Test de Undead Inc - Même les mutants ont des plaintes sur le service client

À la Gamescom de l'année dernière, j'avais repéré un titre qui sortait quelque peu des sentiers battus avec son thème légèrement immoral. On incarnait un directeur d'une firme pharmaceutique où la fin justifiait les moyens, et vraiment jusqu'à l'extrême.

Ça m'avait intrigué, le discours d'introduction et la démo (non jouable) m'avaient plu, alors quand on m'a proposé de l'essayer, j'ai accepté. Undead Inc., développé par Rightsized Games et édité par Team17, est donc un jeu de gestion avec un petit aspect roguelike, dans lequel vous dirigez un "hôpital" avec une annexe souterraine pas très réglo. L'aspect roguelike est intégré par le côté souterrain de la gestion. Quand les autorités, c'est-à-dire la police, commencent à avoir des soupçons sur vos activités, vous devez exfiltrer une partie de votre personnel et recommencer avec les quelques informations et expériences que vous avez pu sauver de la partie précédente.

Alors, comment cela se profile-t-il ?

On incarne un directeur aux mœurs douteuses qui travaille pour la société "Endswell". Au début d'une partie, on arrive sur une vue de profil d'une ville avec un bâtiment qui possède des cases qu'on peut aménager selon nos besoins et notre progression. On peut s'agrandir sur d'autres bâtiments, mais surtout explorer et exploiter les égouts de la ville pour y mener nos activités clandestines, que ce soit la recherche, l'expérimentation ou le marché noir.

Ss 12d5314d9cf07bd5c6308ca08da48ee468195a00

Le gameplay n'est pas compliqué, tant il est classique : vous gérez votre hôpital en engageant des docteurs, qui rapportent de l'argent via les honoraires. Vous multipliez ces recettes en créant vos propres solutions médicamenteuses à vendre à ces mêmes patients, etc. Mais en tant que filiale de la grande famille Endswell, vous devez payer des indemnités de franchise et vous vous rendez vite compte qu'il faudra trouver des méthodes plus... expéditives pour assurer votre pérennité financière dans cette jungle qu'est l'univers pharmaceutique.

Il faut donc aller vers des méthodes plus grises pour s'assurer des revenus. Mais c'est aussi à ce niveau-là qu'on se rend compte... que le jeu est vraiment très limité. Souvent dans la rédaction, on reçoit des accès anticipés et vous connaissez mon aversion pour cette méthode de financement des jeux en proposant des versions tronquées pour attirer le chaland. Si pour certains (rares) cas, c'est bénéfique, pour d'autres c'est vraiment gâcher un jeu. Du coup, quand je me suis (trop) vite senti limité dans mes possibilités de progression, j'ai voulu aller voir la feuille de route pour voir ce qui était prévu niveau progression du titre. Et là... ben en fait ce n'est pas un accès anticipé, c'est une version finale que j'ai entre les mains.

On est obligé, de partie en partie, d'effectuer les mêmes opérations pour s'en sortir et parvenir à payer les frais de franchise de la société mère. Il n'est pas possible non plus d'essayer de jouer "clean", c'est-à-dire de façon légitime, la surface disponible d'exploitation des bâtiments étant trop faible pour tout faire sans devoir passer par les égouts. Sans compter qu'on n'a clairement pas assez de revenus pour payer les franchises. Et donc on est forcé de s'exposer aux autorités, d'exfiltrer des employés pour recommencer, etc. Bref, le côté roguelike est beaucoup trop forcé dans le jeu et n'est pas naturel comme dans d'autres titres. Je veux bien que ce soit le genre du moment, mais si c'est pour l'intégrer dans n'importe quel genre au pied de biche... il vaut mieux s'en passer, car au final ça lasse le joueur plus vite que le fait de rajouter une certaine rejouabilité.

Ss 46d26de513e3b383a213a2f22b3d6879136f287f
Ss 48b30cd3e4d73b1616112c0ed3978cd0d4e890c0
Ss 55e9a1af141f334d683b3242691aea0df33364a9

Pour la partie souterraine des activités, on se retrouve vite à devoir expérimenter des choses officieuses : armes biologiques, créations de mutants/zombies, maladies pour lesquelles vous avez des "solutions", ces quelques exemples sont très redondants d'une partie à l'autre. Le problème est que si cette partie officieuse des activités de l'entreprise est déjà très maigre, la partie officielle est de loin encore plus chiche. Vous n'avez que très peu de pièces différentes à exploiter et il n'y a aucune personnalisation possible de ces pièces.

L'interface du jeu est un peu désuète aussi. Pas une catastrophe, ceci dit, car on se retrouve facilement à travers les différents menus et on accède à ce qu'on veut en 1 ou 2 clics maximum. Par contre, on a vite des superpositions de menus un peu embêtantes, ainsi que des employés qui se chevauchent sur l'image et dont il est difficile de voir la condition sans passer par différents menus pour accéder à leur bio.

Ss cb0359311ae4d33487ed3e22e5906821ecd8059c

Et pour finir, ce qui m'a achevé et qui me fait (peut-être) rendre un avis un peu sévère sur le jeu, c'est le système de sauvegarde. Le jeu force le mode "ironman" très classique dans les jeux du genre, mais sans aucune autre possibilité de sauvegarde parallèle. J'ai eu un plantage dans ma partie et la sauvegarde a été corrompue ; impossible de revenir un peu en arrière pour sauver ma partie. Bref, bien dégoûté.

Mais bon, tempérons un peu : la narration, même si elle n'est pas extraordinaire, permet d'avoir un jeu qui sort un peu des sentiers battus. Le tutoriel est efficace et on est bien guidé. Le côté "fin qui justifie les moyens" est aussi sympathique en découvrant le jeu. Mais si on veut un jeu de gestion pharmaceutique ou hospitalier, je ne conseillerais pas de jouer à Undead Inc. en l'état. Il y a des alternatives bien plus intéressantes sur le long terme.

Testé sur PC par Seiei avec une version fournie par l'éditeur

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.