Test de Creatures of Ava - Sauver le monde, c’est pas du pipeau

Depuis que nous l'avons découvert pour la première fois, Creatures of Ava nous a intrigué. Le jeu est maintenant sorti depuis une dizaine de jours et il est plus que temps de tirer des conclusions de notre mission de sauvetage des créatures d'Ava.

Test de Creatures of Ava - Sauver le monde, c’est pas du pipeau

Un archéologue peut sauver le monde

L’histoire de Creatures of Ava débute un peu abruptement par une vidéo qui semble n'avoir pas grand rapport avec ce qui va suivre. Nous faisons alors la connaissance de Vic, alors qu’elle vient de s’écraser sur la surface de la planète Ava. Avec l’aide de sa collègue Tabitha, Vic est sur Ava pour sauver la planète du Flétrissement, une maladie qui corrompt tant la faune que la flore. Durant son exploration d’une ruine voisine de son site d’atterrissage, Vic fait la rencontre de Nim’ar, archéologue au sein du peuple des Naam, lui aussi à la recherche d’un artefact susceptible de faire disparaitre le Flétrissement. Ensemble, Vic et Nim’ar vont tout faire pour sauver ce qui peut l’être, en commençant par comprendre ce monde qu’ils essayent de sauver.

Un jeu d’aventure multicouche

Creatures of Ava prend donc la forme d’un jeu d’aventure en monde semi-ouvert. Le jeu mélange plusieurs types de gameplay : exploration, énigme ou encore combat (non violent, le jeu insiste là-dessus) dans un monde coloré. Plusieurs biomes variés s’offrent à nous, chacun disposant de ses propres spécificités et créatures à sauver. Car au gré de nos aventures, nous croiserons différentes créatures. Certaines seront amicales, d’autres corrompues par le Flétrissement et dès lors hostiles. C’est ici qu’apparait l’aspect "combat" du jeu. J’insiste sur les guillemets, car il ne s’agit pas ici de tuer les créatures mais bien de les purifier de la corruption qui les a transformées. Pour cela, on utilise un étrange bâton, le fameux artefact découvert en début de jeu, capable de tirer un rayon sur un objet corrompu pour en dissiper les effets. Le but de ces séquences est donc de garder la connexion entre la ou les créatures et le bâton jusqu’à disparition de la corruption.

Saleté d'animaux cracheurs !
Saleté d'animaux cracheurs !
Vic, bien consciente de son rôle dans cette aventure...
Vic, bien consciente de son rôle dans cette aventure...

On est donc dans les faits plus proche de phases où il s’agit de contrôler le terrain et ses occupants que de véritables combats. On ne peut de base que se déplacer et sauter, mais l’incontournable arbre de talents permet de débloquer quelques atouts supplémentaires, telle une esquive ou des améliorations de l’efficacité du bâton. Au fil du scénario, vous débloquerez également des pouvoirs inhérents au bâton qui vous aideront dans les énigmes que durant ces phases de purification forcée. Hélas, ça ne suffit pas à rendre le principe intéressant. Dans le mode de difficulté normal, la purification est souvent plus longue qu’intéressante et le système a des ratés. On peut ainsi traiter plusieurs animaux en même temps, mais ça a tendance à rendre le truc illisible lorsqu’il faut gérer trop d’ennemis (mention spéciale aux taupes ou aux animaux cracheurs).

Flûte alors

20240807032944_1.jpg

Mais nous faisons tout cela pour le bien-être animal, comme Vic ne cesse de le répéter chaque fois qu’elle prend un coup. De fait, une bonne part du jeu va consister à collecter et à utiliser les animaux d’Ava pour nous aimer. Rangez immédiatement votre Pokéball, ce n’est pas à ce genre de collecte que je fais allusion. Vous connaissez la légende du Joueur de flûte d’Hamelin qui charmait les rats grâce à sa musique ? Voilà, c’est plutôt ça, la méthode de Creatures of Ava. À l’aide d’une flute qu’un habitant vous aura gracieusement fournie, vous pourrez apprendre à communiquer avec les animaux de la planète. Si certains se contenteront de votre musique de base, d’autres vous demanderont de reproduire une séquence de notes dans un mini-jeu musical. Pas de panique si vous êtes comme moi nul dans ce genre d’exercice, le jeu propose des options d’accessibilité dédiées à cet aspect du jeu qui vont jusqu’à vous indiquer clairement quelle note jouer.

20240810031835_1.jpg
20240804234619_1.jpg
20240810032944_1.jpg

Une fois les animaux sous votre charme, deux grandes options s’offrent à vous. La première est de les conduire à l’une des nombreuses zones de téléportation des environs. Ils seront alors transportés dans un vaisseau, façon Arche de Noé. C’est un aspect important du jeu puisque chaque zone possède son propre objectif de sauvegarde que vous devrez accomplir pour terminer le jeu. La seconde option vous permet de vous relier à une créature pour la contrôler directement. Chaque créature possède ses propres pouvoirs que vous devrez utiliser pour résoudre les puzzles environnementaux du jeu : tel animal pourra faire tomber un pont, tel autre pourra casser un mur, etc. Si l’idée parait sympa sur papier, ça manque tout de même un peu de variété et de folie. On remarque en effet assez vite que les capacités des créatures se dupliquent d’un biome à l’autre. Tchia, sorti l’été dernier, poussait un concept similaire plus loin.

Un petit creux

C’est d’ailleurs une remarque que je me suis faite au fil du jeu. Creatures of Ava semble régulièrement intégrer des mécaniques pour suivre le cahier des charges du bon petit jeu d’aventure d’aujourd’hui plus que parce qu’il a réellement une volonté de faire quelque chose de ces mécaniques. On retrouve ainsi les immanquables collections à compléter (ici des lanternes à photographier, des pierres anciennes à trouver, etc). Ou encore un système de craft de potions, miné par un inventaire bien trop réduit et des décisions d’ergonomie discutables. Il est par exemple impossible de voir à quoi sert une option lors d’un transfert entre le sac à dos et la réserve accessible à tous les points de craft du jeu. Et à quoi bon en crafter quand vous en trouvez à tous les coins de rue ? Même le mini-jeu musical de domptage est mal branlé, car vous ne pouvez pas choisir quelle créature vous souhaitez charmer. Si vous approchez d’un groupe de plusieurs espèces, vous serez bon pour jouer les chants de chaque espèce, l’un après l’autre.

20240808032555_1.jpg
20240811014428_1.jpg

Un dernier mot enfin sur la partie technique du jeu. Creatures of Ava est fort joli et coloré, mais ça a un prix : le jeu est assez gourmand. Le jeu utilise notamment les fameux Lumen de l'Unreal Engine 5 pour ses lumières et ses reflets. Résultat, la configuration recommandée est un Ryzen 5 3600 et une RTX 3060, ce que certains risquent d'avoir du mal à comprendre pour le rendu. Ce point mis de côté, on note que le jeu n'est pas exempt de bugs, parfois bien pénibles, comme des personnages qui disparaissent, des crashs ou des soucis de pathfinding. Je voudrais terminer cette partie technique sur un point qui ne fera peut-être tiquer que moi : le doublage. Creatures of Ava est traduit en français, et plutôt bien (malgré quelques oublis) et le jeu est souvent assez drôle, mais propose également un doublage en anglais. Un doublage partiel, dont la logique m'échappe. On verra parfois, au sein d'une même quête, Vic et Nim'ar se lancer dans un dialogue audio, puis repasser quelques secondes plus tard à un échange uniquement écrit. Vraiment étrange comme choix.

Cette histoire de sexe et le nom de Vic vont être des running-gags tout le long du jeu
Cette histoire de sexe et le nom de Vic vont être des running-gags tout le long du jeu

Alors, Creatures of Ava, c’est bien ?

Je déteste dire d’un jeu qu’il est « un bon jeu pour le Game Pass ». Mais c’est pourtant une description qui collerait assez bien à mon ressenti avec Creatures of Ava. C’est un jeu super mignon et coloré qui peut attirer un vaste public. Mais c’est aussi un jeu que j’ai trouvé un peu creux en termes de gameplay en plus d’être vite répétitif dans ce qu’il propose. L’aurais-je acheté ? Probablement pas. Mais peut-on lui donner quelques heures sans regrets dans le cadre d’un abonnement ? Absolument, car la découverte est satisfaisante durant au moins quelques heures.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une clé fournie par l'éditeur

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.