Test de Sherlock Holmes : Chapter One - Pas si élémentaire mon cher

Développé par le studio Frogwares (The Sinking City et la licence Sherlock Holmes), ce "Chapter One" nous propose de prendre les commandes du détective de Sir Arthur Conan Doyle dans une aventure à la recherche de son passé et bien avant d'avoir le succès qu'on lui connaît.

L'étude de l'homme est le propre de l'homme

Sherlock Holmes est un des personnages qui passe sans trop de difficultés à travers les époques et notamment avec la série éponyme où l'acteur Benedict Cumberbatch interprète le détective avec brio. On a aussi connu quelques films avec Robert Downey JR. et, pour les plus anciens, on pourrait parler de l'anime réalisé par Myazaki.

Aujourd'hui, c'est vers le "10ème art" qu'on se tourne avec l'arrivée de Sherlock Holmes : Chapter One. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur le passé de l'homme bien avant qu'il ne devienne célèbre. On débute donc l'aventure sur un bateau qui est censé accompagner notre héros et son acolyte, John, sur le chemin de sa défunte mère. On découvre assez rapidement que la relation entre Sherlock et John est loin de celles que nous connaissons dans les différentes œuvres. Un aspect qui peut surprendre dans un premier temps (on ne vous spoilera pas !), mais qui est vite mis en avant via la trame scénaristique. D'ailleurs, la majeure partie de votre temps met en avant la relation entre les deux compères qui réfléchissent souvent d'une même tête pour résoudre les différentes énigmes présentes.

Le début du jeu n'est en fait qu'une sombre histoire de diamant volé qui sert de tutoriel pour vous apprendre quelques bases du jeu. On note au passage que l'écriture est en demi-teinte avec des moments scénarisés pouvant être très profonds, mais d'autres, et notamment les discussions avec les PNJ, qui manquent clairement de profondeur.

1636998257_How-eavesd.jpg

Il n'en reste que le jeu se base essentiellement sur le principe des enquêtes et laisse peu de place à l'action (même si celle-ci existe quand même). Petite note, le jeu ne vous prend que très peu par la main et ce dès le départ de l'aventure. Ne pensez pas commencer à passer les dialogues et ne rien lire, car chaque indice vous permet vraiment de comprendre les tenants et aboutissants de vos enquêtes.

Le jeu développe ici un monde ouvert qui propose des plans de toute beauté, mais aussi, malheureusement, un manque de finesse assez flagrant que ce soit en matière de décors, mais aussi technique. La vie autour de Cordona (la ville où nous évoluons) est remplie de clipping, d'animations brouillonnes ou encore de chute de framerate flagrante. De quoi tâcher assez fortement l'expérience de jeu, mais ceci est apparu essentiellement sur notre version de test, nous espérons que le patch "day one" corrige un peu cela. 

Rien n'est petit pour un grand esprit

Cinq grandes enquêtes permettent de faire vivre votre personnage durant une quinzaine d'heures et se rattachent toutes autour de la mort de la mère de Sherlock. Le seul problème, c'est qu'il y a une très nette différence entre le début de l'aventure et la seconde partie en termes de qualité d'écriture et d'investigation. Il faut clairement se faire souffrance avant de se dire : "Ha, mais c'est enfin intéressant bordel !".

Toutes les observations allant de la note à la recherche d'indices ont généralement une utilité pour vous permettre d'obtenir des informations supplémentaires. Il faut d'ailleurs parfois user de quelques déguisements pour débloquer certains indices ou dialogues avec des PNJ. En parlant de ceux-ci, on peut dire que le studio ne les aime pas vraiment. Ils répètent sans cesse les mêmes phrases de manière extrêmement robotique.

20211101171453_1.jpg

Notons que chaque enquête vous demande de récolter de nombreux indices et d'utiliser votre capacité appelée "Le Palais Mental" pour associer ces différentes enquêtes. Une mécanique intéressante, mais qui est usée à outrance à tel point qu'elle en devient rébarbative. La finalité d'une enquête étant la désignation du coupable, plusieurs possibilités sont alors disponibles. Toutefois, rien ne vous met vraiment dans une position de justesse ou non. 

Mécaniquement, Sherlock Holmes nous propose ici un contenu assez minimaliste même si des enquêtes secondaires sont disponibles et augmentent considérablement la durée de vie. La aussi, vous avez droit à du très bon, mais aussi de l'anecdotique concernant l'écriture.

Finalement, vous avez aussi droit à quelques séances d'action que ce soit du combat au corps à corps ou l'utilisation d'une arme à feu. On se demande un peu l'intérêt d'avoir rajouté ces possibilités dans le jeu vu que cela reste des moments assez courts et qui n'apportent vraiment rien d'intéressant si ce n'est des animations rigides au possible.

L'horreur ne va pas sans l'imagination

Frogwares revient avec sa licence Sherlock Holmes avec une motivation et des envies vraiment intéressantes. Toutefois, elles se prennent une volée de bois vert à cause d'une technique souvent branlante. Il faudra surtout s'accrocher dans les premières heures pour réussir à passer outre les défauts du jeu et découvrir enfin les tenants et les aboutissants de l'histoire.

On notera quand même que le duo Sherlock/John est tout simplement grandiose et que la VO est très juste. Celle-ci est d'ailleurs sublimée par des musiques très thématiques de la licence et qui vous aident à voyager de manière plus sereine à travers le jeu.

Sherlock-Holmes-Chapter-One2000x1270.jpg

On espère que quelques patchs permettront au jeu d'évoluer sur le plan technique, mais on sait aussi que la répétitivité du titre ne changera pas. Dommage, car les mécaniques sont intéressantes à la base, mais sont vraiment usées jusqu'à la moelle tout le long du titre. 

Sherlock Holmes est disponible depuis le 16 novembre à un prix avoisinant les 45 euros sur Xbox Series X|S, Xbox One, PlayStation 4, PlayStation 5 et PC Windows.

Ce test a été écrit par Glaystal grâce à une copie fournie par l'éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.