Test de Copycat – Chat rit, varie
Alors qu'ils ont déjà conquis Internet, voilà que les chats s'attaquent maintenant au monde du jeu-vidéo. Après Stray, Cats and the Other Lives ou Little Kitty, Big City, c'est au tour de Copycat de nous mettre dans le rôle d'un de ces petits félins.
Olive est une personne âgée qui se rend dans un refuge afin d'adopter un nouveau compagnon. Elle jette son dévolu sur une chatte qu'elle nomme aussitôt Dawn. Cependant, la minette ne compte pas faire de vieux os chez cette dame : déçue par les humains, elle ne rêve que de s'échapper et d'aller vivre dans la nature comme ses lointains cousins. Dawn ne semble pas au courant que le gouvernement australien fait la chasse à son espèce pour espérer sauver plusieurs bestioles endémiques ; mais passons, ce n'est absolument pas le sujet ici.
Dawn, donc, a des envies d'évasion. Mais, au final, elle s'attache surtout à la vieille femme et finir par apprécier cette vie paisible. Bon, comme vous vous en doutez, les bonnes choses ne durent pas et les circonstances permettent à une usurpatrice de la remplacer dans le foyer. À partir de là, Dawn doit se battre pour reprendre cette place qui lui revient.
Une vie de chat
Lors de la phase au refuge, le jeu nous propose le choix entre six chats : l'histoire sera la même dans tous les cas, ce n'est que l'occasion de choisir son apparence (calico, tabby, roux, ...). À partir de là, on suit du point de vue du chat ses mésaventures et ses diverses tentatives de prendre sa vie en main.
La narration est particulièrement intéressante. Dawn ne communique que par miaulement et certains textes traduisent ses pensées. Mais sa conscience prend la forme d'une voix de narrateur de documentaire animalier, dispersant à la fois anecdotes sur les félins et commentaires sur les entreprises de notre protagoniste. Il y a parfois un petit côté Stanley Parable fort appréciable dans cet étrange mélange.
L'ensemble est d'ailleurs sublimé par la musique. Le jeu se dote d'un joli thème musical joué au xylophone, parfois agrémenté de vocal. Mais quand le greffier fait appel à ses instincts de chasseur, ce sont des percussions tribales qui prennent le dessus avec des chœurs puissants. La partition est une franche réussite et apporte du cachet à l'aventure.
En tout cas, l'histoire dans sa globalité s'avère très touchante ; à moins que vous ne soyez l'une de ces horribles personnes de l'équipe chien. On notera bien quelques maladresses, en particulier des réflexions aux considérations un peu trop humaines de la part de Dawn. À moins que les chats soient familiers de l'œuvre de Rembrandt, savent différencier le coton normal et l'égyptien ou ont leur avis sur la bonne manière d'utiliser l'argent issu des taxes.
À bon chat, bon rat
Les gens de Spoonful Of Wonder sont avant tout des créatifs et Copycat est leur première expérience dans le jeu vidéo. Et malheureusement, ça se voit…
À part quelques moments à la première personne (dont les cinématiques), la plupart du jeu se déroule à la troisième personne. Le chat se contrôle à la manette et peut sauter, courir ou miauler. Toutes les autres possibilités se font via des actions contextuelles. Par exemple, grimper à un arbre consiste seulement à appuyer une fois sur une touche et à regarder la séquence se passer. Et il y a des Quick Time Event. Vous vous souvenez de cette époque où les jeux en mettaient partout, avec des séquences complètement aléatoires et peu naturelles ? Eh bien, c'est tout fait ce que vous allez croiser ici quand il s'agira de se battre contre un autre chat ou autre action un peu périlleuse. Notons également la traditionnelle phase d'infiltration où se cacher dans l'ombre suffit à déjouer l'attention (et surtout le flair) des chiens du voisin.
L'aventure se découpe en plusieurs zones plus ou moins grandes dans lesquelles il sera possible de faire quelques actions secondaires en plus de l'objectif principal. À certains endroits, vous rencontrerez d'ailleurs votre vieille connaissance le mur invisible, surtout durant ces moments pendant lesquels la narration tient à vous faire emprunter un chemin précis.
Graphiquement, c'est… daté. Le chat est très anguleux, les personnages humains font presque peur. Leurs animations s'en sortent bien, sauf quand le matou cherche à sauter sur une plateforme de hauteur intermédiaire ; il se provoque alors une étrange transition entre deux animations. Les décors manquent cruellement de naturel : la plupart ressemblent à des scènes sur lesquelles on a posé de manière très scolaire les différents éléments. Ça manque de détails et de vie. Quelque part, l'ensemble rappelle ce que l'époque PS3/360 qualifiait de "photoréaliste".
Quand la petite chatte dort, elle se rêve dans la peau d'une puissante panthère. Ces moments sont représentés en low-poly. Et étrangement, cet environnement là a plus de caractère que le "monde réel". Enfin, du moins tant que des éléments du quotidien de notre héroïne ne viennent pas perturber son sommeil ; on a alors là droit à des mélanges de style peu esthétiques.
L'aventure dure dans les trois heures durant lesquelles vous pourrez essayer de débloquer les vingt-deux trophées proposés. Le doublage est en anglais, mais tout est sous-titré en français. Au moment d'écrire ce test, seul un bug un peu pénible a été rencontré dans le parc. Quelques fautes de français ont également été aperçues.
Copycat propose une très jolie histoire, le tout porté par un casting vocal réussi et surtout de superbes musiques. Cependant, le côté technique est quant à lui resté bloqué dans les années 2000. On peut s'accommoder du style graphique (après tout, la mode est au retour des gros polygones PS1/N64). Mais la multiplication des QTE pénibles est un reliquat du passé qu'on espérait ne jamais revoir.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, aventure graphique, contemporain |
Sortie |
19 septembre 2024 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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