Test de The Last Show of Mr. Chardish - The Show must go on

Anciennement connu sous le titre Ars Fabulae, The Last Show of Mr. Chardish vous propose de passer une petite journée dans un théâtre abandonné au fond des bois. Pour un résultat qui rappellera un peu What Remains of Edith Finch.

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L’œuvre d’une vie

L’histoire débute alors qu’Ella McLane retourne à Linfield, en Angleterre. Elle est revenue suite à une lettre de Robert Chardish, avec qui elle avait fondé la troupe occupant le théâtre local. Il y a pourtant 20 ans que Robert et Ella ne se sont plus parlé, depuis que cette dernière a quitté la troupe pour embrasser une carrière d’actrice de cinéma aux États-Unis. Mais arrivé au terme de sa vie, Robert a réservé un dernier spectacle à Ella. Un voyage dans le temps qui voit Ella revivre cinq œuvres majeures de la vie de Robert.

Un théâtre dans les bois

Au théâtre ce jour

The Last Show of Mr. Chardish est un jeu à deux visages. Le premier est la visite de ce théâtre perdu dans les bois dans la plus pure tradition des walking-sim. On visite donc les lieux dans une vue à la première personne en profitant des graphismes. En chemin, on découvre et collecte un grand nombre de documents, à lire ou à observer. Régulièrement, la progression d’Ella s’accompagne d’extraits de la dernière interview de Robert Chardish. On note avec plaisir que tous ces éléments ne sont pas qu’une case à cocher dans le cahier des charges habituel du genre : ces éléments apportent tous quelque chose à l’histoire et contribuent à donner l’impression que ce théâtre a été vivant, il y a longtemps.

En route pour l'aventure

Le deuxième visage du jeu se présente lorsque notre visite nous conduit à découvrir des masques. Les enfiler nous plonge alors dans l’une des pièces dont Robert est l’auteur et, souvent, l’un des acteurs. Le style visuel change alors du tout au tout, les couleurs deviennent plus chatoyantes et on a souvent l’impression de se trouver dans un décor peint à la main. Chacune des cinq pièces qui parsèment le jeu tente de proposer au joueur un gameplay différent. Dans l’une, on croise quelques puzzles tandis que dans une autre, le jeu prend une orientation un peu plus action. N’espérez toutefois pas une grande profondeur ni même de la difficulté, le jeu reste essentiellement narratif et ces séquences sont là pour servir l’histoire du jeu. Le résultat est finalement assez inégal, des séquences comme Symmetry ou Daydreaming sortent du lot alors que le reste est plus moyen. Toutefois et pour peu qu’on y soit réceptif, un élément m’a fait beaucoup aimé le jeu : l’émotion qui se dégage de l’ensemble.

Symmetry
Symmetry
Daydreaming
Daydreaming

L’auteur, au centre de tout

Finalement, quel est le but de ce dernier spectacle organisé par Robert Chardish, si ce n’est de lui permettre d’exprimer, au travers de ces pièces, des sentiments qu’il n’a jamais pu exprimer de vive voix ? Chaque pièce devient alors le reflet des émotions d’un auteur qui fait face aux conséquences du départ de son actrice principale. Au fil de sa traversée du théâtre, Ella parcourt ce spectre d’émotions, de la solitude des derniers moments à la joie des débuts. Pour finalement mieux comprendre la personnalité de Robert Chardish. Le jeu ne s’arrête d’ailleurs pas à cette interprétation de surface. On retrouve dans certaines mécaniques de gameplay une symbolique qui fait écho aux évènements. Le contrôle des robots de la pièce « Symmetry » en est probablement le meilleur exemple. Les deux robots évoluent de concert lors du premier labyrinthe avant d’avoir des commandes inversées lors du dernier, comme un reflet du changement qui s’est opéré dans leurs relations et de leurs envies contraires.

Solitude
Solitude

Toutefois, on ne peut se contenter de cette explication pour justifier tous les petits problèmes de gameplay du jeu. Les animations sont souvent trop rigides, on peine à sentir la portée de nos coups dans la pièce « Anger » et la maniabilité de l’oiseau dans « Ascension » est juste désastreuse. Et ceci sans même parler des autres problèmes, techniques ceux-là, du jeu : caméra parfois à l’ouest ou absences de collisions qui vous font passer en dehors du décor, pour ne parler des principaux. Autre point, le jeu propose une traduction française qui est globalement de qualité pour tout ce qui est textes (et sous-titres), mais qui n’est pas épargnée par quelques petits ratés qui font un peu tâche.

Anger
Anger
Ascension
Ascension

Alors, bon jeu ou pas, ce The Last Show of Mr Chardish ?

J’ai beaucoup apprécié les quatre heures que j’ai passées en compagnie du jeu. Malgré ses défauts de gameplay, malgré ses quelques problèmes techniques. En effet, contrairement à trop de jeux récents du genre, celui-ci semble avoir une âme et des émotions à partager. Suffisamment en tout cas pour le ranger dans les bonnes surprises de cette fin d’année. Notez qu’une démo est disponible sous la forme d'un prologue et que le jeu complet a la bonne idée d’être vendu à un prix raisonnable.

Test réalisé par Grim sur PC grâce à une version fournie par l'éditeur.

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