Test d'Assassin's Creed : Valhalla (PC) - C'est une bonne situation ça viking ?

Deux années après le succès Odyssey, Ubisoft revient avec un troisième volet mythologique et nous offre cette fois un univers qui crève actuellement les écrans : les vikings. Raid, sang et recherche de gloire sont aux rendez-vous, mais est-ce que cela fonctionne encore ? 

NDR : Il est important de préciser que nous avons eu une copie exempte du patch day one et que certaines problématiques rencontrées seront ou ne seront pas corrigées le jour du lancement. 

Configuration utilisée pour le test :

Ryzen 3600

32G de ram

GTX 1080

Réglages : élevé à ultra sur les options

fps (en 1440p) :  40-60

Previously on Vikings !

Depuis 2017, Ubisoft a retravaillé l'une de ses sagas les plus emblématiques pour en faire un produit plus affiné et réfléchi. Nous avons comme cela enchaîné Origins et Odyssey avec seulement une année d'écart et des tentatives d'approcher le genre du jeu de rôle que ce soit au niveau de l'équipement ou encore des compétences. Valhalla reprend un maximum d'éléments de ses aînés, mais en oublie aussi d'autres pour de se créer une identité propre et ne pas être une pâle copie.

Assassins Creed Valhalla (ACV) vous plonge dans la peau d'Eivor, un ou une jeune viking appartenant au clan du Grand Corbeau et ayant soif d'aventures et de gloire. Nous disons un ou une, car il vous est possible de choisir le sexe de votre personnage. Ce choix n'est pas définitif comme c'était le cas dans Odyssey et, de ce fait, il vous est possible de le changer à n'importe quel moment de l'histoire. Vous pouvez aussi faire le choix de laisser l'aventure vous guider en changeant elle-même le sexe selon les passages que vous vivez. Petit plus, votre personnage est personnalisable au niveau de sa barbe, de sa coupe de cheveux, de ses tatouages, ...

Pour situer un peu pour ceux qui ont une connaissance des aventures Vikings (que ce soit celles contées par Netflix ou leur version historique), nous nous situons quelque temps après la mort de Ragnar Lodbrok. Les Danois font donc depuis un moment des raids et se sont installés dans les différentes contrées d'Angleterre (Wessex, Mercie,...). Vous, Eivor, et votre frère Sigurd avez justement choisi de quitter le Danemark et sa monotonie pour installer une colonie et créer votre chemin au travers des plus belles sagas vikings. Néanmoins, une jeune colonie n'a que peu de chance de croître sans alliance. Il vous faut donc parcourir les différentes régions disponibles pour nouer de puissantes alliances ou encore renverser des rois saxons ou danois.

Le jour se lèèèèveeee...
Le jour se lèèèèveeee...

Il n'est pas forcément nécessaire que nous vous en disions plus sur l'histoire et ses détails, car elle doit se vivre directement en jeu. Toutefois, l'écriture se situe clairement à mi-chemin entre celle d'Origins et d'Odyssey. Elle offre autant de moments sombres que de joie, mais elle dépeint très nettement l'ambiance viking où le sang coule autant que la bière. Malheureusement, c'est toujours une écriture très égocentrique et manquant finalement de profondeur sur ses personnages secondaires, mais qui permet aussi de ne pas trop se prendre la tête. Chacun y trouvera son compte, car elle reste suffisamment variée que pour plaire, à un moment ou un autre aux différents joueurs.

Il est important de noter que les choix dans les dialogues que nous avions dans Odyssey ont quasiment disparu. Cette mécanique n'était pas très intéressante et menait rarement à des conséquences très importantes dans le jeu. Ici, certains choix ont des conséquences, mais vous ne le savez pas forcément tout de suite et certaines conséquences n'apparaissent même qu'à la fin de votre récit. Ne vous mettez pas la pression, tout ne sera pas différent et votre aventure, peu importe vos choix, sera quasiment identique.

Il est clairement difficile de juger l'histoire dans son ensemble, car à mon sens, Assassin's Creed n'est plus seulement qu'une histoire (à tort ou à raison). La complexité de l'univers dans lequel on évolue maintenant et sa grandeur font qu'on ne peut se limiter à son histoire principale, il y a toujours une tâche à faire, que ce soit explorer des ruines ou encore monter au sommet d'une église. ACV vous propose vraiment d'accentuer votre exploration au fil de votre histoire principale via divers procédés que nous détaillerons plus loin dans ce test.

Il est important de noter que la difficulté du jeu est maintenant compartimentée. Vous devez choisir une difficulté générale pour le jeu (allant de facile à très difficile), une difficulté pour la discrétion (allant de facile à difficile) et une difficulté pour l'exploration.

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Pour la difficulté générale, elle détermine surtout votre facilité à résoudre les combats, votre barre de vie, ... Sachez que jouer en très difficile est recommandé aux joueurs voulant se faire souffrir. En effet, il suffit d'un ou deux coups pour vous mettre à terre (contrairement à vos ennemis). Pour les plus aguerris sans être sadomaso, je vous conseille de jouer en difficile, cela vous permettra de profiter du jeu sans que chaque combat ne devienne une pression ou une plaie.

Au niveau de la difficulté de la discrétion, cela impacte surtout la facilité avec laquelle les gardes vous reconnaissent. Il existe trois zones différentes dans le jeu. Les zones alliées, où vous vous baladez tranquillement, les zones méfiantes où il vous faut éviter de rester trop longtemps proche des gardes ou de faire des actions anormales (grimper aux murs, sortir son arme, ...) et les zones de dangers où vous êtes attaqué à vue. La difficulté vous permet principalement d'avoir plus de temps avant d'être repéré. Attention, comme l'IA n'est pas très maline de base, je vous déconseille d'y aller trop facilement si vous voulez garder une aventure intéressante.

Finalement, l'exploration vous permet, via sa difficulté, de voir plus facilement ou non les tâches annexes qui vous entourent. En effet, chaque tâche apparaît sur votre carte à partir du moment où vous vous en approchez et même comme cela, vous ne savez pas vraiment ce dont il s'agit avant d'être réellement proche. Une faible difficulté agrandit ce rayon et facilite la détection. Une option intéressante si vous désirez prendre du temps pour vous balader dans la brousse.

Toutes les difficultés sont modifiables durant votre partie et à n'importe quel moment.

L'apprentissage du passé pour créer le futur

Concrètement, ACV a des similitudes flagrantes avec Odyssey de la part la construction de son univers et de certaines de ses mécaniques. Toutefois, Ubisoft n'a pas fait une pâle copie de son matériau de base, mais a décidé d'aussi modifier et jeter quelques mécaniques.

On débute avec un des points les plus flagrants : l'équipement.

Fini le loot à tout va et les dizaines d'objets à revendre au marchand, Valhalla prend ici un virage a 180° pour nous offrir une vision totalement différente. Concrètement, l'équipement se divise en deux catégories : les armes et les armures.

Parlons dans un premier temps des armures, celles-ci sont très peu nombreuses et fonctionnent avec des bonus de set. Chaque set apporte des bonus en fonction du nombre de pièces équipées (3 et 5). Il y a trois catégories d'armures qui correspondent aux trois écoles disponibles dans le jeu : le loup, l'ours et le corbeau. En fonction de la catégorie d'armures que vous choisissez de porter, les statistiques sont différentes. Par exemple, les armures du corbeau ont une armure moins importante que celle de l'ours, mais offrent plus d'esquive. Un choix peu probant, car la finalité vous pousse plus à regarder du côté des bonus de sets plutôt que des statistiques. (sauf si vous êtes dans un délire d'optimisation au possible)

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Ensuite, dans les armes, on retrouve celles à distance et les armes de mêlée. Pour les arcs, on retrouve le trio des arcs léger, de prédateur et de chasseur qui ont chacun leur gameplay comme pour Odyssey. Pour les armes, nous avons des haches à une main et deux mains, des épées à deux mains, des dagues, des lances, des boucliers, des marteaux à une main et des fléaux à une main. Il est possible d'équiper des armes à une main dans chaque main pour bénéficier de l'ambidextrie (et par la suite vous pouvez même utiliser des armes à deux mains dans chaque main ou combiner une arme à deux mains et une arme à une main). Il est même possible d'équiper deux boucliers pour vous battre ! Ici aussi, on retrouve l'idée du corbeau, du loup et de l'ours. Par exemple, une hache à une main de l'ours est plus puissante, mais plus lente qu'une arme du corbeau. Là aussi, très peu de choix possibles, car on ne trouve que très peu d'exemplaires d'armes d'une même catégorie.

Que ce soient les pièces d'armures ou d'armes, celles-ci évoluent via votre forgeron de colonie. Vous pouvez faire évoluer vos pièces trois fois, ce qui change légèrement leur apparence et vous renforce votre équipement. En effet, à chaque évolution de qualité, des cases d'amélioration sont débloquées pour améliorer votre pièce et augmenter ses statistiques. Les évolutions se font via des lingots que vous trouvez dans des coffres souvent bien cachés ou gardés et des matières que vous trouvez en explorant comme le fer ou le cuir.

À cela, il faut rajouter la possibilité de mettre des runes sur vos armes et armures pour augmenter leurs statistiques (attaque, poids, santé, dégâts d'assassinat, ....). Chaque évolution vous donne la possibilité de mettre une rune supplémentaire.

Difficile de mentionner les armes sans parler du gameplay qui lui aussi a évolué et ce notamment via l'ambidextrie et le retour du bouclier. Chaque arme dispose bien entendu de son panel de coups, mais celui-ci est différent que vous portiez l'arme en main principale ou secondaire. Par exemple, une hache en main principale a un combo de coups classique. La même hache en main secondaire a la capacité de parer les coups adverses et, avec une pression maintenue sur la touche, peut marteler l'adversaire de coups avec pour effet de dépenser votre barre d'endurance. Cette barre est très importante, car elle vous permet d'esquiver/parer les attaques ennemies. De ce fait, l'arme secondaire dépend vraiment de votre envie et de votre gameplay. Par exemple, j'ai utilisé une dague en arme secondaire, car elle débloque une attaque qui vous projette sur votre cible, frappe plusieurs fois et finalement donne un coup pour vous désengager du combat. D'autres préfèreront la force brute de la hache ou encore le zoning du fléau. Il y en a, en tout cas, pour tous les goûts !

"Tiens pour soigner ta migraine !
"Tiens pour soigner ta migraine !

Odyssey avait mis en avant des compétences beaucoup plus présentes dans les combats et apportant un dynamisme plus soutenu. Valhalla dit : "Hold my beer". Les aptitudes sont au cœur du gameplay et sont plus nombreuses que dans Odyssey. Il y a 11 aptitudes à distance et 12 aptitudes au corps à corps et chacune à un niveau d'améliorations. On retrouve des classiques de l'utilisation du poison à la flèche téléguidée, mais aussi des nouveautés comme la flèche de sommeil, la possibilité de feindre la mort ou encore le harpon (ce dernier est un must have garanti). Là aussi, en fonction de vos armes, des combos peuvent apparaître dynamisant furieusement le gameplay. Il faut souligner que pour obtenir ces aptitudes, il vous faut les trouver. Elles sont dissimulées un peu partout et donc explorer est une obligation.

Petit exemple : j'utilise une hache à une main et une dague. La hache à une main me permet d'envoyer un ennemi plus loin, je l'enchaîne avec ma dague pour me rapprocher de lui et lui coller quelques coups, je recule et j'enchaîne avec le piqué des Valkyries qui me permet de sauter très haut et de retomber sur ma cible en portant un coup.

Du côté défensif, on retrouve maintenant une barre d'endurance qui sert lors des esquives ou des attaques fortes et la parade qui permet de réduire l'endurance de vos ennemis. Une fois l'endurance d'un ennemi réduite à néant, il vous est possible de faire une attaque qui achève votre adversaire peu importe son montant de vie. Ce genre "d'attaques finales" sont certainement parmi les plus gores (Bras coupés, tête coupées et sang qui gicle dans tous les sens) dans toute la saga et c'est aussi réglable pour les âmes sensibles dans les options. Ces "attaques finales" sont généralement liées à l'arme qu'utilise votre ennemi, car vous retournez celle-ci contre lui. On aurait aimé quelques variantes en fonction de l'arme pour éviter parfois une répétition.

Vous l'aurez compris, les combats sont légèrement différents de ceux d'Odyssey tout en se ressemblant en matière de dynamisme. On ne peut nier que le retour du bouclier (qui lui aussi se décline en plusieurs variétés du léger au lourd) est clairement intéressant surtout qu'il ne sert pas qu'à se protéger ! Malgré un manque évident d'équilibrage dans les aptitudes, celles-ci apportent pas mal de fun aux combats et permettent de varier les plaisirs vu que vous pouvez les changer quand bon vous semble.

Intéressant mais aussi troublant
Intéressant mais aussi troublant

Autre changement comparativement à son ainé, ACV n'a plus d'arbres de talents, mais dispose maintenant d'une espèce de sphérier dans lequel vous évoluez à votre guise au fur et à mesure que vous gagnez des points de compétences. On pourrait dire que vous gagnez des points à chaque passage de niveau, mais il n'y a plus de niveaux. En gros, quand vous gagnez assez d'expérience, vous passez un cap qui vous fait obtenir deux points de compétence. Ces points déterminent votre puissance, sachant que les zones que vous visitez sont réparties par puissance justement pour vous donner un indicateur. Ce sphérier se décline via les trois écoles (loup, corbeau et ours) qui ont une déclinaison très marquée. Ainsi, le corbeau est lié aux compétences d'assassinat, le loup spécialisé dans l'archerie et l'ours dans les attaques de mêlées. Vous ne voyez pas d'emblée l'ensemble du sphérier ; il faut débloquer les points aux extrémités pour voir la suite. Il n'est clairement pas recommandé de se concentrer sur un seul aspect, mais bien d'aller à la recherche et à la découverte des différents arbres. Il vous est possible de vous respécialiser gratuitement et à n'importe quel moment. Chaque nœud du sphérier vous permet d'obtenir des améliorations de statistiques, mais celles-ci sont nettement moins intéressantes que les compétences que vous débloquez. En effet, chaque partie a une ou deux compétences passives ou actives comme la flèche téléguidée, l'assassinat avancé pour tuer des cibles plus fortes d'un seul coup via un QTE, la possibilité de piéger les cadavres, ... C'est aussi via ce mode de progression que vous obtienez plus de barres d'adrénaline pour utiliser vos aptitudes !

Il faudra un peu de temps avant que vous ne trouviez votre route dans ce sphérier, mais vu que c'est facile à remettre à zéro, autant ne pas s'en priver !

Voyage en terre inconnues et ses activités annexes

Comme nous l'avons dit précédemment, l'exploration est vraiment importante dans ACV, car elle vous permet de récupérer de l'équipement, des ressources ou encore des aptitudes. Ce n'est qu'une partie de ce qu'elle propose, car on retrouve une quantité importante d'éléments parsemés dans les différentes cartes. Outre les objets à collectionner qu'on a l'habitude de rencontrer, on découvre quelques nouveautés comme la joute verbale, le défi de boisson ou encore le mini-jeu de l'Orlog. Le premier vous fait combattre avec votre langue plutôt que votre hache et vous donne, en cas de victoires, du charisme. Gagner des niveaux en charisme vous permet d'avoir des choix supplémentaires pour convaincre des gens durant votre périple. L'Orlog est un mini-jeu de dés qui est plutôt bien pensé et développe une petite stratégie plutôt sympathique. Le défi de boisson s'explique par lui-même, buvez plus vite que votre adversaire pour gagner tout en gérant votre lever de coude.

Un des points importants de l'aventure est d'améliorer votre colonie en construisant au fur et à mesure de nouveaux bâtiments pour les différents corps de métier, vos amis et les gens voulant s'installer dans la colonie. Pour ce faire, il vous faudra des matières premières et les seules méthodes pour en obtenir, ce sont les alliances narratives ou les raids. Pour les premières, il vous suffit de remplir la trame narrative d'une région qui vous récompense parfois par des matières. Pour la deuxième méthode, vous avez l'occasion d'effectuer des raids contre des monastères ou des villages de bandits pour piller leurs ressources. Il vous suffit soit de vous infiltrer et de sonner votre corne pour appeler votre équipage soit d'attaquer directement par l'eau avec votre équipage. J'ai une préférence pour la première solution, je vous avoue ! Il est impossible d'effectuer un raid seul. En effet, pour obtenir les récompenses, vous êtes obligé d'être accompagné de vos alliés.

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Quelques autres classiques comme les cartes aux trésors, les animaux légendaires ou encore les adversaires diaboliquement puissants sont aussi disponibles. Si la carte se veut légèrement plus petite qu'Odyssey, elle regorge  d'activités à faire. Vous avez même droit à une petite surprise qui devrait plaire aux amoureux de la mythologie nordique, mais je ne vous en dis pas plus !

Difficile de parler de l'exploration sans mettre en avant la qualité graphique du titre qui est simplement à tomber par terre. Odyssey avait déjà mis la barre assez haute et c'est toujours le même moteur graphique (AnvilNext 2.0), mais rien que les paysages et la colorimétrie utilisée changent clairement la manière dont on évolue dans le jeu. Odyssey avait cette teinte très exotique avec ses mers bleutées et ses paysages verdoyants alors que ACV propose des couleurs automnales et une palette clairement mieux maîtrisée. Il est donc plus compliqué de ne pas s'arrêter au moindre panorama pour prendre une photo. Oui, ce mode est toujours présent et encore plus complet qu'auparavant avec une plus importante gestion des options, des filtres, ... De quoi s'en donner à cœur joie pour les amateurs de beaux panoramas.

On pourrait croire que cette beauté a un prix conséquent sur les performances, mais ce n'est vraiment pas le cas. Le jeu est clairement bien optimisé surtout quand on compare avec Watch Dogs qui est sorti il y a peu de temps. Je n'ai pas eu trop de mal à atteindre une moyenne se situant entre 40-60 fps en mettant les options quasiment toutes au maximum (Pas d'occlusion ambiante, ombres en moyen) et ce en 1440p. Aucun crash, freeze, bug trop gênant n'a été constaté durant mes 40 heures de test. Pour un monde ouvert de cette qualité, c'est plutôt un bon signe. 

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Je pense sincèrement que l'aspect graphique sera pour beaucoup de gens un point important surtout que c'est l'un des premiers jeux à être disponible sur les nouvelles générations de consoles. Aucune idée de la différence entre PlayStation 4 et PlayStation 5 en matière de graphismes, mais le jeu sera beau, c'est certain.

Nul n'est parfait, même Odin

Bon malheureusement, ce tableau plutôt satisfaisant d'ACV a quelques défauts. Je vous rappelle que cela ne prend pas en compte les corrections du patch day one, mais je doute qu'il y ait des changements radicaux.

Le premier point qui fâche, et pas des moindres, est l'intelligence artificielle (IA). Celle-ci est très, très, très inégale voire catastrophique par moments. Entre le garde qui ne voit pas le cadavre de son pote à 3 mètres, les gardes qui restent à la porte ouest en train de compter les fleurs pendant que tout le village brûle, les ennemis qui vous regardent pendant 10 secondes avant de donner un coup, ... Sincèrement, j'en viens presque à me demander si l'IA d'Odyssey n'était pas meilleure et c'est vous dire le niveau. Ubisoft a clairement évolué dans son approche des mondes ouverts, mais il faut vraiment bosser cette IA qui est juste inacceptable. Au moins, quand vous faites un raid, qu'il y a ait une organisation chez les ennemis, quelque chose de concret. J'ai eu carrément des sessions où, lors d'une attaque d'un fort, je pouvais me promener entre les archers ennemis qui ne me calculaient pas et se contentaient de faire leurs mouvements prédéfinis à savoir tirer des flèches.

C'est malheureusement un point qui ternit vraiment l'aventure, car elle est à la base de tout (les raids, les attaques de forts, l'infiltration, ...) et rend parfois le jeu extrêmement facile. Bon, par moments, l'IA se réveille et les ennemis qui vous attaquaient un par un s'y mettent à douze... C'est tellement perturbant qu'on finit par mourir d'étonnement. On n'arrive même pas à s'y habituer à la longue vu comment c'est grotesque de réaliser des explosions dans un camp et que seuls les soldats proches bougent... "On est attaqués de l'intérieur, aidez-nous !" "Ha nan désolé on m'a dit de garder la porte moi, je garde la porte !".

Autre point négatif du titre, son incroyable répétitivité. Concrètement, la trame narrative se déroule de la manière suivante : choix d'une région, découverte de la région, accomplissement des objectifs, attaque de forteresse et combat contre le grand méchant, retour à la colonie. Ce schéma se répète inlassablement pendant des heures et des heures. Heureusement, il y a des éléments qui perturbent par moments ce schéma, mais cela reste assez anecdotiques face à l'incommensurable répétition. Certains n'y verront sans doute pas de problèmes alors que d'autres pesteront contre cette redondance. Mon conseil est de partager votre expérience de jeu entre les différentes activités pour justement briser cette répétition.

un arrière goût de The Witcher dans la bouche ?
un arrière goût de The Witcher dans la bouche ?

Finalement, un dernier point qui n'est ni positif ni négatif, mais est une mécanique qu'Ubisoft a maintenant depuis des années, qui se heurte ici à une triste réalité. On ne peut tuer aucun personnage non-joueur qui n'est pas un soldat. Depuis le tout premier AC, c'est une mécanique qui est intéressante, car elle permet de mettre en avant le crédo des assassins qui ne tuent que ceux qui le méritent vraiment. Toutefois, face à des mécaniques comme les raids et l'ambiance plus guerrière des vikings, je suis un peu perplexe. On a envie de foutre le feu et de tuer tout ce qui bouge, mais on est limité par la règle "on ne tue pas d'innocents". Vous me direz comment vous le ressentez, mais personnellement, j'ai trouvé ça étrange et ça m'a sorti un peu du délire sanglant des raids.

Est-ce qu'on ira ou pas au Valhalla ?

Personnellement, j'ai pris beaucoup plus de plaisir dans Valhalla que je n'en ai eu dans Origins et Odyssey réunis. Premièrement grâce à la cohérence et la brutalité de l'univers qui apparaissent comme plus matures (sans pour autant que ça se ressente, malheureusement, à tout moment de l'écriture) et surtout via l'esthétique générale du jeu qui pour moi est l'un des plus beaux mondes ouverts que j'ai parcourus à ce jour.

Je regrette tellement les problématiques d'IA. Avec une IA imparfaite, mais au minimum moins inégale et stupide, on aurait clairement eu un jeu bon sous tous les rapports. C'est un faux pas difficilement pardonnable à Ubisoft, car ce n'est pas d'aujourd'hui qu'ils produisent des IA moyennes, il serait vraiment temps de s'y mettre.

Autre point qu'il faut vraiment aborder, c'est l'incroyable justesse de la musique dans cet épisode. On retrouve Jesper Kyd qui était à l'origine des musiques du premier opus et surtout de celles de la trilogie d'Ezio en combinaison avec Sarah Schachner (qui a fait les musiques d'Origins et Odyssey) et Eina Selvik (musicien norvégien). Ces trois talents combinés ont réussi à produire des sons d'une justesse incroyable qui rendent les différents moments de jeu encore plus immersifs et somptueux. Je vous recommande le titre Hall of The Aesir qui est tout bonnement sublime.

A moins de ne pas aimer l'ambiance Viking ou de ne pas accrocher aux derniers opus, je ne vois pas de raison de passer à côté d'ACV et donc je ne peux que vous le recommander. Par contre, pour ceux qui attendent une expérience réellement différente, il faudra attendre sans doute. On retrouve aussi l'inestimable boutique de points pour obtenir des cosmétiques en jeu et un season pass est lui aussi d'actualité. Ce dernier offre actuellement un épisode lié à la saga de Beowulf ainsi que différents cosmétiques.

La détermination a un nom...Eivor
La détermination a un nom...Eivor

Le jeu sera disponible à partir du 10 novembre 2020 sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series, Xbox One, Stadia et Windows pour un prix dans une version de base avoisinant les 50-60 euros. Au niveau de la durée de vie, nous sommes à plus de 40 heures sans avoir vu le bout de l'histoire principale. Nous mettrons à jour le test une fois l'histoire finie pour vous donner nos impressions. Mais clairement, il y a du temps de jeu à se faire comme pour Odyssey avant de tout boucler !

Valhalla se montre clairement le digne successeur (malgré cette *bip* d'IA) des deux précédents volets. Et la question qu'on est en droit de se poser maintenant, c'est que sera la suite de tout cela ? Est-ce qu'Ubisoft continuera de garder cette structure avec des sujets différents ou ne serait-il pas temps de revoir les bases de ce qui faisait Assassin's Creed ? On a parfois l'impression que la licence qui mettait en œuvre le conflit entre Assassins et Templiers et dans lequel nous prenions parti, est devenu un spectacle auquel on assiste au fil des âges... Est-ce là tout ce qu'Ubisoft peut nous offrir maintenant ?

Ce test a été réalisé sur PC par Glaystal grâce à une copie fournie par l'éditeur.

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