Test de Herdling - La harde (pas très) sauvage
Après les deux épisodes de FAR (Lone Sails et Changing Tides), le studio suisse Okomotive délaisse le post-apocalypse pour aller se ressourcer à la montagne.
Au cœur d'une ville lugubre, notre personnage est en train de dormir sous un pont. L'alarme tonitruante d'une voiture le tire de son sommeil et il part vérifier de quoi il en retourne. Nous avons alors la surprise de croiser un calicorne en fâcheuse posture. Mais qu'est-ce donc qu'un calicorne, me demanderez vous. Eh bien, c'est une grosse bestiole étrange, toute poilue et affublée de longues cornes. Si on devait comparer avec quelque chose de connu dans notre Monde, disons que c'est grossièrement une sorte de yak difforme. Donc bon, vous comprendrez que la présence de la bête en plein centre urbain est assez incongrue. C'est d'ailleurs exactement ce que doit se dire notre avatar, car il sera alors de son devoir de ramener la chose dans son milieu naturel.
Vis ma vie de berger
Armé de notre petit bâton, nous voilà à accompagner un petit troupeau qui ne cesse de grossir tout du long du périple. On ne dirige pas directement les bêtes, on ne fait que leur intimer d'aller dans une direction. Par le biais de certaines combinaisons, il est aussi possible de leur demander de courir, de marcher lentement ou de s'arrêter. Le groupe réagit plutôt vite et est très obéissant.
Pour leur donner une direction à prendre, il faut se tenir derrière eux : à l'exact opposé, un petit curseur apparait sur le sol, indiquant le sens global de la marche. Global, car les calicornes ne vont pas sagement circuler en file indienne, mais se comporter en vrai troupeau ; discipliné, certes, mais qui peut avoir tendance à raser d'un peu trop près les obstacles, ou pire. L'expression d'un éléphant dans un magasin de porcelaine vous viendra très souvent en tête durant le voyage.
Le système fonctionne assez bien, mais peut parfois être perturbant. La position du centre de symétrie par rapport à un troupeau disparate n'est pas toujours intuitive, si bien que le curseur n'apparait pas toujours forcément où on l'attend. À condition de le voir, même: ce dernier peut être occulté par un calicorne un peu grand ou même se fondre dans le décor à partir du moment où on arrive dans les hauteurs enneigées.
Sinon, le jeu ne propose pas grand-chose d'autre que de mener cette mauvaise troupe à travers prairies et obstacles. Il peut arriver que le personnage doive s'aventurer seul sur des chemins surélevés, mais les sauts automatiques enlèvent toute impression de flirter avec le genre plate-forme.
Mené à la baguette
De FAR, le jeu reprend sa narration purement environnementale. Il n'y a pas un seul dialogue durant l'aventure, les seuls textes affichés (disponibles en français) sont ceux des menus contextuels.
Le jeu présente aussi beaucoup de similitudes avec les œuvres de thatgamecompany. Flower pour commencer, avec ses tracés en fleurs et son sous-texte écologique. Mais surtout Journey avec sa longue marche vers les montagnes ponctuée de cadrages caméra léchés, son histoire présentée à travers des fresques ou encore cette alternance entre cavalcades en musiques exaltées et passages anxiogènes en présence d'une menace.
Herdling suit certes un modèle connu, mais il se l'approprie bien, surtout avec cette petite gestion de harde. La direction artistique est charmante et les musiques fonctionnent bien. Le déroulé est finalement plutôt sage, mais on s'attache à ces bestiaux patauds, surtout qu'il est possible de leur donner à tous un petit nom. Des objets peuvent être trouvés sur le chemin et servent de parures à vos bestioles.
Sur PC, le jeu est entièrement jouable à la manette, sauf ces moments où on peut baptiser le nouveau venu dans le cheptel : il faudra alors basculer sur le clavier. Il est certes possible de leur assigner un nom aléatoire d'une simple touche, mais la symbiose fonctionne mieux quand on leur attribue notre propre sobriquet.
L'aventure dure 3 à 4 heures. Les trophées sont au nombre de 31 et certains peuvent être loupés durant une première partie. Certaines situations peuvent tourner au drame, surtout que la sauvegarde automatique empêche tout retour en arrière. Mais la difficulté n'est pas très importante dès le moment où on fait preuve de prudence.
Herdling propose un périple narratif qui sort de l'ordinaire. L'histoire peine un peu à décoller, mais les paysages restent enchanteurs, surtout accompagné par ces attachantes créatures. Mais même s'il lui manque un soupçon d'épique dans son rythme, le tout reste une jolie curiosité.
Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Aventure, contemporain, fantasy |
Sortie |
21 août 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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