Aperçu de Metro Awakening – Les dessous de Moscou en VR

Issue des romans de Dmitry Glukhovsky, la saga Metro a rencontré un beau succès dans le jeu-vidéo. Pour ce nouvel épisode, le choix a été fait de tenter l'expérience de la Réalité Virtuelle. Bien que 4A Games ait de l'expérience en la matière (Arktika.1), c'est Vertigo Games (les "Arizona Sunshine") qui s'est chargé du titre.

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Cet article était destiné à être un test complet. Cependant, après s'être lamentablement vautré dans un parking sombre, votre testeur se retrouve avec une main immobilisée pour quelques temps. Ce ne serait pas un problème pour boucler un point & click, mais c'est une toute autre affaire avec un tel jeu d'action. Le ressenti rapporté ici se base sur une progression jusqu'au début du chapitre 3 (sur 12). Si cela est suffisant pour se faire une idée sur les bases du jeu, ce n'est malheureusement pas le cas pour juger de l'histoire, du renouvellement de l'expérience ou de la durée de vie. Nous ne manquerons pas de publier un article complémentaire dès le moment où votre serviteur pourra taper au clavier avec plus de trois doigts.

Les romans comme les jeux vidéos suivent les péripéties de Artyon. Si Metro 2033 est assez fidèle au roman, la suite s'en détache rapidement : c'est le cas de Last Light, mais surtout de Exodus qui permet de s'éloigner de la capitale russe.

Cependant, nul besoin d'avoir fait cette première trilogie pour pouvoir profiter de Awakening. Nous suivons ici un tout autre personnage, un médecin du nom de Serdar. De plus, l'aventure prend place en 2028, soit cinq ans avant les débuts du jeune homme.

Oh, je vois déjà des déçus qui s'éloignent. Et si j'ajoutais que le sobriquet du personnage est Serdar-Khan ? Oui, restez ; on est bien, là, au coin du feu.

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Dasvidaniya

La catastrophe nucléaire tant redoutée a bel et bien eu lieu et le Monde est maintenant en ruine. À Moscou, les quelques survivants se sont réfugiés dans l'immense réseau du métro. Il essayent d'y survivre tant bien que mal, divisés en communautés réparties dans les différentes stations.

Serdar vit paisiblement dans l'une d'elles. Cependant, sa femme malade n'a plus ses médicaments. Et le groupe qui fournissait la communauté n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. L'homme décide donc de partir lui-même en expédition afin de se refaire un stock.

Mais les couloirs du métro ne sont pas les lieux les plus sûrs qui soient. On peut y croiser de la radioactivité, des groupes armés, des créatures mutantes… Et quelque chose de plus intangible, de plus ancien, de plus inquiétant.

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Retour aux sources

La recette des Metro 2033 et Last Light est appliquée ici à la lettre. La progression alterne des phases de narration avec de l'exploration en milieu hostile, matinée de quelques affrontements. On y traverse les couloirs abandonnés et décrépits, avec parfois quelques détours par la surface. Les munitions étant rares, on retrouve un léger côté survie à ce niveau.

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Au départ, notre équipement est composé d'une arme, d'une seringue hypodermique pour les soins, d'une lampe torche accrochée au casque et d'une dynamo pour alimenter en électricité ce qui en a besoin. Et il faudra mettre tout ça à contribution pour progresser toujours plus loin.

La série Metro a toujours eu une ambiance très pesante. On n'est pas là pour faire de l'urbex : des choses ont pris possession des zones abandonnées et l'être humain n'y est pas forcément le bienvenu. Le joueur risque donc d'être sous pression sur de long couloirs finalement vides. Mais il suffit de se relâcher un peu pour qu'une bestiole tente de vous bécoter.

Aux premières loges

Nous sommes dans un jeu en réalité virtuelle. Et c'est par ce biais que le titre passe de ce qui aurait été un simple spin-off à une expérience mémorable.

On n'est plus enfoncé dans son fauteuil préféré, le contrôleur en main, à tirer avec un bouton et à recharger avec un autre. Ici, quand vient la créature, il faut dégainer le pistolet depuis sa hanche et correctement la mettre en joue avant de tirer. Mais comme cette saleté bouge vite et s'approche dangereusement, on se surprend à vider le chargeur (plus ou moins) dessus. Mais ça ne suffit pas à l'abattre (même pas sûr de l'avoir touchée, en fait), elle se contente de battre en retraite un temps. C'est alors le moment d'appuyer sur le bouton pour éjecter le chargeur vide, en récupérer un plein au niveau de la poitrine, l'engager dans la crosse et débloquer la culasse pour engager la première balle dans la chambre. Juste à temps (rarement à temps, soyons franc) pour tirer sur l'adversaire qui revient à la charge. Tout ça pour réaliser qu'on a utilisé quasiment toutes nos munitions pour une stupide petite bestiole. Comment recommence-t-on un chapitre, déjà ?

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Le jeu peut se jouer assis ou debout. Pas besoin de se baisser pour ramasser les objets, on dispose d'un effet aimant pour les récupérer. Beaucoup d'actions sont localisées dans l'espace : entre autres, main gauche sur épaule gauche permet de récupérer le sac et ainsi accéder à l'inventaire, main droite sur épaule gauche permet de récupérer une grenade (ne faites pas comme dans les comédies, dégoupillez-la avant de la lancer). Cela introduit par contre des limitations peu naturelles ; par exemple, activer la lampe ne se fait que de la main droite et donc nécessite de ranger l'arme avant. Et, amis gauchers, tout ceci peut bien entendu être inversé.

On retrouve bien sûr les manipulations classiques : les portes à ouvrir manuellement, les panneaux électriques à manipuler (dont la dynamo à connecter et la manivelle à tourner). Il faut changer soi-même le filtre du masque à gaz et passer sa main sur la visière pour la nettoyer. Comme évoqué plus haut, les armes sont également manipulées de manière réaliste. Pas de chiffre pour indiquer le nombre de balles restantes : il faut éjecter le chargeur pour voir ce qu'il reste dedans et tirer légèrement sur la culasse pour vérifier s'il y a bien une balle engagée. On peut tirer d'une main, mais la précision est alors réduite : il vaut mieux assurer la position avec la seconde. On peut s'amuser à tenir un pistolet dans chaque main, mais bonne chance quand viendra le moment de recharger. Les armes à deux mains sont bien évidemment de la partie et se manipulent naturellement.

Il est toutefois dommage de ne pas avoir introduit du corps-à-corps durant les affrontements. Quand une créature se jette sur le joueur, il peut avoir le réflexe d'agiter les bras dans l'espoir de repousser la bête. Mais cela n'a finalement pour seul résultat que d'émousser son amour-propre.

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Pour un jeu qui met l'accent sur la survie, il n'oblige pas à ouvrir tous les tiroirs de la création et à passer en revue la moindre étagère, ce qui est pourtant la marotte de beaucoup de jeux VR (dont Half-Life : Alyx). Ici, les décors sont plutôt figés et le bric-à-brac décoratif est immuable, les ressources posées en évidence à côté. Il y a bien quelques contenants, mais ils sont répartis avec parcimonie et avec l'assurance de toujours trouver un butin à l'intérieur. On perd en immersion, mais on y gagne un rythme et une tension plus stables.

Les déplacements peuvent se faire par téléportation ou en mouvements classiques. Le premier mode ne propose que des petits sauts de puce, ce qui peut être pénible à la longue ; et ce moyen devient caduque lorsqu'on se retrouve à bord d'une draisine, comme souvent dans la saga. Puisque la cinétose est quoiqu'il arrive inévitable, le mode classique reste donc le plus agréable à jouer.

Vous n'irez pas plus loin que ça.
Vous n'irez pas plus loin que ça.
Ne cherchez pas à tout mettre sens dessus-dessous, c'est fixé.
Ne cherchez pas à tout mettre sens dessus-dessous, c'est fixé.

Par contre… Arachnophobes, passez votre chemin. Bruler de grandes toiles d'araignée dans un couloir abandonné était déjà un classique de la série. Mais c'est autre chose que de vouloir attraper son sac et de ramener à la place une grosse bestiole qui gigotte de ses huit pattes.

Metro 2010

En dehors des créatures mutantes, les antagonistes sont aussi fatalement les autres humains. Comme dans les originaux, il faudra les passer soit en étant discret, soit en faisant parler la poudre.

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La montre indique de son voyant lumineux la visibilité, si vous êtes dans l'ombre ou pas. Mais vous apprendrez vite que ce n'est pas pour autant une raison pour passer votre bouille au dessus d'un meuble en toute impunité. Mais n'ayez crainte, les bonhommes sont totalement prévisibles à se contenter de suivre inlassablement les mêmes tracés scriptés. Il est toujours possible de lancer des choses pour les attirer ailleurs. Et si l'un d'eux bloque le passage, un petit coup derrière la nuque l'envoie directement chez Morphée ; par contre, le bruit de la chute rameutera ses congénères les plus proches.

L'intelligence artificielle n'est malheureusement pas la seule chose datée du titre. Graphiquement, on a l'impression d'être revenu à Metro 2033 ; et nous parlons bien de l'original, pas de la version Redux. Ce genre de qualité graphique est généralement l'apanage des applications qui tournent nativement sur un casque Quest ; on est en droit de s'attendre à mieux pour du Steam VR.

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La progression est principalement structurée en couloirs ; mais pour être honnête, c'était déjà le cas avant avant Exodus. Les combats prennent place dans des petites arènes : mais de par sa nature VR, le joueur peut avoir tendance à rester statique afin de se concentrer sur la visée.

Как нам выбраться из Шатле?

Ceux qui aimaient mettre les voix en russe pour l'immersion seront déçus : seule la version anglaise est disponible (avec quand-même de gros accents). Les sous-titres français sont bien disponibles (désactivés par défaut, attention) et de bonne qualité.

Le jeu propose trois niveaux de difficulté. On retrouve des objets à collectionner sous la forme de 33 cartes postales à dénicher. Au final, 26 succès sont déblocables, dont certains optionnels. Arriver au début du chapitre 3 aura pris trois heures et demi à votre testeur : si chacun des 12 chapitres occupe au moins une heure, nous avons là autre chose qu'une petite expérience VR comme nous avons malheureusement souvent droit.

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Adapter l'univers de Metro à la réalité virtuelle est une excellente initiative tant cet univers particulier mérite de s'y immerger au maximum.  Le jeu y arrive à merveille avec son ambiance, sa gestion des armes et des mécanismes liés à la progression. Il est toutefois regrettable de donner l'impression d'être revenu 15 ans en arrière en terme de technique ; si on peut accepter de ne pas noyer le joueur dans de trop nombreuses interactions gadgets, se retrouver avec une telle qualité graphique sur nos machines actuelles est de suite plus critiquable.

Aperçu réalisé sur Oculus Rift par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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