'il tente de mettre en avant. Kayak VR est un jeu avant tout assez exigeant physiquement, avec l'utilisation de la pagaie qui, notamment dans les courses, est assez intensive. Même pour le mode free roam, le jeu manque peut-être d'un mode de déplacement alternatif pour pouvoir explorer les différentes cartes sans avoir à agiter les bras sans arrêt alors que l'on est juste à la recherche des petits secrets de chaque cartes qui offrent des trophées. En ce sens, le mode tour, où l'on n'utilise pas la pagaie, est assez peu satisfaisant car le kayak avance sur des rails avec une très légère influence de notre regard pour, vaguement, influencer le lieu où le kayak doit aller. Certes le choix de reposer intégralement sur la physique est compréhensible, mais cela peut exclure des personnes qui aimeraient trouver ce beau sentiment de liberté offert par Kayak VR: Mirage sans l'aspect très physique du véritable kayak.

Conclusion

Kayak VR: Mirage est un véritable plaisir visuel, mais aussi une jolie prouesse physique avec un jeu qui parvient plutôt bien à émuler les sensations et le comportement d'un véritable kayak. Ses différentes scènes offrent des ambiances très différentes et donnent très envie de s'y balader, autant pour en explorer chaque recoin que pour découvrir les secrets cachés ici et là. Son mode course est peut-être un peu moins réussi, trop orienté vers la compétitivité en ligne, et il lui manque certainement un mode plus accessible qui permettrait de se balader en limitant l'effort physique qui ne sied pas à tout le monde. Néanmoins, le studio Better Than Life offre une jolie aventure, qui met très bien en avant l'intérêt et les qualités du PS VR 2. 

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation VR 2 à partir d'une version fournie par l'éditeur.