Test de Neva - Plus qu'un régal pour les yeux
Découvert en juin durant les évènements qui ont remplacé l'E3, Neva, le nouveau jeu de Nomada Studio, promettait déjà d'être un régal pour les yeux. Après l'avoir terminé, je peux vous dire qu'il est plus que cela. Présentations.
Différentes saisons
Le jeu débute alors qu’une vague de ténèbres frappe le monde dans lequel vit Alba, tuant toute vie sur son passage. Alors qu’elle pensait être submergée, Alba se réveille pourtant au côté d’un étrange louveteau nommé Neva. Ensemble, ils vont parcourir un monde désormais à l’agonie et affronter les créatures corrompues par les ténèbres. Et peut-être trouveront-ils un endroit pour vivre en paix au bout du voyage. Voilà ce que nous apprend la page de présentation du jeu, car comme souvent pour ce genre de jeu d’aventure misant beaucoup sur son atmosphère, la narration ne se fait pas intrusive. Libre à chacun d’interpréter ce qui nous est montré avec sa sensibilité. Je ne suis par exemple pas sûr du sens qu'il faut donner à la fin du jeu...
« Oh que c’est beau »
Si le nom de Nomada Studio ne vous dit rien, ce sont les développeurs de Gris, un jeu qui ne l’était pas tellement. Et le développeur espagnol n’a rien perdu de son sens artistique avec Neva. Visuellement, difficile de nier que le jeu possède une identité visuelle marquante. La direction artistique du jeu est une réussite. Le jeu reste assez simple sur ses modèles ou ses animations et pourtant, il s’écoule rarement plus de quelques minutes sans qu’on soit scotchés par la scène qui s’affiche devant nos yeux. Que ce soient les somptueux graphismes du début du jeu ou les tableaux plus atmosphériques qui arrivent ensuite, il y a des artistes talentueux chez Nomada et ils se sont fait plaisir tout au long du jeu. La musique n’est pas en reste et elle accompagne naturellement le joueur dans son aventure, sachant se faire relaxante, dynamique ou inquiétante selon le besoin du gameplay. Merci donc de nous rappeler que le jeu vidéo est un art et de nous proposer un jeu que l’on n’a pas l’impression d’avoir déjà vu et revu. Je ne m’attarderai pas plus sur la technique puisque le jeu n’est pas très exigeant sur ce point. Son interface est disponible en français et je ne crois pas que vous aurez beaucoup de mal à comprendre le mot qui représente l’essentiel du vocabulaire d’Alba durant le jeu.
Une erreur s’est glissée dans le choix de ce test
En m’occupant de ce test, je m’attendais à retrouver dans Neva ce que j’avais apprécié dans Gris : une ambiance visuelle et musicale qui flattent les sens et un jeu relativement chill dans son gameplay. Pour l’ambiance visuelle et musicale, on a vu que c’était bon, mais Neva m’a surpris sur le second point. En le regardant de loin, vous pourriez vous attendre à l’un de ces jeux d’aventure/plateforme atmosphérique qui sorte en lot chaque année. Du genre Planet of Lana, par exemple. Bien qu’il partage des similitudes avec ces derniers, Neva se montre également un peu plus exigeant avec les joueurs, avec une dimension plateforme plus prononcée et des combats.
Le jeu est pourtant simple à prendre en main, avec un bouton pour sauter, un pour attaquer et un pour esquiver. Le dernier bouton est lui dédié aux interactions avec Neva, l’animal/esprit qui nous accompagne. Au fur et à mesure que Neva grandit, d’autres pouvoirs s'ajoutent, donnant un rôle un peu plus actif à notre compagnon. À l’exception d’un double saut parfois un peu capricieux, le jeu répond plutôt bien, ce qui est une bonne chose vu les phases de plateforme qui nous attendent. Celles-ci ne sont pas très compliquées, mais demandent un minimum de sens du timing et un peu de réflexion pour certaines d’entre elles. Seule la poursuite de certains objets à collectionner (le jeu n’y échappe pas) peut s’avérer un peu plus exigeant sur ce point.
J'applaudis également la manière dont ces aspects ont été intégrés à l'esthétique du jeu. Il y a de superbes idées qui combinent à la fois le visuel du jeu et le gameplay avec, par exemple, une section dans laquelle le monde possède un reflet qui nous montre des plateformes invisibles dans celui où évolue Alba. Le jeu ne se contente donc pas de reprendre des mécaniques qui sentent un peu le réchauffé (il y en a, les passages de fuite devant un gros monstre sont par exemple bien de la partie), mais développe aussi ses propres idées, même pour quelques instants seulement. Franchement, il y avait longtemps que je m'étais pas dit "tiens, ça c'est sympa" devant une mécanique de ce type de jeu.
Une question de vie et de mort
Le constat est un peu le même avec les combats. Ils ne sont pas difficiles à proprement parler, les mouvements et attaques des ennemis sont assez simples à comprendre, mais ils ne pardonnent pas un joueur trop impulsif. Notre droit à l’erreur est en effet limité : on ne dispose que de 3 points de vie, symbolisés par des fleurs blanches sous notre personnage. Perdre de la vie est plus rapide qu’en reprendre, puisque le moindre contact nous fait perdre une fleur entière alors que nos attaques ne reconstituent les fleurs qu’un pétale à la fois. Et si notre vie est rétablie à certains checkpoints, elle peut également être perdue durant les phases de plateforme ou dans les pièges que jeu met sur notre route.
Notez que si vous ne souhaitez pas cette difficulté, Neva dispose d’un mode histoire. Celui-ci ne supprime ni les combats ni les phases de plateforme du jeu, il retire de l’équation la question des points de vie, augmente légèrement les dégâts d'Alba et apporte une légère assistance lors des sauts. J'avoue n'avoir pas spécialement noté ce dernier point durant le test. J’apprécie d’ailleurs que le passage entre les deux modes de difficulté s’effectue de manière instantanée. On ne repart pas d’un précédent point de passage et si vous décidez de basculer entre les deux modes pour, par exemple, passer une phase de plateforme un peu délicate avant de revenir en mode normal, votre personnage retrouvera les points de vie qu’il possédait avant la bascule. D’ailleurs, puisqu’on parle de points de passage, le jeu fonctionne sur base d’une sauvegarde automatique. Elle est assez fréquente et toujours bien placée. Les collectionneurs noteront avec plaisir que le jeu dispose également d’un système d'accès rapide aux différents points principaux des chapitres du jeu.
Alors, ça vaut quoi, Neva ?
Neva a donc été une excellente surprise. Le nouveau jeu de Nomada Studio réussit à se démarquer des autres jeux d'aventure narratifs en évitant le piège d'en reprendre la formule à la lettre. Grâce à ses phases de plateformes et ses combats, combinés à un système de difficulté simple mais bien intégré, Neva trouve un bel équilibre entre la dimension ludique d'un jeu et ses qualités artistiques. C'est donc une bien belle réussite que nous offre là le studio espagnol.
Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, plateformes, fantasy |
Sortie |
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