Test de Death of the Reprobate – De l'art et d'un peu de gras

Quatre ans après le précédent épisode, Joe Richardson clôture sa trilogie de John l'Immortel. À nouveau, nous avons droit à des œuvres d'art drapées dans de l'humour anglais : tout un programme !

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John l'Immortel se meurt. Nous l'avions accompagné durant ses modestes débuts (Four Last Things, 2017), nous l'avions servi au sommet de son règne (The Procession to Calvary, 2020, testé par nos bons soins), et voilà que nous le retrouvons vieux et alité. Son fils Malcom le Salaud, souverain par intérim des contrées du Nord, est appelé à son chevet. Excité à l'idée de l'héritage qui l'attend, le fieffé tyran s'empresse de faire le déplacement. Mais vient une forte déconvenue lorsque le paternel refuse de céder quoi que ce soit à sa bonne-à-rien de progéniture. Le bonhomme plaide toutefois sa cause et réussit à grappiller une condition : si notre personnage accomplit sept bonnes actions avant la fin de la journée, le royaume sera sien. Le voilà donc parti dans le patelin voisin afin de voir si la Divine Providence lui propose des occasions de briller.

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La recette du succès

Disons-le d'entrée : nous pourrions dupliquer le test d'il y a quatre ans ici et ce dernier serait toujours pertinent dans notre présent cas. Donc, attendez-vous à un peu de redite, surtout si vous avez suivi le lien plus haut avant de lire la suite. Mais il faut bien exposer le concept aux nouveaux venus, pas vrai ?

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Le jeu est un point & click tout à fait traditionnel : le personnage se déplace dans différents tableaux (et c'est le cas de le dire) à coups de clic de souris et les actions possibles se font par le biais d'un petit menu. Le choix se limite à regarder, à parler et à faire une action manuelle. Et par le biais de l'inventaire, il est bien entendu possible d'utiliser les objets ramassés.

Par rapport à The Procession to Calvary, on perd la possibilité de couper court (ha ha) les énigmes. Toutefois, il y a maintenant un personnage en ville qui permet d'aider si le joueur se trouve bloqué. Par contre, le bonhomme donne de but en blanc toute la solution sans s'embarrasser de distiller des indices. Mais en soi, la logique des puzzles n'est pas très complexe : avec un peu de réflexion et d'expérimentation, ça devrait passer comme il faut.

Surtout que, cette fois, inutile de maîtriser la langue de la Perfide Albion pour en profiter : le jeu est intégralement disponible en français dès sa sortie. La traduction est de bonne qualité, si ce n'est deux ou trois coquilles qui trainent encore.

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Copier-coller, niveau expert

Graphiquement, Joe Richardson a encore une fois fait preuve d'un travail d'orfèvre. L'auteur a de nouveau puisé dans le vaste catalogue des œuvres peintes entre la Renaissance et le Réalisme afin de confectionner ses décors et ses personnages. On traverse donc des paysages de Willem Koekkoek pour aller discuter avec l'Ophelia de John Everett Millais ou le Saint Sébastien d'Ernst van Schayck. Le résultat regroupe le travail de différents auteurs, mais le tout brille par sa cohérence. Et quelque part aussi son absurdité.

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Le choix des musiques est également un sans-faute. Ces dernières font partie des grands classiques et collent bien avec l'ambiance d'antan générale. Cette dernière est diégétique, c'est-à-dire qu'il y aura toujours dans le coin des musiciens pour jouer du Vivaldi, du Chopin ou du Purcell.

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Tis but a scratch

En ce qui concerne l'histoire, on retrouve cet humour à la Monty Python qui se plait à banaliser l'absurde et l'irrévérence, avec quelques écarts occasionnels vers le quatrième mur.

Par rapport aux précédents, celui-là use peut-être un peu plus d'humour pipi-caca. Mais les références de l'humour anglais étaient également coutumières du fait. Nous nous permettrons de rappeler à votre bon souvenir la scène du restaurant du "Sens de la Vie" ; et si vous êtes allés vérifier sur internet de quoi il s'agissait, nous espérons que vous n'étiez pas en train de manger.

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Mais il y a autre chose de sous-jacent dans l'histoire de ce réprouvé, quelque chose qui le rend peut-être moins brillant que son prédécesseur, mais pas moins intéressant. Probablement ce sentiment qui explose vers la fin... Mais que nous n'aborderons pas ici, forcément.

Il n'est absolument pas nécessaire d'avoir joué aux autres jeux de la trilogie : le nouveau joueur loupera juste quelques références. L'aventure se boucle en trois à quatre heures et 20 trophées sont déblocables.

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Avec Death of the Reprobate, Joe Richardson met un point final à ce monde auquel il aura consacré dix années de sa vie. Peut-être moins inspirée, mais assurément toujours autant savoureuse, l'aventure reste agréable pour ceux qui ont apprécié les précédents, et demeure une belle curiosité pour ceux qui voudraient s'aventurer dans ce monde loufoque.

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Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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