Test de Funko Fusion - Richesse et pauvreté

A world of caméos

Lors de mon aperçu, j'évoquais le fait que Funko Fusion affirmait se reposer sur "plus de vingt licences". Avec le jeu sous les yeux, il est possible d'être plus précis. Ce dernier intègre sept "mondes" :

1. Scott Pilgrim
2. Hot Fuzz
3. Battlestar Galactica
4. Jurassic World
5. Umbrella Academy
6. Masters of the Universe
7. The Thing

Chaque monde est composé de cinq niveaux - nous y reviendrons - dont un combat de boss. À ceux-ci, il faut ajouter sept niveaux caméos, tous basés sur des licences distinctes, ainsi que des personnages supplémentaires. Je ne les liste pas pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais la liste complète des niveaux est disponible ici. Quant à la liste des personnages, vous pouvez la trouver là-bas.

Au total, un très grand nombre de licences sont donc exploitées, mais elles ne le sont pas toutes avec autant de soin. J'ai eu de la chance d'être intéressé par quatre des sept licences déclinées en mondes, mais si ce n'est pas votre cas, cela aura nécessairement un impact sur la qualité de l'expérience.

De même, tous les personnages ont un gameplay assez proches. Tous ont une arme de tir, une attaque au corps à corps et la possibilité d'esquiver ou de se protéger. Certes, un personnage peut avoir un pistolet tandis qu'un autre a un fusil à pompe et les statistiques sont différentes, mais l'impression est toujours la même. C'est probablement la condition pour avoir plus de 60 personnages jouables, mais j'aurais préféré en avoir moins, avec davantage de différences entre eux, que de pouvoir jouer Stephen Stills. 

Caméovania !

Venons-en aux mondes en eux-mêmes. Comme je le disais, il ne s'agit pas de mondes ouverts, mais de cinq niveaux linéaires, avec un début et une fin. C'est probablement l'aspect le plus frustrant du jeu.

Chaque niveau propose une mini-histoire, racontée par des cinématiques, qui sert surtout à se mettre dans l'ambiance. L'intrigue des niveaux est inspirée de l'histoire originale de la licence, mais est souvent adaptée, parfois avec pas mal de liberté.

Le fil rouge des niveaux est correct. Il est parfois original, souvent mal équilibré, mais il se laisse parcourir, surtout après la mise à jour. C'est ensuite que commence la partie la plus intéressante de Funko Fusion : l'exploration. En effet, chaque niveau regorge de choses à trouver : un fossile, une partie du corps d'un PNJ, un placement de produit, des couronnes, etc. Ces dernières s'obtiennent en outre de manière variées : certaines se trouvent dans des coffres plus ou moins accessibles, tandis que d'autres nécessitent de dépenser une certaine somme d'argent gagnée dans le niveau, d'abaisser quatre leviers en un temps défini ou encore de trouver tous les exemplaires d'un objet à collectionner propre au niveau en cours.

C'est vraiment chouette. Mes meilleurs moments sur le jeu ont été consacrés à explorer chaque recoin dans l'objectif de trouver ce qu'il me manquait. Ce d'autant plus que tous les niveaux sont interconnectés : la compétence débloquée dans le niveau Scott Pilgrim est parfois nécessaire pour accéder à une partie d'un niveau Battlestar Galactica. Ce qui est super, mais aussi terriblement frustrant.

Reprenons. Pour accéder à une couronne dans un des niveaux du monde Scott Pilgrim, il me fallait par exemple sept exemplaires d'un objet en particulier. J'ai passé de longues minutes à parcourir tous les recoins du niveau, avant de constater que l'objet me manquant se trouvait de l'autre côté d'une porte verrouillée derrière le pouvoir du monde Jurassic World (que je n'avais pas encore commencé à ce moment-là). C'est là que cela ne fonctionne plus : il est frustrant de passer du temps à chercher sans savoir si c'est même possible de tout trouver ou si un pouvoir manquant nous en empêche.

En soi, revenir explorer une zone déjà parcourue est un des principes de base des Metroivania. Ce ne serait pas un problème si ces niveaux n'imposaient pas de tout recommencer. Vous aviez trouvé six des sept objets dédiés ? Il faudra tous les retrouver, le tout après avoir fait une nouvelle fois l'histoire insipide.

C'est vraiment à mes yeux la plus grande occasion manquée de Fusion Fusion : pourquoi, au lieu de proposer des niveaux linéaires, l'équipe de 10:10 n'a-t-elle pas créé des zones ouvertes, dans lesquelles il serait possible de retourner quand on le souhaite, sans devoir refaire l'histoire ?

Camàj

Au lancement, Funko Fusion souffrait d'importants problèmes d'équilibrage. Ainsi, j'ai commencé par le monde de Scott Pilgrim et ce fut un calvaire. Dans le premier niveau, j'étais complètement perdu, ne sachant pas quoi faire ; j'ai dû regarder un let's play pour comprendre comment avancer. Dans le second, c'était encore pire : j'ai essayé un certain nombre de fois avant d'abandonner parce qu'une action nécessaire était trop compliquée pour moi. Je n'ai finalement réussi à passer ce niveau que bien plus tard, en utilisant le pouvoir du monde de Battlestar Galactica. 

Le 23 septembre, une mise à jour a été déployée. Elle a considérablement modifié l'expérience, changeant notamment les étapes du chapitre 2, qui m'avait posé tant de problèmes. Le jeu a été globalement facilité et certaines phases ont été modifiées. 

De la même manière, j'évoquais la nécessité de revoir les cinématiques en recommençant un niveau déjà fait : il est désormais possible de les passer.

Il est appréciable de voir que les développeurs ont corrigé rapidement ce problème : mon test aurait été beaucoup plus négatif s'il était sorti avant cette mise à jour.  Cependant, les problèmes demeurent présents : il est toujours nécessaire de refaire l'histoire des niveaux, il y a toujours un court écran noir avant chaque cinématique, les personnages ont toujours peu de différences entre eux, ...

Les développeurs de 10:00 Games ont réagi au mieux dans un laps de temps limité, mais pour faire de Funko Fusions le bon jeu qu'il pourrait être, il faudra en faire bien davantage. Espérons que ce sera le cas.

Test réalisé sur PlayStation 5 par Alandring grâce à une version fournie par le développeur.