Test de Bramble: The Mountain King – Il était une fois...

Un conte défait

Lillemor est une jeune fille très téméraire ; même si sa mère le lui a formellement interdit, elle aime s’aventurer la nuit dans la forêt voisine. Tout ceci inquiète fortement son petit frère Olle. Et un soir où sa sœur a encore filé par la fenêtre, le garçon décide d’aller la retrouver. Mais, inévitablement, la balade ne se déroule pas vraiment comme prévu…

Olle doit traverser la forêt pour retrouver la trace de sa frangine. Et sa route croise celle de tout le bestiaire issu du folklore scandinave. Si tout cela est au départ plutôt bon enfant (des moments accompagnés de joviaux petits lutins, par exemple), les choses deviennent progressivement de plus en plus sombres avec l’arrivée de créatures bien moins amicales. Si nous sommes bien ici dans le domaine du conte de fée, c’est plutôt dans leurs versions dures et brutales et assurément pas dans celles édulcorées par Perrault ou Disney.

Ne vous fiez donc pas aux sous-bois enchanteurs qui sont traversés au début de l’aventure : il vous faut traverser grottes lugubres (propice à quelques jump scares), charniers putrides, scènes de suicides et autres cadavres malaisants. Sans vouloir trop en dire, certaines scènes pourraient déranger selon votre sensibilité. 

Un air de déjà joué

Le type de jeu ici est de la plate-forme avec quelques légers puzzles à résoudre. On retrouve toutes les phases classiques du genre : trouver des objets cachés dans le décor, pousser une caisse pour atteindre une zone en hauteur, traverser l’obscurité avec une faible lumière, se cacher pour éviter d’être vu par une créature hostile, un peu d’infiltration, quelques moments de fuites éperdues et des patterns à comprendre lors de certains affrontements. Tous les poncifs du genre sont là et le jeu ne les transcende que trop rarement, si bien qu’on a parfois l’impression de jouer à une bête refonte d’un titre déjà existant, Little Nightmares en tête. Certaines actions demandent de déplacer un curseur et parfois de vite viser quelque chose ; heureusement, il n’est pas demandé une grande précision pour en arriver à bout.

La progression n’est pas toujours limpide. Certains tableaux semblent parfois immenses, mais on se rend vite compte à coups de murs invisibles que seul un simili couloir est empruntable. Les phases de plateformes peuvent être trompeuses à cause de la perspective, mais aussi du fait que la suite se perd un peu avec les éléments du décor. Globalement, le jeu n’est pas spécialement difficile et propose des points de passage réguliers.

Au cours de l’aventure, il est possible de dénicher des statues en bois dissimulées dans certains décors. Il y a également une trentaine de trophées à débloquer (sauf sur Switch, comme d’habitude).

Histoire illustrée

Bramble a été créé avec Unreal Engine et ça se voit au niveau de la beauté des décors. Le titre est par contre plus faible au niveau des animations qui sont parfois un peu raides, surtout celles de son personnage principal.

Si la démo avait été testée sur PC, le jeu complet l’a été sur Nintendo Switch. Le jeu y est parfaitement jouable, mais c’est dans le visuel que la console pêche parfois. Quelques textures clignotantes ont été croisées, ainsi que d'autres un peu baveuses. Mais c’est surtout sur le rendu de la lumière qu’il a été noté des comportements étranges : en traversant une ligne invisible du niveau, certains éléments changent de rendu, ce qui provoque un effet assez désagréable. Il y a aussi certains sous-titres qui s’affichent en appliquant une espèce de filtre à l’ensemble de l’écran. Ça ne gêne finalement que l'immersion, mais c'est plutôt dommage de voir ça sur console.

L’histoire est joliment contée par une narratrice, Nola Klop ; en anglais, mais les sous-titres français sont bien disponibles. La musique est également une des réussites du jeu : certaines sont très réussies, en particulier une chanson interprétée par Bjoern. Tout cela participe à la qualité de l’ambiance.

Si les phases de jeu sont terriblement classiques, c’est sur son ambiance particulière et sombre que Bramble: The Mountain King se démarque avec brio, portée par une bande son de qualité. La version Nintendo Switch sera peut-être le vilain petit canard de l’histoire avec ses quelques problèmes de rendu.

Test réalisé sur Nintendo Switch par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.